Moi aussi je sais lire (édition 2015)

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Si moderne qu'il pourrait avoir été écrit en 2007, en effet. Tout est encore parfaitement valable, hormis les "unités d'échelle" pour évoquer le temps de travail, qu'on pourrait aisément compenser aujourd'hui par le temps de trajet (centre-ville/banlieue, travailleurs frontaliers...).

Spéciale dédicace à tous ces gentils syndicats médiatiques qui réclament toujours plus de boulot sans jamais le remettre en cause de manière fondamentale.

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C'est bieng mais ça manque un poil de nuance. Le point de vue est trop centré sur la structure sociétale animale, censée représenter un modèle de "bon sens", ou de "common decency" comme dirait Orwell. La vraie morale ne viendrait donc pas des religions mais d'une nécessité de préserver la race dans son intégralité. J'aurais aimé plus de perspective et un point de vue moins tranché sur les actuels ennemis de la vie bonne, de l'"idéal" (juges, prêtres, coquins), qui finalement tentent pour la plupart de faire leur trou en respectant les règles du jeu, mais qui au fond d'eux-mêmes n'en pensent pas moins.

Manque donc un certain sens de la pédagogie à ce maximaliste qui souhaiterait tout, tout de suite.

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Ou comment analyser les causes du Problème sans jamais vouloir le règler, à quelconque échelle (personnelle ou collective). Soit une lente descente en enfer préconisée comme remède. Un suicide lent et indolore au poison par intraveineuse. Et l'exercice ne souffre pas la contradiction : la durée de vie d'un salarié est faible (environ 30 ans), et pourtant, il faudrait dès maintenant faire acte de figuration et ne plus croire en ce que l'on fait, sans que par magie personne ne s'en aperçoive jamais. Cela me parait bien optimiste, pour le coup... Et surtout contre-productif, quand on sait que les entreprises ont tendance à virer les vieux, à plus forte raison quand ceux-ci se sont installés dans une routine improductive.

Et tout ça sans parler de l'impact psychique que ce désinvestissement peut avoir : au constat d'impuissance face à la pression sourde de l'esclavage volontaire qui ne dit pas son nom s'ajoute le sentiment d'être un parasite mal placé, dont la trajectoire de vie s'est barrée en couille... Soit une double flagellation intimée au dedans et au-dehors.

A ce compte-là, autant se faire une piquouse quotidienne de morphine/héro/tout-ce-que-tu-veux dans les avant-bras, à domicile. Jusqu'à ce que le suicide assisté soit légalisé.

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Je suis incapable de noter ce truc. J'ai pas envie de prendre parti pour ou contre. Je vois les arguments, qui peuvent être compris d'une certaine manière, mais qui s'éloignent tellement de nos conceptions actuelles qu'ils appellent plutôt la méfiance, voire le dégoût.

Le bouquin interroge surtout la relation entre l'homme et la femme, passée du rapport de domination de l'homme sur la femme à un égalitarisme plat où les deux êtres ont le même rôle, les mêmes fonctions ; ce qui détruirait l'admiration de la femme pour l'homme, qui doit lui être supérieur (condition sine qua non) pour que le mariage perdure, et détournerait la femme de ses travaux essentiels et de ses fonctions traditionnelles : la couture, la cuisine, le ménage, si bien que plus personne ne saurait maîtriser ce genre d'activités.
Soit une critique sous-jacente de la "prostitution" de tous les êtres à la valeur marchande, sans que ce ne soit jamais vraiment dit de manière explicite, la culture du travail féminin (au sens de salariat) n'étant pas encore devenu la norme. Seul le travail par association avec l'homme (femme qui trait les vaches à la ferme) est évoqué. Au fond, c'est surtout la marchandisation des corps qui s'échangent de pair à pair (avec tarification ou non) dans les relations libres qui est critiquée, avec un arrière-goût de bigoterie assez prononcé.

Une sorte d'antithèse du féminisme. A côté Soral c'est du petit lait. Un appel au meurtre pas du tout voilé envers les femmes adultères, et finalement très peu d'humour dans ce brûlot anti-concubinage et contre les femmes "émancipées" qui détruisent la société et instillent la "pornocratie", où tout se vend et a un prix. Une négation de l'intelligence féminine (ou plutôt du génie féminin) très appuyée dans les propos, mais assez peu dans la démonstration, essentiellement basée sur une critique récurrente du style de ses contradicteurs féminins, qui selon lui sonne creux (ampoulé mais vain).

J'ai peine à croire qu'on puisse définir Proudhon comme anarchiste en lisant cela. Il incarne des valeurs qu'on placerait aujourd'hui dans le courant réactionnaire et conservateur.

Je m'interroge, sachant que la valeur travail est également fortement mise en avant pour définir l'homme droit et honnête, sans nuance aucune ni critique de la valeur économique en-dehors des interactions entre les deux sexes. L'investissement dans le travail serait une des conditions pour ne pas sombrer dans la féminisation.

Je sais pas, je sais plus / 10

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Petit traité de politique à usage révolutionnaire. Soit les commandements pour bien vivre dans une société anarchiste, basée sur une multiplication de communes réunies dans une sorte d'internationale détachée de toute emprise étatique, et qui de loin ressemble quand même beaucoup à l'image d'Épinal qu'on peut se faire de l'UE. D'ailleurs beaucoup des idées avancées, présentées comme idéales, sont déjà mises en place dans nos sociétés, et occupent une large part dans l'UE, mais pas nécessairement dans le sens du système respectueux des libertés individuelles qui est avancé ici. Avancé, car malheureusement pas assez développé pour que tout doute soit levé sur cette vision internationalisante, basée sur une union fédérale de corporations révolutionnaires unies contre la "réaction" (soit les États réactionnaires) avec entre autres une armée temporaire, une libre circulation des hommes et des capitaux (liberté de commerce) et des codes stricts sur la politique internationale (pas d'ingérance sans l'aval de tous les États membres).

