Cover Mon journal en 2022 : le cinéma continue à faire briller mes yeux

Mon journal en 2022 : le cinéma continue à faire briller mes yeux

Suite logique de mon journal en 2021 (https://www.senscritique.com/liste/Mon_journal_en_2021_Attaquons_le_cinoche_pour_defaire_les_Hu/2932950).
L'image de couverture est tirée de mon film préféré : Le Conte de la princesse Kaguya. Je me suis dit "Jacqueline, c'est 2022 soyons fou, changeons ...

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231 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a environ 1 an

Harry Potter - Retour à Poudlard
6.3

Harry Potter - Retour à Poudlard (2022)

Harry Potter 20th Anniversary: Return to Hogwarts

1 h 30 min. Sortie : 1 janvier 2022. Cinéma

Documentaire de Eran Creevy, Joe Pearlman et Giorgio Testi

Edelwice a mis 5/10.

Annotation :

Cette réunion ne fait que surfer sur la nostalgie sans rien apporter d'intéressant à dire sur l'héritage de la saga. L'ensemble du cast raconte à quel point Harry Potter a été une expérience incroyable et que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Ça se laisse regarder mais c'est sans intérêt, du moins je n'y ai pas trouvé mon compte. Les rares éléments potentiellement intéressants sont des choses déjà bien connues, comme par exemple le devoir qu'Alfonso Cuaron a donné à faire au trio.

The King's Man - Première Mission
5.6

The King's Man - Première Mission (2021)

The King's Man

2 h 10 min. Sortie : 29 décembre 2021 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Matthew Vaughn

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

The King's Man réécrit l'Histoire, en l'occurence les tenants et aboutissants de la Première Guerre mondiale, avec fun et panache (quelqu'un a dit "air de panache" ?). La performance de Rhys Ifans en Raspoutine est incroyable, dommage qu'il ne soit pas le méchant principal de l'histoire tellement il crève l'écran à chacune de ses apparitions et déborde d'un charisme à la fois réjouissant, piquant et effrayant. Les scènes d'action sont toujours aussi bien fichues (celle avec Raspoutine justement) même si Matthew Vaughn nous avait habitués à un peu mieux, à encore plus de folie débridée, par le passé et notamment dans ses deux Kingsman. Ce prequel tient finalement assez mal la comparaison mais en même temps ils ne jouent pas vraiment dans le même registre.

(Scène surréaliste au moment de prendre ma place : il y avait un couple devant moi qui, lorsqu'il apprend que la séance est en VO, panique, hésite quelques dizaines de secondes (ce n'était donc pas une question de capacité) et choisit finalement de ne pas aller voir le film alors qu'ils ont fait le déplacement. J'en revenais pas, mais en même temps je comprends mieux qu'il y ait si peu de séances en VO et toujours à des horaires merdiques si la majorité est comme eux)

Belle
6.6

Belle (2021)

Ryû to sobakasu no hime

2 h 02 min. Sortie : 29 décembre 2021 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Je suis extrêmement déçu c'est terrible. Déçu et frustré, parce que Belle avait le potentiel d'être une superbe histoire au dénouement hautement cathartique (le parallèle entre Suzu/sa mère et Belle/la Bête) mais le film est plombé par son écriture, foncièrement maladroite et mécanique. Je ne comprends pas ce film en fait. C'est brouillon et bancal, et si mal écrit parfois (la fascination de Belle pour la Bête et son identité réelle qui sort de nulle part et qu'on ne comprend pas une seule seconde dans le déroulement du récit). Et la scène où Suzu et Shinobu se font face chacun d'un côté de la route, Hosoda veut nous faire croire qu'il y a un traffic digne de Tokyo dans un village à la campagne ?! Non mais quelle blague, et il y a plein de scènes comme ça où la cohérence vole en éclats. Belle veut raconter trop de choses à la fois, tellement que le film finit par se prendre les pieds dans le tapis et par ne rien raconter du tout. Même le monde d'U est décevant, à titre de comparaison le monde d'Oz dans Summer Wars était plus riche et détaillé. Les chansons, surtout les paroles, ne m'ont pas marqué, le climax traîne en longueur et tombe un peu à plat en ce qui me concerne... Mais le plus frustrant dans tout ça, c'est qu'à chaque instant je décelais le potentiel, énorme, de Belle qui reste malheureusement gâché et inassouvi jusqu'à la fin.

Licorice Pizza
7.1

Licorice Pizza (2021)

2 h 13 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Paul Thomas Anderson

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le film s'éparpille parfois (même si ça reflète justement la relation flottante et erratique tout en "je t'aime, moi non plus" des deux personnages), traîne un peu en longueur (globalement les scènes avec les gens qui sont dans le milieu du cinéma), mais Licorice Pizza est surtout cette douce rêverie d'un autre temps, un peu celui de tous les possibles, qui séduit immanquablement par la prestation habitée de ses deux acteurs principaux, sa mise en scène pétillante et ses nombreux plans-séquences (beaucoup aimé celui de Life on Mars) et son dénouement tout en simplicité, car pourquoi se compliquer la vie (le parallèle avec la situation du personnage de Benny Safdie est très pertinent) quand elle peut être simple et belle ?

