Mon petit carnet de citations : les séries

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" A l'époque, nous avons bénéficié de la bienveillance d’Étienne Mougeotte (le directeur d'antenne de TF1) qui nous avait donné carte blanche. Avec Dorothée, le réalisateur Robert Réa et d'autres, on a donc imaginé des concepts et des sketches qui nous amusaient en nous inspirant du travail des Monty Python, de Jerry Lewis ou de Mel Brooks. Notre ambition n'était pas d'être transgressif mais de faire marrer le plus de gens possible, de tous les milieux" Jean-Luc Azoulay, cofondateur d'AB Productions
" Lorsqu'on évoque la croisade menée en 1989 par Ségolène Royal et Télérama contre la "laideur" et la "médiocrité" des anime diffusés dans le Club Dorothée, Azoulay sort (un peu) de ses gonds. "Un jour, les membres du CSA m'ont convoqué à ce sujet. J'ai répondu que s'ils n'aimaient pas la violence des anime, on allait produire des séries bien françaises : Jeanne d'Arc au bûcher, le supplice de Ravaillac... Ça les a calmés !" "
"La période 87-97 du Club Dorothée est un "accident" historique extraordinaire s'émeut Aton Soumache (producteur). Aujourd'hui les programmes jeunesse sur TF1 sont très surveillés, avec des psys qui épluchent les scripts des séries, l'indication des limites d'âge, etc. L'ancien geek que je suis trouve ça un peu too much même si je joue le jeu en tant que producteur. "
Source : "Les enfants de la télé, Où sont les héritiers d'AB ? " par Christophe Narbonne et Yal Sadat, Première HS n°5, octobre-novembre 2017

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Editorial par Olivier Fallaix du numéro 187 d'Animeland à l'occasion d'un dossier consacré à la suite de la série par le studio d'animation français Blue Spirit :
" Les deux premiers épisodes de la suite des Mystérieuses Cités d'or seront diffusés en décembre sur TF1. Depuis des mois, cette attente suscite les phantasmes les plus fous, mais aussi des critiques très virulentes, rappelant le contexte dans lequel George lucas avait décidé de reprendre sa saga Star Wars. De nombreux fans se déchainent sur Internet et Animeland n'est pas épargné, certains nous accusant de ne pas prendre position contre ce projet. [...] A partir du moment où le projet était initié et supervisé par une partie des créateurs originaux, nous avons fait le choix de leur faire confiance. Au nom de quoi devrions-nous mettre d'emblée la série au pilori ? Parce qu'elle est réalisée en France et diffusée sur TF1, comme on a pu le lire ? En attendant, cette polémique n'a fait que braquer producteur et diffuseur qui ont fini par ne plus vouloir communiquer. Notre travail a consisté à gagner leur confiance, afin d'obtenir des réponses aux nombreuses questions que suscite cette suite."
Source : Animeland n°187, décembre2012-janvier 2013

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Article "Embrouilles en série", entretien avec Fanny Herrero, showrunneuse de la série sur les trois premières saisons avant de partir :
" Il faut ensuite dire que la relation de travail avec Dominique (Besnehard - ndlr, créateur de la série) n'a jamais été fluide et épanouissante. Elle s'est même dégradée avec le temps, à cause de plusieurs rendez-vous manqués, qui ont fini par générer de l'exaspération chez moi. Comme je sentais une surcharge de travail, j'ai par exemple demandé l'embauche d'un second pour m'aider. On m'a signifié que si c'était le cas, son salaire serait prélevé sur le mien. Cette décision manquait de professionnalisme et était empreinte d'une naïveté et d'une fonctionnement à l'affect qui sont très français"
" Certains hommes avec qui je travaillais n'ont pas compris qu'une femme puisse avoir un désir de puissance, au même titre qu'un homme. Quand j'ai commencé Dix pour cent, j'avais 37 ans, j'étais une jeune scénariste et j'ai tout de suite eu le sentiment que je devais doublement faire mes preuves. Instinctivement, on donne moins facilement des responsabilités à une femme. Lorsqu'elle va exprimer une forme d'autorité, on va souvent le lui reprocher, comme s'il nous était interdit d'être fermes, voire rudes."
Source : Les Inrockuptibles n°1299, 21-10-2022