Cette même union révolutionnaire devrait toutefois conserver la souveraineté des peuples, de l'aveu même de l'auteur, condition sine qua non pour que la liberté de chacun soit garantie, et que la richesse et la diversité des "races" soit conservée. Ce qui entre quelque-peu en contradiction avec l'idée que chaque commune est régie par une province, qui elle même est régie par une région, etc. etc., avec en dernière instance une juridiction nationale qui formerait le socle législatif de base (sans développer davantage quelles seraient les lois prioritaires et constitutives) de ces fédérations locales.
Soit un modèle finalement très proche de l'UE actuelle qui importune bon nombre de... travailleurs, justement.

C'est pour ça que j'aurais aimé que la conception du travail soit développée, car à mon sens le travail est ici trop sacralisé, avec la seule condition légère et pas exemplifiée que ce dernier doit être détaché de toute forme d'esclavage et par conséquent de mise sous condition de sa liberté au profit d'une rémunération privée. Aussi, ceux qui ne prendraient pas part au travail collectif, basé sur une multiplicité d'associations, dans le système imaginé ci-présent sont explicitement qualifiés de parasites et les citoyens de cette société "idéale" sont encouragés à les rejeter. Le modèle antique est réfuté, pour sa dichotomie philosophes/esclaves, rapproché de la dichotomie contemporaine de l'auteur bourgeois rentiers/prolétaire

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Réac' pour certains (et à plus d'un titre), authentique socialiste pour d'autres, Michéa démontre encore, avec son style "poupées russes" (pas la suite de l'Auberge espagnole) bien à lui, qu'il a de la ressource pour retracer l'évolution du socialisme et définir ce que pourrait être la vraie gauche, en vis-à-vis de ce qu'est la gauche actuelle, qui se dit socialiste mais ne l'exprime pas dans ses actions, se contentant d'être une variante progressiste de la Droite.

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Politique et Histoire de l'autorité et de la religion dans le mouvement anarchiste.

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J'étais pas assez attentif pour tout saisir (S. dirait que je n'ai pas les facultés mentales) mais la démonstration est claire, détaillée et très utile pour manipuler son monde ou pour briller en société, ce qui est à peu près pareil.

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Très court, peu de souvenirs.

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Livre historique qui forme un ensemble intéressant mais quelque-peu assommant par son format académique, toutefois pas trop universitaire pour être imbuvable. Une sorte de vulgarisation de l'Histoire politique de l'anarchie, sans l'attrait pamphlétaire d'un bon essai sur l'anarchie, en somme.

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En une petite quarantaine de pages on prend une leçon de distingo entre culture populaire (par le peuple, basée sur des traditions et un enracinement) et culture des mass medias, qui récupèrent et détournent tout message radical, qu'il soit pour un retour aux valeurs populaires (donc réactionnaire) ou pour une révolution pure et simple. Démonstration intéressante mais qui manque d'exemplification, de par son format synthétique.

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Le style assez lourd et ponctué de répétitions a rendu la lecture relativement pénible, mais la démonstration est quand même de très haut niveau. Il mériterait objectivement 8, mais je n'ai malheureusement pas eu l'attention nécessaire pour survivre aux plus de 250 pages.

En tout cas un bouquin bien utile pour comprendre toutes les définitions possibles du narcissisme, qui vont bien au-delà du sens communément donné à ce mot dans notre société. Le plus inquiétant c'est que tout le monde est susceptible de se reconnaître dans les symptômes décrits, qui ne sont autres que des symptômes induits par le système capitaliste, qui réplique à l'envi des schèmes comportementaux sur les individus.

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Bon. It's complicated, comme dirait Avril Lavigne. Présenté de-ci de-là comme un bouquin prenant la défense des Juifs (en réaction à la France juive de Drumont), ce qui pourrait être vrai dans les premières lignes, le fil de la lecture dévoile, pour faire simple, la vision du peuple christicide présentée dans La Passion du Christ de Mel Gibson.

La lecture est assez pénible, non pas que le livre soit long, mais il est gonflé d'un prêchiprêcha poético-mystique - dans un français soutenu - basé sur des citations du deutéronome, de l'ancien et du nouveau testament, qui s'accumulent et rendent la lecture confuse, d'autant plus qu'elle est segmentée en chapitres qui font chacun deux pages. La lecture se fait donc syncopée et "parasitée", si bien qu'il est difficile de ne pas perdre pied, surtout quand on n'a pas la culture chrétienne pour connaître tous les épisodes contés.

L'essentiel est quand même compris, et le point de vue "antisémite" s'explique par une lecture à rebours, "révisionniste", des textes anciens, en comparaison des événements de son temps et des exodes passés. Le juif y est présenté à maintes reprises comme celui qui a préféré l'argent à l'incarnation de son Dieu, et n'ayant plus de légitimité aux yeux de ce dernier, il s'y attache d'autant plus qu'il s'agit de son seul moyen de dominer sur Terre, à défaut de dominer dans les cieux. En substance, c'est le message.

Si on omet le débat de fond, reste un certain style alambiqué et technique (basé sur de la glose religieuse) qui peut intéresser.

Est-ce vraiment nécessaire de me demander pourquoi je ne lui ai pas mis de note ?