Marie-Antoinette, ils ont jugé la reine
7.2

Marie-Antoinette, ils ont jugé la reine (2018)

1 h 45 min. Sortie : 14 novembre 2018. Historique

Documentaire TV de Alain Brunard

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

Marie-Antoinette me fascine, elle est ce personnage historique ambivalent et complexe qu'on ne peut pas aborder sans nuance. J'ai déjà regardé plusieurs documentaires à son sujet (et sur le Petit Trianon qu'elle a réhabilité) et j'ai l'intention de lire prochainement sa biographie par Stefan Zweig. Son funèbre destin a été scellé le jour où elle est devenue dauphine de France, sa plus grande infortune. C'est quelque chose que la présente docu-fiction rend très bien. Il y a en effet vers la fin une superbe utilisation du montage alterné qui met en parallèle le déshabillement de Marie-Antoinette au moment de traverser la frontière franco-allemande (elle a été dépouillée de ce qu'elle portait pour mettre une robe qui avait été spécialement apportée pour elle, selon la tradition) et celui au moment d'enfiler la robe blanche de la condamnée à mort. Cette juxtaposition m'a bouleversé, de même que la révélation de la lettre-testament de Marie-Antoinette adressée à sa soeur.

The Green Knight
6.7

The Green Knight (2021)

2 h 10 min. Sortie : 3 janvier 2022 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de David Lowery

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Je partais conquis d'avance, j'avais adoré A Ghost Story de David Lowery. Je m'attendais à un film de la même trempe mais The Green Knight en est à certains égards son opposé : désincarné, à la fois froid et emphatique (la scène de l'éjaculation, gênante... celle du baiser et des géants aussi), et surtout sans émotion. D'accord, c'est beau, c'est esthétiquement fascinant (les scènes avec le chevalier vert, sublimes) et riche, encore que beaucoup trop sombre à mon goût voire illisible par moments, mais c'est aussi bien creux, terriblement vide... Du reste et enfin, le film est trop long pour son propre bien, ça aurait d'ailleurs fait selon moi un très bon court-métrage. J'ai apprécié la proposition, notamment artistique, surtout visuelle (la musique est omniprésente et souvent criarde), mais elle ne m'a malheureusement pas touché.

Spencer
6.4

Spencer (2021)

1 h 57 min. Sortie : 17 janvier 2022 (France). Drame, Biopic

Film de Pablo Larraín

Edelwice a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revu sur un coup de tête alors que je l'ai découvert le mois dernier seulement, note inchangée (8) et toujours un coup de coeur pour sa superbe cinématographie.

J'avais oublié à quel point le film pouvait être oppressant et anxiogène, il devient dans ces moments (la scène de la soupe aux perles) un vrai film d'horreur, l'étau se renfermant sur Diana comme sur le spectateur qui fait corps avec elle de par une caméra qui ne la quitte jamais. Hantée par les fantômes du passé (ceux d'Anne Boleyn et de sa jeunesse), Diana est prisonnière d'un présent sans perspective d'avenir. Quand ils ne pleurent pas le désespoir et la détresse de la princesse ou quand ils ne disent pas la tragédie de son histoire (le morceau lancinant au piano qu'on entend lors de sa première et dernière apparition à l'écran), les instruments de la partition de Jonny Greenwood participent au côté pesant et angoissant du film, le renforçant. Le regard de Kristen Stewart dans le plan final achève de nous bouleverser. Un grand film, même si le chef-d'oeuvre de Pablo Larrain restera toujours pour moi Jackie.

En attendant Bojangles
6.5

En attendant Bojangles (2022)

2 h 04 min. Sortie : 5 janvier 2022. Drame

Film de Régis Roinsard

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Cousu de fil blanc, la partie dramatique un peu pataude et gauche, mais le film est porté et habité par son quatuor d'acteurs tous excellents, en particulier Virginie Efira et l'enfant qui est remarquable de justesse.

Miss Détective
4.8

Miss Détective (2000)

Miss Congeniality

1 h 49 min. Sortie : 4 avril 2001 (France). Action, Comédie, Policier

Film de Donald Petrie

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Vaut surtout pour la traduction française des sous-titres sur Netflix où "girl talk" devient "parler chiffons". Une pépite !

