Mon 69ème Festival de Cannes

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J'attendais tellement de ce film. Mais impossible d'être déçu. L'ensemble est d'une liberté de ton incroyable, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une pure tragi-comédie (c'était même peut-être la première fois): l'introduction au propos prend son temps, jusqu'à l'épanouissement de la richesse de ces personnages qui réapprennent à se connaître. Puis là, des tours de force hallucinants, paroxysme de potentiel comique et d'émotion: c'est peut-être la première fois que je me trouve dans une salle de cinéma où absolument tous les spectateurs hurlent de rire. Un film simple, mais aussi un OVNI dans la manière d'aborder un sujet pourtant pas neuf. Sublime.

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Jarmusch plus sobre que jamais, et comme souvent c'est à la fin seulement qu'on se rend compte de la puissance de ce film, où tout semble lié dans une routine immuable, comme les mots qui composent les poèmes du personnage principal. Toujours aussi mélancolique, malgré l'apparente légèreté excentrique du personnage campé par une merveilleuse Golshifteh Farahani. Superbe.

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Un des plus grands rôles de Reine Huppert dans ce film tordu, hilarant, grinçant et dérangeant, d'une solidité scénaristique inébranlable et d'une complexité immense. Claque.

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"Pied-de-nez." Voilà un euphémisme dont on ne saurait se contenter pour qualifier ce film. Dumont est toujours aussi maître de l'espace , épaulé par un chef-op simplement extraordinaire. Il filme toujours aussi bien les visages (Raph, monumentale révélation!!) sauf qu'ici, pour traiter d'une époque révolue il remanie à sa manière les éléments les plus caricaturaux, les plus burlesques, et tourne même en dérision le mysticisme qui hante la plupart de ses oeuvres. Trio d'acteurs à hurler de rire et force tragique intacte. Grand film.

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Preuve qu'il est possible de mêler une trame sociale et une belle sensibilité esthétique, Aquarius est avant tout un merveilleux portrait de femme, si majestueusement porté par Sonia Braga. Beau, digne et puissant. Un candidat au palmarès, peut-être.

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Hallucinant. Ce film est fondamentalement incohérent, il choque, il gêne, mais surtout il éblouit par la puissance de son mystère, par des tours de force carrément surréels qui exaspèrent parfois autant qu'ils fascinent. Incroyablement audacieux et bien que longuet sur la fin (mais quel dernier plan..!), très intelligent. Guiraudie est donc un fou, un angoissé, un poète.

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Il faut 30 minutes au spectateur pour accepter ce filmage en gros plans, ces longs dialogues, ce début de règlement de comptes laborieux, jusqu'à l'éclosion et l'explosion des sentiments face aux non-dits. Jamais Dolan ne s'était frotté à une telle évolution progressive des sentiments, et lorsque le film se termine, oui, il s'est passé quelque chose.

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Je dois bien admettre, hélas, que Fish Tank était clairement meilleur. Mais aussi très différent. Je suis toujours fou amoureux de la manière de filmer d'Andrea Arnold et elle mise davantage ici sur l'errance, la répétition; l'initiation et l'éveil se font de manière plus enfouie, plus subie peut-être: on peine à cerner ce jeu amoureux et ce qu'il provoque réellement et il faut se donner corps et âme au film pour en supporter sans ronchonner les 2h38. BO d'enfer évidemment, mais on peine à savoir si la prise de risque est réellement authentique. Mais enfin, chez Andrea Arnold, les moments de grâce ne sont jamais loin. Le film est un poil décevant, mais il en est quand même rempli.

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Il y a quelque chose de très plaisant dans cette mise en scène clinquante, baroque, assez kitsch par ailleurs. Le plaisir du récit est un brin freiné par une deuxième partie trop longue mais vite retrouvé grâce à l'intelligence de la narration qui se fait juxtaposer plusieurs points de vue. Si le mauvais goût n'est jamais loin, on ne peut cependant enlever au film l'originalité du ton employé et sa perfection visuelle.

