La nostalgie est toujours ce qu'elle a été

C'est un temps que les moins de 50 ans n'ont pas pu connaître. Amarré dans les années 60 puis 70, Costa Brava remonte le temps et raconte les vacances d'été de jeunes français sur la côte espagnole. Ils s'appellent Antoine, Bénédicte, Charles, Daphné, l'ABCD du narrateur qui les retrouvera plus tard, au même endroit, après une longue éclipse, une fois les vies faites, et défaites. Pas d'intrigue à proprement parler dans le livre d'Eric Neuhoff, qui progresse de façon impressionniste. Un souvenir en amène un autre, les anecdotes se succèdent, certaines marques de bières reviennent à la mémoire et les chansons aussi, I'm not in love et Porque te vas, et l'on évoque César et Rosalie de Sautet, les pères voulant ressembler à Yves Montand et les mères à Romy Schneider. Mais c'est surtout une histoire d'amitié, de temps passé à ne rien faire, le goût de l'enfance puis celui de l'adolescence. Insensiblement, le gin tonic remplace la limonade et le sexe commence à tarauder les épidermes. L'âge adulte n'est plus très loin. Il y a de la mélancolie dans Costa Brava comme dans tout regard posé vers l'arrière, dans cette époque révolue sans portables, sans internet, sans réseaux sociaux. 300 pages dépourvues de véritable structure narrative et d'éléments dramatiques cela peut sembler beaucoup mais l'écriture élégante et rythmée de Neuhoff, adepte des phrases courtes, ainsi que son humour léger relèvent le défi avec panache. Décidément, la nostalgie est toujours ce qu'elle a été.

Cinephile-doux
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le 4 avr. 2017

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