Nos âmes d'enfants
6.8

Nos âmes d'enfants (2021)

C'mon C'mon

1 h 48 min. Sortie : 26 janvier 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Mike Mills

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Une jeune fille qui va bien
6

Une jeune fille qui va bien (2021)

1 h 38 min. Sortie : 26 janvier 2022. Drame, Historique

Film de Sandrine Kiberlain

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Sandrine Kiberlain sait filmer, et bien, mais son premier long-métrage m'a laissé très perplexe, et dans la difficulté de lui donner une note. Sa fin le sauve, c'est éclatant. Elle est puissante, elle laisse sous le choc et interdit, coi devant le générique de fin qui défile devant nos yeux. Elle est certes attendue, le film ne pouvait pas finir autrement et on s'en rend compte très tôt, mais ça n'enlève rien à la force et à l'intelligence de cette scène finale. Le regard de l'amie d'Irène qui s'embue progressivement de larmes est bouleversant. Mais alors qu'est-ce que le film est long ! Il y a beaucoup de scènes, longues en plus, qui tombent souvent à plat quand elles ne sont pas carrément gênantes. Ce film me donne en fait l'impression que Sandrine Kiberlain avait la fin en tête dès le début et qu'elle a brodé toute une histoire plus ou moins heureuse autour. Surtout, le personnage d'Irène comme l'actrice sont terriblement irritants, fatiguant d'exubérance pour le premier et dans une certaine forme de surjeu pénible pour la seconde. Le personnage est même presque antipathique par moments. Les autres membres de sa famille sont en revanche tous très justes. Mais dès lors, la moindre petite chose était susceptible de m'agacer, par exemple cette discussion entre père et fille sur un banc où le ciel et donc la lumière de la scène s'assombrissent soudainement quand, au détour d'une conversation initialement plutôt légère, le sujet de la situation préoccupante des juifs est évoqué. C'est une très belle idée en soi, mais là c'est juste trop évident (il manquait plus qu'il tombe des cordes pour compléter le tableau), trop apparent, trop conscient de son effet d'une certaine façon, ça aurait mérité plus de discrétion (comme dans A Single Man qui jouait sur la saturation). Un essai manqué mais néanmoins intéressant et prometteur pour la suite. Je le redis mais la fin est excellente, percutante, et constitue un paroxysme dramatique grandiose.

Un monde
7.1

Un monde (2021)

1 h 13 min. Sortie : 26 janvier 2022 (France). Drame

Film de Laura Wandel

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Je vais passer pour un sans-coeur mais je n'ai pas aimé plus que ça, Un monde m'a déçu. Le film est littéralement filmé à hauteur d'enfant, ça n'a d'ailleurs jamais été aussi vrai, la caméra colle au visage de Nora, traquant la moindre de ses émotions et nous laissant à peine respirer. On est donc véritablement immergé dans la vie scolaire de la petite fille qui se révèle très rapidement (dès la première scène en réalité, avec la séparation de Nora et de son père pour son premier jour d'école) d'une violence, physique mais aussi insidieuse et souterraine, inouïe. Bien sûr, le film fait réagir, on est souvent révolté (il y a des claques qui se perdent, l'odieuse dame de la cantine tmtc), l'étau cogne et fait mal. Mais la caméra ne fait qu'observer, que montrer au lieu de dire, elle n'exprime rien, ne cherche ni à comprendre ni à expliquer. Cette approche très documentaire, qui peut être une vraie force c'est vrai, m'a personnellement frustré et surtout lassé sur la durée. Lassé parce que le film peine vraiment à se renouveler, dans les scènes d'une part qui se répètent pas mal (ou alors elles n'apportent pas grand-chose comme celles à la piscine) et dans la manière de filmer d'autre part qui est toujours la même. C'est assez pauvre d'un point de vue cinématographique en fait, mais c'est un parti pris et je le comprends tout à fait, pour l'immersion. C'est bien simple, le film n'a beau durer qu'une heure quinze, il m'a semblé en durer deux.

En fait, Un monde échoue là où The World of Us réussissait sur toute la ligne. Dans un autre genre et avec des lycéens cette fois, je préfère aussi 1:54 qui avait été une bonne grosse claque sa mère. Hé, même A Silent Voice s'en sort mieux alors que le harcèlement n'est pas son sujet principal (mais la rédemption et la résilience). Bref, tout ça pour dire que Un monde n'est pas forcément un film que je retiendrai, car il ne m'a tout simplement pas marqué plus que ça et n'a pas suffisamment réussi à se démarquer d'autres films sur le harcèlement scolaire.

Nightmare Alley
6.7

Nightmare Alley (2021)

2 h 30 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Guillermo del Toro

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

Guillermo del Toro est un esthète, rien de nouveau sous le soleil (ses deux derniers films Crimson Peak et La Forme de l'eau en étaient déjà un très bel exemple), il n'y a donc rien d'étonnant à ce que son Nightmare Alley soit visuellement magnifique et empreint de la patte de son auteur. La composition des plans, leur lumière, tout est riche et éclatant. Il est donc dommage que cette superbe plastique soit au service d'un récit terriblement prévisible, celui de l'ascension puis de l'inévitable déchéance d'un homme sans scrupules avec tout ce que cela comporte d'étapes obligatoires (notamment le délitement du couple). Dès lors, le récit, attendu, se déroule quelque peu mécaniquement et sans grande surprise mais il est tout de même intéressant d'en découvrir les rouages et les détours, et c'est là que le personnage de Cate Blanchett, à la présence glaciale, revêt toute son importance car il représente un contrepoint essentiel au personnage de Bradley Cooper.