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Entretien avec Köheu Tanaka, compositeur de musiques d'animés, dont One Piece (250 pistes à l'époque de l'interview !).
"Tôei Animation a un fonctionnement un peu particulier : on doit fournir régulièrement un nombre incalculable de musiques et de chansons qui seront ensuite utilisées un peu partout, et pas forcément ce pour quoi elles ont été crées . C'est le directeur musical qui décide. Je n'ai aucun contrôle sur le placement de mes musiques dans l'anime. De plus, les créations originales sont d'abord réalisées pour les films. Elles sont ensuite reprises bien plus tard dans la série. Par exemple, le travail sur Strong World a été tellement important, musicalement important, qu'il sera impossible de placer toutes les compositions avant encore plusieurs saisons."
Source : Animeland n°187, décembre 2012-janvier 2013

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Entretien avec Leiji Matsumoto (Albator, Galaxy Express 999) :
" J'habite près des locaux de la Tôei. Un jour, alors que je m'y rendais, on célébrait une grande fête, pour l'anniversaire de Gundam. Lorsque je suis entré, il s'est fait un grand silence et la tension a monté. A l'époque, mes créations étaient alors considérées comme rivales de Gundam. Qu'ai-je fait ? Je suis allé voir Yoshiyuki Tomino, son créateur, et je l'ai félicité pour son travail. Tout de suite, tout le monde s'est décontracté. Par la suite, nous sommes même devenus amis."
Source : Animeland n°191, mai 2013

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Article "Le Japon et les robots" par SN :
" Le robot compagnon (voir Chobits des CLAMP) c'est véritablement pour demain ! Pour nombre d'ingénieurs du monde entier, ils devraient remplacer le smartphone avant 2020. "
Perdu.
Source : Animeland n°192, juin 2012

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Dossier "Les coulisses du doublage" par François Cau, citation d'Emmanuel Pettini, adaptateur notamment d'One Piece en France :
" A l'époque du Club Dorothée, il y a clairement eu de l'abus. C'est un débat que j'ai régulièrement, qui n'est pas tranché et qui divise. Pour beaucoup, c'est une madeleine de Proust, ça les fait rire. De mon côté, je ne suis pas du tout pour, je trouve qu'ils sont allés trop loin, sans aucun respect pour l'oeuvre. Ils ont fait n'importe quoi pour décompresser parce que pour eux, ce n'était pas quelque chose de noble. "
Source : Mad Movies n°363, septembre 2022

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L'engouement pour Goldorak en France fut jugé avec un grand mépris par les médias français.
Dans le numéro 182 de Mars 1979 de la revue Lui, l'article de Louis Valentin est sarcastique mais revient sur quelques raisons du succès :
" Cette douce mythologie permet de faire oublier à ceux qui travaillent pour Goldorak que les objets qu'ils façonnent sont le fac-similé des héros de Star Wars, Rencontre du troisième type, Planète interdite et autres films de science-fiction américains. "
" Jamais, jusqu'à ce jour, les Japonais n'étaient arrivés à percer le marché européen au niveau du cinéma ou du feuilleton télévision. [...] Le monde de l'économie occidentale ressentait une sorte d'allergie aux produits japonais, d'autant qu'ils étaient le plus souvent la résultante d'un espionnage industriel que l'on n'est jamais parvenu à juguler. Goldorak est le premier à avoir réussi son entrée sur la scène européenne. Comme tous les produits japonais, il a été le fruit du travail d'une équipe qui a fait, froidement, une étude de marketing à partir de tout ce qui marchait dans la presse dessinée du Groëland à la Terre de Feu. Informations mises bout à bout, Goldorak a été conçu par l'ordinateur japonais, un ordinateur un peu mièvre puisque tout le monde s'accorde à reprocher à Goldorak d'être un dessin animé de très moyenne qualité. Les personnages se contentent d'ouvrir de temps à autre la bouche et les yeux, les images sont désespérément fixes. "
"A une époque où tout doit être mis sur carte perforée Goldorak devient, par le canal de quelques torturés mentaux, la résultante d'un trouble neuro-affectif à composante schizophrénique ou paranoïaque de l'enfant. Il est, pour les plus de quarante ans, l'Hitler que les enfants auraient voulu connaître."
Pour consulter l'article (et sa célèbre illustration Goldorak/Hitler) : http://japon.canalblog.com/archives/2013/01/27/26263817.html

