Fleur du désert est l' autobiographie d'une mannequin, actrice et ambassadrice de l' ONU, Waris Dirie. Elle a été écrite grâce à Cathleen Miller qui a su retranscrire avec brio l'histoire émouvante de cette ancienne nomade.

En effet, Waris Dirie est née dans le désert de Somalie, là où le temps et l'espace n'ont aucune importance. Tout ce qui compte, c'est le travail et les traditions, deux concepts dont la fillette ne pourra s' échapper qu'à l' âge de 13 ans, après avoir entendu son père la donner en mariage contre 7 chameaux. Écoutant les conseils de sa mère, elle ira se réfugier à Mogadiscio dans la famille maternelle. P.273, "Pendant 4000 ans, des cultures africaines ont permis que les femmes soient mutilées. Cette tradition répandue dans beaucoup de pays musulmans, bien des gens croient que le Coran l'exige. Et pourtant ce n'est pas le cas ; ni le Coran ni la Bible ne mentionnent qu'il faut mutiler les femmes pour plaire à Dieu. Cette coutume n'est encouragée et exigée que par les hommes - des hommes ignorants et égoïstes - qui veulent s'assurer l'exclusivité des faveurs de leurs épouses. Les mères acceptent que leurs filles soient mutilées de crainte qu'elles ne trouvent pas de maris. Une femme non excisée est considérée comme impure, obsédée par le sexe et impossible à marier. [...] Il n'y a pas de raison à la mutilation de millions de petites filles chaque année, sinon l'ignorance et la superstition. Par contre, la douleur, la souffrance et la mort qui en résultent sont des raisons plus que suffisantes pour que cette pratique disparaisse."

Quelque temps plus tard, la somalienne débarque en Angleterre grâce à la mutation de son oncle pour qui elle travaillera comme femme de ménage, voire esclave, pendant 6 ans. A ses 19 ans, le mari de sa tante est forcé de rentrer en Somalie pour des raisons politiques. Ils la laisseront donc avec sa solitude comme seule compagne. Dur pour celle qui ne sait pas bien parler l'anglais. Mais ces mésaventures vont changer sa vie et ce en bien.

Frissonnements et larmes nous attendent aux tournants de chaque pages. Une histoire qui nous montre qu'il ne faut pas lâcher la bride et toujours être forts. Une façon d' écrire exceptionnelle qui nous donne l' impression que Waris Dirie est là, à conter son aventure. Il faut absolument lire cette confession pour comprendre le titre qui est juste une comparaison entre une fleure qui lutte contre la sécheresse du désert et une fillette combattant dans un monde cruel. Notre subjectivité peut être mise à mal car plus on lit, plus on est en admiration devant cette femme pleine de caractère et opportuniste. Une femme qui a osé dévoiler un passe douloureux que d' autres pourraient ne pas comprendre et aussi juger. Elle a pu ainsi conscientiser le reste du monde.

Waris Dirie, Cathleen Miller, Fleur du désert, Paris, Editions J'ai lu, mars 2001, 280 p.
DéborahH
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le 22 avr. 2012

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