Red Rocket
6.7

Red Rocket (2021)

2 h 08 min. Sortie : 2 février 2022 (France). Comédie, Drame

Film de Sean Baker

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Superbe portrait d'un looser attachant. On le sait, Sean Baker s'attache à filmer les déclassés, les petites gens qui vivent en marge de la société et qui tentent de s'y faire une place tant bien que mal. Mais là où j'avais détesté The Florida Project de par son misérabilisme insupportable, j'ai adoré Red Rocket car cette fois-ci le cinéaste est dans la moquerie, toujours bienveillante, et ça change tout. Il ne juge pas, ne nous dit pas ce qu'on est censé ressentir à l'égard des personnages, il observe simplement, non sans amusement. Dommage pour la fin que je n'ai pas du tout aimée, avec un changement de registre assez déstabilisant, car c'était sinon pour moi un sans faute.

Introduction
6.5

Introduction (2021)

Inteurodeoksyeon

1 h 06 min. Sortie : 2 février 2022 (France). Drame

Film de Hong Sang-Soo

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

Je suis plein de bonne volonté mais je ne sais pas pourquoi je m'obstine tant le cinéma de Hong Sang-Soo ne me touche pas, ne me parle pas ou si peu. La Caméra de Claire m'avait séduit mais Seule sur la plage la nuit m'avait laissé de glace, et Introduction rejoint plutôt ce dernier. Qu'on s'entende, je ne trouve pas ça mauvais, il y a même une certaine tendresse et une forme d'apaisement qui se dégagent de l'ensemble, mais simplement lénifiant, terriblement creux et vain, fade. C'est le cinéma du vide, et les quelques effets de mise en scène comme les zooms sur le visage des acteurs sont gênants car dépourvus de subtilité, trop évidents. D'aucuns diraient que la caractérisation de son cinéma est un peu facile, et c'est vrai, car ça reste surtout une façon d'exprimer à quel point il ne m'émeut pas, ne m'intéresse pas. Tant pis pour moi, j'aurai essayé.

(Et je suis triste de ne pas savoir ce que le personnage masculin principal devait dire à son ami après le restaurant, un tel teasing qui n'aboutit pas devrait être interdit)

Les Voisins de mes voisins sont mes voisins
6.4

Les Voisins de mes voisins sont mes voisins (2021)

1 h 33 min. Sortie : 2 février 2022. Animation, Comédie

Long-métrage d'animation de Anne-Laure Daffis et Léo Marchand

Edelwice a mis 5/10.

Annotation :

Je suis bien embêté car j'aurais voulu apprécier la proposition très originale de ce film, merveilleux patchwork, mais il a peiné à m'amuser et j'ai trouvé le temps long. Si les situations initiales des différentes sous-intrigues sont effectivement délicieusement absurdes, c'est déjà moins le cas de leur développement qui se révèle malheureusement beaucoup plus classique. La drôlerie initiale finit ainsi par devenir légèrement ennuyeuse. Le film se pare même des atours du mauvais goût (le traitement ignoble dont Lady Di fait l'objet, ça aurait pu être comique, ça l'était d'ailleurs au tout début, mais il y a une ligne qui a été franchie selon moi). Je le recommande quand même car une telle proposition, unique dans le paysage cinématographique, est à saluer et à soutenir, même si j'ai personnellement été déçu.

Un autre monde
6.9

Un autre monde (2020)

1 h 36 min. Sortie : 16 février 2022. Drame

Film de Stéphane Brizé

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

sponso

Annotation :

Un autre monde est le portrait, sombre, d'un monde qui court inexorablement à sa perte. Ce monde, c'est bien sûr le nôtre, et Stéphane Brizé de nous dire ou plutôt de nous montrer que ça ne peut pas continuer comme ça éternellement, qu'un tel monde ne peut pas être viable. Il nous donne à voir une impitoyable machine à broyer les hommes où règnent en maîtres la loi du marché et ses funestes artisans mortifères, les actionnaires-rois.

"J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur coeur se balancer. J'aime les gens qui disent et qui se contredisent, et sans se dénoncer."

Un autre monde est avant tout le portrait d'un homme, d'un homme comme un autre avant d'être un chef d'entreprise, d'un homme qui doute. Sauf que le doute n'a pas voix au chapitre, dans un autre monde peut-être mais pas ici. La situation professionnelle de Philippe, magistralement habité par un Vincent Lindon tout en intensité et en profondeur, fonctionne en tandem de celle personnelle du mari et père. Le monde du travail et ses problèmes, quel euphémisme, viennent contaminer la sphère familiale et toute idée de bonheur. Sa femme vit un enfer, leur fils est inadapté à ce monde de la performance. Tout va pour le mieux.

Surtout, Stéphane Brizé fait montre d'une sensibilité cinématographique remarquable, d'ailleurs assez rare dans le genre du drame social, et ce dès le début de son film avec ce contraste saisissant entre les photos de famille que la caméra prend le soin d'observer et la scène qui suit. Comment ne pas citer aussi la séquence où le couple fait visiter leur maison ? Les acheteurs potentiels ne figurent même pas à l'écran, seuls existent les personnages de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain et le drame qui se joue dans leur vie respective. La certaine longueur de cette scène lui confère toute son importance, il se joue là indéniablement quelque chose de très fort. La séparation actée d'un couple qui s'aime pourtant mais qui se quitte quand même. Enfin, les simples mouvements d'une marionnette qui avance péniblement, associés au monologue de Philippe à un moment charnière du récit, achève de nous bouleverser.
Un grand film qui me donne très envie de découvrir les autres du cinéaste.