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Dossier "Les coulisses du doublage" par François Cau, citation d'Emmanuel Pettini, adaptateur notamment d'One Piece en France :
" En ce moment, je m'amuse à revoir Goldorak en VF, une des premières séries qui avait marqué son temps. C'est un doublage parfois daté, un peu macho, sexiste, de la fin des années 1970. Et c'est rempli de ruptures de liens logiques. En japonais, ça raconte une histoire. Ils avaient clairement un script anglais relais, soit fragmentaire, soit qu'ils ne comprenaient pas, et ils étaient obligés de refaire eux-mêmes une histoire, de créer un lien logique à part entière. Puis il y a le le côté magique de l'adaptation de l'adaptation française avec le nom des attaques, des étoiles, ça apporte un charme indéniable. "
Source : Mad Movies n°363, septembre 2022

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"Tout ce que montre la série arrive dans la vraie vie. Des gens font l'amour comme dans Sense8 depuis très longtemps. On le représente pour la première fois à l'écran, peut-être, c'est vrai. Mais c'est le monde dans lequel nos fans vivent. Le niveau de violence et de gore que l'on peut trouver en Amérique est hallucinant, et personne n'a de problème avec ça. Mais quand je fais une interview, les gens veulent me parler du fait que deux femmes sont au lit ensemble et utilisent un gode. Moi je trouve ça dingue qu'on s'étonne, parce que cela arrive des dizaines de milliers de fois par jour. Je ne comprends pas qu'on soit choqué. Les gens baisent. Et s'ils baisaient plus, il y aurait peut-être moins de violence."
Source : Propos de l'actrice Jamie Clayton, "Pour un monde plus fluide", Télérama n°1117, 26 avril-2 mai 2017

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Tm Patchett, co-créateur de la série : " Je me souviens d'un message de Spielberg reçu après avoir tourné le pilote. Il voulait le visionner pour s'assurer qu'il n'y avait pas trop de ressemblances avec E.T. Apparemment, il a été satisfait."
Paul Fusco, créateur de la série : " Les gens surinterprètent toujours un peu trop. On a tourné un épisode dans lequel on découvrait que Alf était accro au coton. Bon. Et bien aucun rapport avec un membre de l'équipe qui aurait eu un quelconque problème de drogue...(Paul Fusco fut dépendant à la cocaïne pendant une bonne partie de la série)"
" [Alf] avait été conçu comme le tonton excentrique et libidineux de la famille. On avait imaginé un épisode où il s'électrocute en essayant de transformer la baignoire en jacuzzi... La semaine suivante on nous avait forcés à demander pardon : "Vous vous rappelez l'épisode précédent ? Ne faites pas ça à la télévision !" Les gamins faisaient tout comme Alf. C'était même parfois un peu triste. Je me souviens qu'un môme avait mis son chat dans un four à micro-ondes parce qu'il avait vu Alf le faire."
Source : "La sitcom extra terrestre, Alf, sa vie, son oeuvre " par Jake Rossen, Première HS n°5, octobre-novembre 2017

Entretien avec Ted Raimi :
" J'ai ensuite eu un petit rôle dans ALF [l'épisode 13 de la saison 4, la dernière] : tout le monde a été adorable avec moi, le seul problème c'est qu'ils se détestaient tous ! Terriblement ! Enfin en tout cas, c'est ce qui en ressortait. Ils s'engueulaient tout le temps, et chaque jour, on en arrivait à un point où chacun claquait la porte et partait de son côté, au beau milieu d'une répétition. C'était assez inconfortable. "
Source : propos rapportés par Alexandre Poncet, Mad Movies n°373, juillet-août 2023

