Les mots parfois ne suffisent pas. Les mots ne soulagent pas systématiquement. Les mots peuvent aussi devenir nos ennemis.
Alain Blottière le démontre page après page dans son Comment Baptiste est mort. Un récit aussi fascinant que dérangeant. Dont la fin pose question. Enfin personnellement, j’ai mis un certain moment pour l’encaisser et prendre l’ampleur des derniers mots que je venais de lire.
Alternance d’échanges entre le jeune (en âge seulement) Yumaï et son psy et passages narratifs relatant les faits de cette prise d’otage au milieu du désert, le récit forme un amas de nœuds que l’on tente de démêler au gré des quelques révélations. Le tout est confus et plein de trous, à l’image de la mémoire de Yumaï, ex-Baptiste.
Quand tout a commencé, Baptiste avait 14 ans et était entouré de sa famille. Et l’enlèvement a eu lieu. Avec ses parent et ses deux frères, ils se retrouvent pris en otage par un groupe de djihadistes armés et sans pitié. La honte, la peur, l’humiliation, la solitude, le désespoir, la résignation se succèdent. Dans la tête de Baptiste, tout change quand l’image paternelle tombe violemment de son piédestal. A partir de là, il comprend que s’il veut survivre, il ne peut compter que sur lui. Petit à petit, il s’éloigne de sa famille et devient Yumaï. Endoctriné ? Difficile de le dire tant Yumaï a du mal à s’exprimer sur ce point. Entre la pilule du courage, les longues périodes d’abandon dans une grotte, les leçons pour le transformer en guerrier, pas étonnant que Baptiste se perde au point de s’oublier définitivement.
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