Presque
6.7

Presque (2022)

1 h 31 min. Sortie : 26 janvier 2022. Comédie dramatique

Film de Bernard Campan et Alexandre Jollien

Edelwice a mis 5/10.

Annotation :

C'est sans doute une belle histoire mais c'est aussi et quand même du cinéma assez pauvre. C'est en fait une histoire avant d'être du cinéma. Et si elle n'échappe pas aux poncifs bien-pensants voire à une certaine forme de truisme, reste un regard juste sur le handicap car porté par l'expérience d'Alexandre Jollien et quelques belles scènes parmi celle de sexe d'une grande tendresse avec une prostituée et celle de fin.

Par contre, il n'y a rien de pire que de ne pas décrocher un sourire dans une salle souvent hilare. Ça, et aussi la désagréable impression que les gens ne riaient pas avec le personnage d'Alexandre Jollien mais de son handicap.

La Nuit des femmes
7.6

La Nuit des femmes (1961)

Onna bakari no yoru

1 h 33 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance

Film de Kinuyo Tanaka

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Kinuyo Tanaka dépeint de façon éclatante un paradoxe terrible, celui de l'existence des centres de réinsertion pour les anciennes prostituées après la loi interdisant les maisons closes et l'impossibilité pour la société d'oublier le passé de ces femmes et donc de leur donner une deuxième chance. Un passé qui les a marquées au fer rouge, tel le tatouage de Kuniko qui la lie à son ancien mac. Le bonheur leur semble ainsi interdit, même lorsqu'elles le touchent du bout des doigts. Si les hommes sont surtout vus sous l'angle de la concupiscence, ne voyant ces femmes que comme un objet sexuel, le sort qui leur est réservé par certaines femmes de la société est tout aussi peu reluisant et peut-être même pire encore, entre jalousie, méchanceté, haine, mépris, harcèlement... La mise en scène ne brille pas forcément, du moins elle ne m'a pas particulièrement marqué, mais c'est sans doute compensé par une sensibilité et un juste regard féminins sur un sujet très, trop souvent traité par les hommes. Je retiens tout de même cette très jolie scène à vélo où Kuniko retrouve un semblant de liberté, malheureusement éphémère.

Piccolo corpo
6.5

Piccolo corpo (2021)

1 h 29 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame

Film de Laura Samani

Edelwice a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Sublime et bouleversant. Laura Samani signe avec Piccolo corpo un premier long-métrage remarquable en tout point. En s'inscrivant dans l'Italie très pieuse du début du XXème siècle, la cinéaste accouche dans la beauté d'un film qui tient presque du conte, aux accents aussi bien naturalistes que mystiques, voire même fantasmagoriques. J'ai d'ailleurs fait le rapprochement, après coup, avec The Green Knight de David Lowery où il est aussi question d'une quête un peu fantastique et de drôles de rencontres sur le chemin. Les paysages sont magnifiques, la réalisatrice compose de superbes plans-tableaux. J'ai encore en tête les scènes en clair-obscur, comme celle où un des personnages allume un feu, avec son visage à peine éclairé par la faible lueur de la flamme naissante, ou celle dans la montagne où la lumière décline jusqu'à l'écran noir. Piccolo corpo est un voyage sensoriel et contemplatif mais jamais lénifiant, sans doute austère mais jamais froid pour autant, au dénouement ô combien grandiose. La fin, en particulier, m'a en effet profondément marqué et ému. J'étais proche des larmes, chose qui m'arrive pourtant très rarement au cinéma lorsqu'il y a du monde autour de moi.

Les Poings desserrés
6.5

Les Poings desserrés (2020)

Razzhimaya kulaki

1 h 37 min. Sortie : 23 février 2022 (France). Drame

Film de Kira Kovalenko

Edelwice a mis 5/10.

Annotation :

Les poings desserrés est l'incarnation d'une certaine idée du cinéma qui ne me parle pas du tout, c'est une chose, mais surtout que je ne comprends pas, ce qui est sans doute pire encore. Je veux dire par là que je me suis senti étranger au récit tout au long du film (la scène finale étant le paroxysme de l'incompréhension pour moi), aux personnages que je peinais à appréhender. C'est un film sur l'emprisonnement, physique, mental et affectif, d'une jeune femme qui est incapable de savoir ce qu'elle veut. Elle rejette un garçon, puis elle veut qu'il l'épouse. Elle veut récupérer ses papiers d'identité (que son père lui a pris pour ne pas qu'elle s'enfuie et le quitte), mais en fait non. Elle ne veut pas danser, mais en fait si. Elle veut être libre, mais se repose trop sur les hommes de son entourage. C'est épuisant. Mais en réalité, c'est plutôt son manque total de liberté qui est épuisant. Ce sont les autres, des hommes, qui décident pour elle, qui la forcent, qui la retiennent ou l'embarquent contre son gré. Elle n'est libre de rien, même pas de porter du parfum ou de dormir seule tranquillement dans son lit. Sauf qu'on l'avait très bien compris les vingt premières minutes, et la réalisatrice de répéter le même schéma de fonctionnement, le même postulat de départ donc, ad nauseam. Heureusement que la mise en scène est inspirée, donnant lieu à de très belles scènes comme le long plan quasi-fixe avec la voiture qui cloisonne le cadre et celle dans la sorte de boîte de nuit, intense et montrant bien la complexité de cette famille dysfonctionnelle qui se rejette et se hait autant qu'elle s'aime en fait, car le film apparaît sinon terriblement long malgré sa relative courte durée. Les poings desserrés est ainsi un film ni mauvais ni même médiocre malgré ma note, simplement pas fait pour moi.