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Matt & Ross Duffer, créateurs de la série :
" La Warner a poliment refusé de nous laisser réaliser Ca... et c'est ce qui nous a poussé à crééer Stranger Things. La série est littéralement née de la couverture de Charlie. On a collé la roue d'un vélo BMX à l'avant-plan, retouché la typo néon du titre, et c'est devenu la page de garde du dossier envoyé à Netflix. "
Source : " Le retour du King", propos recueillis par Benjamin Rozovas, Premiere n°479, septembre-octobre 2017
"- Stranger Things fixe un moment culturel, un retour de fantasme quasi général pour les années 80. Comment choisissez-vous de filmer ces années-là ? Comme une rêverie spielbergienne ? un territoire mythologique ?
- [Shawn Levy, réalisateur de plusieurs épisodes :] J'y ai beaucoup réfléchi. Pour moi, ça a toujours été un décor. Purement et simplement. On s'est fait quelque peu déborder par cette vague de nostalgie qui se répand partout : ce n'était pas aussi prégnant quand on a commencé. Je crois que ça vient d'un besoin existentiel de se rassurer. En Amérique, cette glorification mythologique des années 80 témoigne d'un certain vague à l'âme pour une forme d'innocence perdue. Non que ces années-là aient été particulièrement formidables. Mais vu d'ici, elles brillent comme des manèges de fêtes foraines."
[Daniel Attias, réalisateur, sur la série :] " J'étais second assistant-réalisateur sur E.T. et j'ai eu l'impression de revivre cette expérience. C'était très curieux. Je suis peut-être vieux jeu mais donnez-moi les vrais plutôt que la copie ! "
Source : "De l'autre côté, Stranger Things 2" par Benjamin Rozovas, Première HS n°5, octobre-novembre 2017

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Entretien Eric Kipke, showrunner de la série, propos recueillis par John Prate :
"- Plus la série avance, plus Homelander a le discours d'un animateur de Fox News. C'est votre commentaire sur la politique américaine ?
- Oui, quiconque regarde cette série comprend mes opinions politiques... (Rires) Et oui, il ressemble à un animateur de Fox News (la chaîne d'info d'extrême-droite, ndlr), mais aussi beaucoup à Trump ! Honnêtement, le problème quand on lui fait répéter des discours de Trump, qui sont si ineptes, c'est qu'à un moment donné on est obligé de se souvenir que Homelander est censé être intelligent. (Rires) "
Source : Geek Magazine n°39, juin-août 2022
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Mick Garris, réalisateur de la série :
" Je n'avais jamais été impliqué dans quelque chose d'aussi controversé que la mini-série Shining - Les Couloirs de la peur. Comprenez bien : le film de Kubrick n'a pas besoin d'être fidèle au bouquin, à moins de considérer celui-ci d'une importance égale à la Bible, ce qui était mon cas... Stephen [King] a écrit le scénario de mon Shining. J'ai obtenu les meilleures critiques de ma carrière, là où Kubrick, pour le sien, s'était fait atomiser. Je l'aurai au moins battu là-dessus ! (Rire.) Ce n'est ensuite que les ayatollahs me sont tombés dessus. "
Source : " Le retour du King", propos recueillis par Benjamin Rozovas, Premiere n°479, septembre-octobre 2017

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Entretien avec Ted Raimi :
" Encore une fois [Cf. citation sur ALF], toute l'équipe m'a accueilli les bras ouverts. J'avais un peu peur, car la la série était tellement vaine, c'était juste une excuse pour montrer des belles filles courir au ralenti en maillot de bain, mais en coulisse, il y avait une super ambiance. David Hasselhof m'a beaucoup impressionné : il a une capacité à retenir ses dialogues que je n'ai jamais vue ailleurs. A un moment, un assistant lui a apporté sept nouvelles pages. Il les a regardées, il a marmonné un peu pendant quelques minutes et il connaissait déjà tout par coeur. Incroyable. "

Source : propos rapportés par Alexandre Poncet, Mad Movies n°373, juillet-août 2023

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Entretien avec Alexandre O. Philippe, réalisateur de l'Exorciste selon William Friedkin :
" Il [William Friedkin] était super fan de Beavis et Butt-Head, et Mike Judge (créateur de la série - NDR) avait carrément enregistré un message pour le répondeur de Billy [le surnom de Friedkin] avec la voix de Butthead ! (rires) Friedkin est même allé me chercher un dessin signé Mike Judge où on le voyait assis entre Beavis et Butthead sur leur canapé. Ah, et son cuisinier s'appelait Mark, et vu que Billy adorait The Room [célèbre nanar], il l'accueillait tous les jours en disant : "Oh hi Mark !" (rires) Friedkin était très raffiné d'un côté, il connaissait tout sur tout, et de l'autre, c'était un vrai adepte de pop culture. Vous imaginez, Friedkin fan de Beavis et Butt-Head et de The Room ? "