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Pas une seule seconde d'ennui, c'est déjà à mes yeux une réussite. Ce que fait Assayas est décidément d'une liberté et d'une originalité assez folles, même si effectivement l'ensemble est parfois un peu bancal. Mais ce film est captivant, plus complexe qu'il n'y paraît, et offre à Kristen Stewart une occasion nouvelle de briller dans la peau de ce personnage en reconstruction.

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Fallait-il vraiment que ce film dure trois heures ? Oui, sans doute, parce que le parti pris qu'il adopte (temps réel, pas d'action, naturalisme extrême) l'exigeait plus ou moins. Peut-être une des expériences les plus étranges de ma vie: douloureux, assommant et souvent ennuyeux (les dialogues sortis de nulle part et assez brefs sur les attentats, le 11 septembre et Charlie Hebdo...), mais soudain grinçant et hilarant, grotesque et absurde (quelques moments assez délicieux) avec des instants assez poignants vite rattrapés par des longueurs franchement gênantes, sur fond de règlement de compte familial et de deuil. Mais il faut accorder à Puiu que la mise en scène est d'une grande précision, bien plus difficile à maîtriser qu'il n'y parait. Quel drôle de film...

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Stylisé pour être stylisé, facile, vain, agaçant...le nouveau NWR est un pétard mouillé dont la sophistication programmée et entièrement artificielle m'a laissé de marbre. La première demi-heure passée, plus rien ne captive.

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Jeff Nichols a probablement fait une erreur en s'emparant de cette histoire qui ne va tout simplement pas avec son style. Si dans son film précédent le classicisme de la mise en scène était constamment sublimé par la force énigmatique des images, il reste ici désespérément ennuyeux et anecdotique, même pas réellement porté par ses acteurs. Cet opus incarne le manque de souffle par excellence, sans parler des multiples lieux communs dont il s'embarrasse. Nichols est resté bien trop près de son sujet, inspiré d'une histoire vraie: c'est uniquement parce que la mise en scène (même si barbante) est plutôt soignée que l'ensemble échappe à l'ambiance téléfilm. Très décevant.

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Voilà un cinéma bien ennuyeux qui, en anesthésiant son spectateur et en reflétant la morosité de ce dont il parle, ne parvient pas une seule seconde à nous émouvoir ni à provoquer en nous une once d'attachement ou de compassion, d'implication. "Baccalauréat" n'évolue pas, et se complaît finalement plus ou moins dans l'insignifiance du parcours des personnages.

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On ne rêverait pas mieux pour ouvrir le Festival de Cannes. Ce qui étonne chez Woody Allen c'est cette capacité à proposer quelque chose d'une immense fraîcheur à chaque nouveau film: même en employant les mêmes ingrédients, le même ton, il y a quelque chose de singulier dans cette histoire d'amour, dans ce contexte des années 30 qui permet à Woody de parler parfaitement bien de ce qu'il aime. Et Kristen Stewart, en nouvelle égérie, rayonne. Que les festivités commencent.

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Il y a les gens qui voient les bons films de la Quinzaine, et puis il y a moi, qui suis allé m'infliger cet étron catastrophique. À choisir entre le vide scénaristique, les acteurs aussi charismatiques qu'une cuvette de chiotte ou l'esthétique téléfilm US du samedi après manger, j'aurais encore préféré voir un film co-réalisé par Michel Franco et les frères Dardenne. Enfin en tout cas, avis aux potentiels futurs cinéastes: s'il y a de la place à la Quinzaine pour ce poilant navet il y en aura pour vous. Persévérons.

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Magnifique surprise, bijou d'émotion et de drôlerie, scénarisé par une Céline Sciamma dont on sent bien la patte si caractéristique. Superbe.

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Une collaboration réjouissante entre la France et Ghibli: ce film est apaisant, visuellement extraordinaire, et même si un chouïa répétitif et prévisible il ose assumer la force poétique et évocatrice de l'image seule. Le travail sur le son est absolument inouï

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Un premier film attachant porté par deux actrices phénoménales, mais trop emphatique pour vraiment émouvoir. In extremis, l'ensemble parvient à s'extirper de ses maladresses par de furieuses fulgurances mais n'évite pas tout à fait le déjà dit.