Le Chêne
6.9

Le Chêne (2022)

1 h 20 min. Sortie : 23 février 2022. Nature

Documentaire de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux

Edelwice a mis 5/10.

Annotation :

J'y suis allé pour Tim Dup, parce qu'il en parlait si bien et parce qu'il a écrit et composé la chanson originale du film (très belle au passage : https://youtu.be/aC4Uz1DXVqs), mais j'ai été très déçu alors que je suis pourtant d'ordinaire très friand des documentaires sur la nature et animaliers (Notre planète, un sommet du genre). Un film comme Le Chêne, c'est moitié de la prise de vue, de la captation de moments (par exemple de paysages avec une lumière particulière ou de vie d'animaux), il faut d'ailleurs citer cette scène impressionnante et grandiose de course-poursuite entre deux oiseaux qui vaut bien les meilleurs films d'action, et moitié de montage pour essayer de raconter quelque chose, ne parlons pas d'histoire. Le problème, c'est que cette deuxième moitié est à mes yeux ratée. Le montage est tumultueux et fébrile, les plans ne durent jamais très longtemps, ce qui est quand même un comble pour un film de ce genre. Pire encore, les situations sont ultra-répétitives, le format du long-métrage ne se justifie jamais. Bref, on s'ennuie, ce qui est peu aidé par l'absence de voix off qui n'aurait pourtant pas été malvenue ici, on trouve le temps un peu long. Heureusement, l'aspect prise de vue est impeccable. Il y a des images superbes qui flattent les yeux et l'esprit, je pense par exemple à celle d'un ciel rose-violet de toute beauté. Et d'autres dont on vient même à se demander comment elles ont pu être obtenues. C'est tout un écosystème dépendant d'un arbre séculaire qui est filmé ici dans toute sa majesté. Le Chêne est en fait un croisement bâtard et bizarre entre un documentaire animalier et un film d'aventure familial (entre Notre planète et Minuscule si vous voulez), n'étant ni l'un ni vraiment l'autre.

Zaï Zaï Zaï Zaï
5.7

Zaï Zaï Zaï Zaï (2020)

1 h 23 min. Sortie : 23 février 2022. Comédie

Film de François Desagnat

Edelwice a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un sympathique voyage en absurdie, même si je suis d'avis qu'on aurait pu aller encore plus loin dans l'extravagance (et c'est aussi valable pour la BD, bien que dans une moindre mesure), car ça reste tout de même assez gentillet, et banal quand il s'agit notamment de faire du liant entre les sketchs. A mes yeux, François Desagnat ne trahit jamais l'esprit de Fabcaro, j'irai même jusqu'à dire qu'il en a plutôt bien saisi les contours. Les scènes et les situations inventées (par exemple l'ajout du personnage du commissaire) s'avèrent ainsi (presque, n'abusons pas non plus) aussi drôles que le reste et s'inscrivent très bien dans le scénario de l'oeuvre originale. Néanmoins, il est vrai qu'il y a sans doute un décalage encore plus burlesque entre l'inexpressivité des dessins de Fabcaro, des personnages, et les répliques, ce qu'on ne retrouve évidemment pas dans le film, même si l'émotion des acteurs (comme avec la caissière par exemple) n'empêche pas l'humour de faire mouche.

The Chef
7

The Chef (2022)

Boiling Point

1 h 32 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller

Film de Philip Barantini

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

Franchement ? Peu m'importe que le film ne soit pas subtil pour un sou et qu'il n'y aille pas avec le dos de la cuillère en matière de drame. Certes, la construction et l'escalade dramatiques peuvent sembler exagérées et artificielles, voire même parfois frôler la surenchère (les problèmes d'argent du chef), c'est vrai. Mais seul importe pour moi l'effet produit, et force est de reconnaître que Boiling Point est un film terriblement efficace. J'étais sous tension du début à la fin, et le point d'ébullition / de rupture ne guette pas seulement les personnages mais aussi le spectateur, le réalisateur jouant d'ailleurs très clairement avec ça, à nous faire "bouillir". Dès lors, le tournage en une seule prise se justifie totalement et permet de passer avec fluidité d'un personnage à l'autre, montrant la diversité des métiers de la restauration, du chef au commis en passant par les serveurs et la réceptionniste (une vraie "cours des miracles"), chacun a droit à son moment. La fin est un peu abrupte et déçoit quelque peu, même si le film pouvait difficilement finir autrement quand on pense à la raison d'être du plan-séquence : une soirée infernale et interminable à laquelle on ne peut pas échapper. Une indéniable réussite malgré tout, j'aime ce cinéma puissant et percutant.