Source : Mad Movies n°374, dossier William Friedkin, propos rapportés par Alexandre Poncet, septembre 2023

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" Je voulais créer des zones de jeu pour les comédiens. A la télé, on voyait des choses beaucoup plus formatées, décidées par une prod' d'abord, et le casting arrivait à la toute fin du processus de production. Les comédiens que je connaissais, les gens de théâtre, n'y avaient pas leur place. Donc je pensais qu'on allait rester deux semaines et dégager. Aujourd'hui, je me dis que c'est peut-être ce parti pris, justement, qui a contribué à créer cette communauté. "
" Je m'étais codé un truc qui l'aidait à écrire pendant les périodes de tournage. Maintenant, je suis plutôt Python, mais à cette époque (en 2005-06, ndlr), c'était du script de FileMaker. Quand on faisait une journée, je rentrais dans mon "robot" ce qu'on venait de faire, qui venait de le faire, quelle arche j'avais avancée, quel minutage j'avais pour la saison, et ça remettait tout à jour pour le lendemain. Comme ça, je pouvais écrire du dialogue la nuit sans m'occuper de structure. "

Source : propos d'Alexandre Astier rapportés par Maxime Chamoux et Thomas Pitrel, Society n°159, 1er au 14 juillet 2021

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Hayao Miyazaki :
" Dès la première diffusion d'Ultraman, les enfants ont commencé à penser que l'univers de la télévision était bien plus attrayant que le monde réel. Pour cette génération Ultraman, il n'y avait rien de mieux au monde qu'Ultraman ! Et cette tendance s'est poursuivie jusqu'à la jeunesse d'aujourd'hui. Dans le même temps, tout ce qui pouvait contribuer aux valeurs des enfants n'a fait que s'émousser. Ce n'est pas uniquement la faute du ministère de l'Education nationale, mais celle de la société tout entière, qui n'a plus rien d'autre à proposer comme horizon que cette seule ambition : "Calcule tout selon les profits et les pertes. " "

Source : " En repensant à ma jeunesse ", tiré d'Orikaeshiten 1997-2008, traduit par Louis Rozier pour Le 1 hors-série " Miyazaki, un mythe au présent "

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" Joel [Silver, un des producteurs de la série] m'a dit qu'il avait quelque chose qui pouvait m'intéresser, un maître de cérémonie à fabriquer pour sa toute nouvelle série, Les Contes de la Crypte. Il m'a demandé de réfléchir à un concept et de venir le lui présenter. En entrant dans sa salle d'attente, j'ai vu Steven Spielberg assis sur une chaise, les bras croisés. Joel était au téléphone et il le faisait volontairement attendre - il faisait toujours ça avec tout le monde ! Steven m'a demandé ce que je faisais là, et je lui ai dit que j'avais des dessins du Cryptkeeper à présenter à Joel. Je les ai montrés à Steven, et il m'a fait des commentaires sur ce qu'il aimait et ce qui pourrait être encore amélioré. C'était fou ! "

Source : " Satanées marionnettes" par Alexandre Poncet, propos de Kevin Yagher, Mad Movies n°377, décembre 2023

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" J'aime bien la belette. C'est un personnage décalé qui apporte un peu de fantaisie dans la série. Je me souviens d'un épisode où elle était enfermée dans une cave où il y avait des réserves de vin dans des tonneaux ! Elle se mettait à boire et était complètement ivre, elle titubait. Ça a crée un tollé au sein de la BBC parce qu'il y avait de la consommation d'alcool. Ils ont dit : " Oui, on peut l'accepter, à condition qu'elle soit punie pour ça ! " Je les ai rassurés et leur ai dit que je ferai avoir à la belette une grosse gueule de bois. J'ai eu la même histoire avec le renard bleu qui mordait sa femelle : ça a été un scandale. Il était hors de question qu'un mâle batte sa femelle, quelle qu'en soit la raison... On m'a donc dit : " OK, mais dans ce cas, elle doit pouvoir se venger. " J'ai trouvé une astuce pour que pendant l'épisode, la renarde bleue puisse se venger de cette morsure. La BBC était très politiquement correcte. "