Par contre, les bruits ambiants du restaurant au début du film c'est juste pas possible, on jurerait entendre des spectateurs qui parlent dans la salle, ça m'a complètement sorti du truc, heureusement que ça s'estompe ensuite.

Un long dimanche de fiançailles
6.3

Un long dimanche de fiançailles (2004)

2 h 13 min. Sortie : 27 octobre 2004. Drame, Romance, Guerre

Film de Jean-Pierre Jeunet

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

Enfin vu en entier, j'en avais visionnée une partie en cours d'histoire au lycée en fin d'année. Et à défaut d'oser regarder BigBug, je regarde plutôt en arrière...

Ça va être dur de pas citer l'ami Peaky tant je partage son avis en tout point. Bon, dès l'introduction et la présentation de chacun des 5 soldats condamnés à mort croqués en quelques scènes, on est en terrain conquis, on est bien chez Jean-Pierre Jeunet. Le problème avec ce Un long dimanche de fiançailles, c'est qu'il est l'adaptation d'un roman et ça se sent, genre vraiment (contrairement à T.S. Spivet, le chef-d'oeuvre du cinéaste, comme ça c'est dit). L'enquête est laborieuse en diable, on ne peut pas faire pause, revenir en arrière pour recoller tous les morceaux (bon, techniquement si mais c'est pas à ça que j'ai envie de passer mon visionnage). On se perd dans les allers-retours, entre tous les personnages dont on peine à retenir ne serait-ce que le nom, bref je suis loin d'avoir tout compris et j'ai clairement plus subi la quête du personnage d'Audrey Tautou que je n'en ai été acteur. Mais vous savez quoi, c'est même pas forcément grave car l'enquête illustre à merveille la démarche au coeur même du film, qui est de s'intéresser à plusieurs histoires avec la guerre comme clé de voûte, de donner voix à plusieurs personnes qui ont participé à et/ou souffert de la guerre, jusqu'aux Allemands. Dieu que je suis content de ne pas être né à cette époque, d'ailleurs... C'est cette pluralité des voix, des points de vue, des sentiments qui est la plus grande réussite du film.
Du reste, le casting est énorme et impeccable (Gaspard Ulliel touchant d'extravagance et de fragilité, quel regard), le travail de reconstitution proprement remarquable et impressionnant (les tranchées sont sales et pleines de boue) et le film comporte son lot de scènes émouvantes, la fin bien sûr mais je retiens peut-être encore plus la confrontation entre Mathilde et le personnage de Marion Cotillard.

Waves
7.2

Waves (2019)

2 h 15 min. Sortie : 29 janvier 2020 (France). Drame

Film de Trey Edward Shults

Edelwice a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Juste ouah, quelle claque ! Je n'avais pas vu quelque chose d'aussi beau et absolu depuis longtemps. Quelque part entre Terrence Malick et Sam Levinson (Euphoria) (voire pourquoi pas Barry Jenkins), Waves n'en a pas moins son identité propre et est clairement empreint de la patte de son auteur. Je ne comprends pas comment il est passé de It Comes at Night, un film à concept certes intéressant dans l'exécution mais globalement assez raté, à ce chef-d'oeuvre. Le mélange des deux cinéastes n'est pas évident à appréhender, je l'admets, mais c'est prégnant à l'écran. Mon dernier 9 remonte d'ailleurs à Assassination Nation et mon dernier 10 à The Tree of Life, il n'y a pas de hasard.

Véritable cri du coeur et cri générationnel (la nouvelle génération n'a pas été aussi bien auscultée, entendue, comprise et mise en scène depuis Sam Levinson justement), Waves est un diptyque puissant et sublime sur la haine et l'amour. Les ténèbres et la lumière, la violence (il est question de masculinité toxique, de pression familiale, d’avortement…) et la résilience, l'apaisement. Sur le deuil, aussi. C'est d'une justesse et d'une force terrassantes, bouleversantes. Le réalisateur joue avec le format de l'image, le resserrant pour acculer, isoler ses personnages et pour mieux le réagrandir ensuite. La caméra est aérienne, virevolte, il y a en effet beaucoup de mouvements circulaires qui sont notamment la marque de fabrique des scènes en voiture. Le montage est dynamique voire ultra dans les premières minutes qui donnent d'emblée le ton des deux heures à venir. Et il y a une scène à la moitié du film, qui en marque d'ailleurs la cassure, d'une tension et d'une beauté incroyables et qui confinent au sublime. La première heure est ainsi cette escalade implacable, inéluctable et cet engrenage infernal, irréductible qui aboutissent à ce paroxysme dramatique terrible. J’étais scotché, tétanisé, interdit. Une leçon de cinéma, de mise en scène et d'écriture. La deuxième heure est une lente et douce respiration qui permet de faire la paix avec le passé, ses démons, de se reconstruire. L'amour comme force motrice. L’émotion vient nous cueillir en douceur jusqu’à nous submerger. Waves est ainsi une oeuvre majeure de ces dernières années, malheureusement passée assez inaperçue.

Monos
6.4

Monos (2019)

1 h 42 min. Sortie : 4 mars 2020 (France). Drame, Aventure

Film de Alejandro Landes

Edelwice a mis 7/10.

Annotation :

Il y a des films qu'on ne regarde parfois que pour leur réalisateur, leurs acteurs, mais si j'ai voulu voir Monos, c'est en grande partie pour sa compositrice, Mica Levi. C'est elle qui a composé les bandes originales de Jackie et de Under the Skin. Etant donné qu'on ne peut plus poster de lien, je vous invite à aller écouter le morceau "Honguitos" pour vous donner une idée de sa patte tout de suite reconnaissable.

Outre sa musique lancinante, tourmentée et remarquable de crispation, Monos est filmé comme un microcosme barbare. Et dans ce milieu coupé du reste du monde, de la société et de la civilisation, des enfants soldats livrés à eux-mêmes et en proie aux pulsions d'Eros (ici le sexe et les festivités) et Thanatos (la violence et l'horreur qui ne connaissent d'ailleurs aucune limite). Monos est un film fascinant voire hypnotique aux paysages grandioses et sublimés. Il peut certes être vu comme un pur exercice de style un peu vain, creux et superficiel bien que jamais prétentieux, qui tombe parfois dans certains travers regrettables (les baisers partagés entre l'otage et la jeune fille chargée de la surveiller), et il y a du vrai là-dedans. On est en effet plus proche d'un Les Garçons sauvages que d'un Apocalypse Now à mes yeux. Mais l'exercice séduit malgré tout, même si la fin tombe un peu à plat et passe à côté de l'émotion recherchée.

La Légende du Roi Crabe
6.7

La Légende du Roi Crabe (2021)

Re Granchio

1 h 39 min. Sortie : 23 février 2022 (France). Drame, Historique, Aventure

Film de Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis

Edelwice a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La Légende du Roi Crabe est un sublime écrin, esthétiquement grandiose. Et ce dès la première scène qui en met plein la vue. C'est le genre de film où l'esthétisme importe plus que le récit, évanescent. Et comme il est souvent coutume dans ce cas là (du moins pour moi), c'est ce qui fait sa force autant que sa faiblesse, sa limite, ce qui empêche le film de se transcender. Légendes, contes, histoires, chants et tradition orale se mêlent dans ce film d'un autre siècle. Scindé en deux chapitres, j'ai été davantage happé par le deuxième en mode western et ruée vers l'or aux confins du monde dans un finistère argentin frappé de la majesté de la nature sauvage et inexplorée dans laquelle l'humanité se dilue face à la fièvre de l'or. Si mes yeux et ma sensibilité esthétique ont été indéniablement et grandement ravis, il m'a néanmoins manqué l'émotion et c'est pour ça que dans une veine assez proche, celle du conte naturaliste, j'ai préféré Piccolo Corpo sorti un peu plus tôt dans l'année.

Dead Man
7.5

Dead Man (1995)

2 h 01 min. Sortie : 3 janvier 1996 (France). Aventure, Drame, Fantastique

Film de Jim Jarmusch

Edelwice a mis 6/10.

Annotation :

"Stupid fucking white man"
"Dick-in-son"

Les premières minutes tout en répétition jusqu'à l'écran-titre, qui correspondent au voyage en train du personnage de Johnny Depp avec un changement cocasse des passagers de son wagon et/ou de ses occupations à chaque nouvelle séquence, sont du Jim Jarmusch pur jus. Mais une fois la chasse à l'homme ouverte, le film m'a doucement perdu et a dès lors cessé de me parler pour de bon jusqu'à la scène finale qui a ravivé mon intérêt et a su me toucher, enfin, par la même occasion. Entre temps, les scènes se suivent dans une relative indifférence. Elles se terminent d'ailleurs toutes par un fondu au noir avec un écran noir d'une bonne seconde, ce qui vient étayer l'impression déjà prégnante que le film manque singulièrement de liant. Le visionnage n'est jamais un calvaire ni même déplaisant, seulement léthargique et un brin neurasthénique malgré une esthétique soignée (beau N&B) et un humour discret mais bien présent. Ça ne me parle juste pas, ça m'échappe en partie. Un mot quand même sur la musique certes à ambiance et entêtante mais qui est surtout omniprésente et dont le même air est répété ad nauseam. Et je trouve qu'il y a un propos bien plus intéressant sur l'Ouest américain et la culture périclitante des Indiens (ici menacée par le christianisme) dans Lone Ranger qui est pourtant un blockbuster, si ça ce n'est pas un bien triste aveu de faiblesse...

The Batman
7

The Batman (2022)

2 h 56 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Action, Drame, Policier

Film de Matt Reeves

Edelwice a mis 7/10.

Edelwice

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