Source : entretien avec Philippe Leclerc, réalisateur de la série, et Witold Langlois, Rétro Lazer n°16, février 2023

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" Avant mon départ d'ARTMIC, le président [Toshimitsu Suzuki] avait commencé à acheter des biens immobiliers qui n'ont pas été bien gérés. Je ne l'ai découvert que plus. [Il] vendait illicitement les actifs de la société, y compris certains de mes artworks. "
" Lorsqu'il s'est enfui, certaines des choses qu'il devait payer ont été transférée à AIC, qui en est devenu responsable. "
" Alors que nous étions sur le point de réaliser Bubblegum Crisis Tokyo 2040, le président [d'ARTMIC], qui avait disparu, est venu à l'AIC avec une bande de yakuzas et a exigé de l'argent, car selon lui ils utilisaient le travail de sa société. "

Sources : propos de Kenichi Sonoda, chara designer, cités dans " Bubblegum Crisis partie 2 " de Jonathan Cordier de Mello, Rétro Lazer n°16, février 2023

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Laurent Kérusoré, comédien :
" L'autre exemple qui m'a marqué, est cette lettre, cette fois très violente, de 18 pages, écrit par un ancien homophobe.[...] Il me racontait dans la lettre que dans les années 1980-1990, il allait à la sortie des boîtes pour " casser la gueule des PD. " Aujourd'hui, il n'utilise plus le mot " PD ". Tout ça montre bien à quel point mon personnage a aidé à changer l'image de l'homosexuel en France. "
" Une autre fois, on a aidé un monsieur dont l'évènement organisé pour une maladie infantile s'essoufflait un peu. Mais il y avait tellement de monde pour venir nous voir qu'ils ont dû annuler l'évènement. C'était terrible. On a été raccompagnés par des motards à l'aéroport. On pleurait, on était choqués, ce fanatisme nous paraissait tellement démesuré ! "
Sébastien Charbit, producteur :
" Au moment des gilets jaunes, je pense qu'il y a eu une prise de conscience du pouvoir politique qu'il ne parlait pas assez à une tranche de la population. Dès lors, on a eu des échanges autour de Plus belle la vie avec des gens qui s'occupaient de la communication du gouvernement. Ils nous ont demandés : " Vous parlez à une France à qui on ne parle pas, comment vous faites ? Parce que nous, on ne les comprend pas. "
Bénédicte Achard, scénariste :
" Les premiers mois, avec Magaly [Richard-Serrano], on a rejoint un syndicat d'auteurs où tous les membres arrivaient en Jaguar, fumaient des cigares... [...]. Ils nous méprisaient, mais en réalité, ils étaient jaloux parce qu'ils sentaient bien que financièrement, bosser sur une quotidienne, c'est un petit braquage. "
Christophe Reichert, réalisateur :
" C'est un produit très formaté, on a nous a dit de rester dans les regards, de ne filmer les gens que de face et non de dos ou de trois-quarts. Tout simplement, car c'est quelque chose qui doit aussi être vu qu'entendu. On regarde un épisode en cuisinant, en mangeant ou en faisant la vaisselle. Il n'y a pas de place pour les silences ou la musique. C'est du dialogue, non-stop. "
Source : " Plus belle était la vie " par Maxime Brigant et Victor Le Grand, Society n°187, 18 au 31 août 2022

Annotation :

" - Comment expliquez-vous que votre pays soit capable d'être si créatif, au niveau notamment des séries télé ? Nous pensons aux séries Hatufim ou En thérapie, récemment adaptées en France...
- Raconter des histoires fait partie de la culture juive. Comme les budgets sont limités, nous devons faire preuve de créativité dans la narration. Elle doit compenser la faiblesse des effets visuels. Prenons l'exemple d'En thérapie [la série originale], ce sont des personnes qui parlent dans une pièce. Autant dire que les effets visuels sont très pauvres... Tout passe par les dialogues. Mais je vous rassure, nous faisons aussi de très mauvaise séries que nous n'exporterons jamais ! (Rires.) "

Source : entretien avec Asaf Hanuka, propos rapportés par Frédéric Bosser, dBD n°161, mars 2022