Mes Scènes - Années 2000 - #1

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De manière inattendue, c'est peut-être la scène la plus poignante de toute leur filmographie, dans ce qui est sans doute leur film le plus discrètement douloureux, quand Hal étreint cette enfance brûlée par le monde et par le regard des autres.

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Jubilatoire moment où Abagnale s’entoure de magnifiques créatures (ces hôtesses de l'air solaires et aériennes) occultant complètement sa présence aux yeux poliçons de ceux qui le traquent. Un exemple comme tant d'autres de la fabuleuse magie de ce film et de son héros.

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La troublante première scène d’amour, moite et charnelle, entrecoupée de vision d’insectes, d'épidermes perlés de sueur et de sécrétions rappelle à quel point Friedkin sait toujours faire de ses plans la peau d'un corps fiévreux et mystérieux.

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La fragilité jusque-là sous-jacente de Colin Farell - génial ici, personnage et acteur, se déversant soudain par la brèche de ses remords, sur l’épaule réconfortante de Bredan Gleeson et sous la grisaille de Bruges.

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Vision d’apocalypse en terrain familier quand on aperçoit cette tour effondrée sur sa jumelle et où s’engouffrent les héros, sans horizontales ni verticales, toutes chamboulées par le courroux (ou l'effroi ?) d'un Géant.

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Horreur surréaliste de la séquence où l’héroïne atterrit dans une cavité baignant dans une fange de sang, d’os et de chairs liquéfiées : ablution nauséeuse comme étape régressive vers la sauvagerie.

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L’échange téléphonique tendre et simple entre les deux futurs et improbables parents, quand Alison annonce à Ben qu’elle a décidé de garder leur enfant.

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Lorsque Richie découvre son visage et sa tristesse en taillant dans sa barbe, sa chevelure, puis ses veines.

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Abyme effroyable et lynchéen du hors-champ, quand au grès des passages hors du cadre ou hors de vue, les personnages disparaissent mystérieusement, après un ballet euphorique d'allers et venues d'une pièce à l'autre d'un appartement, laissant une femme seule dans le champ, seule et perdue.

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La première attaque de la créature, maitrise complète de montée en tension et de mystère, efficacité du montage dans l’explosion du chaos.

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L’ouverture fabuleuse sur la chasse au cerf dans un Manhattan fantomatique : silence brisé par le vrombissement d’un coupé sport, sérénité post-apocalyptique d'une mégapole reconquise par le sauvage, et introduction flamboyante des deux héros du film.

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Tout le prodigieux prologue dans la boîte de nuit, avec son ambiance nocturne, entre sécheresse du découpage et sensualité de l'atmosphère, tendue comme un filin d'acier et chargé comme un nimbus orageux.

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Ce très beau polar a enclenché un phénomène extrèmement chelou chez moi. Première scène, ouverture abrupte et stressante qui se termine par une hémorragie dramatique, 2-3 minutes à peine, je suis tombé dans les pommes. Depuis, plus moyen de voir une scène de ce genre ou d’entendre malgré moi un reportage sur le don du sang sans m’évanouir.

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Dans l’ascenseur, entre chinois et allemands, Jean Dujardin faisant mouche à chacune de ses répliques, énumérant les images clicheteuses sur les asiatiques avec une beauferie aussi honteuse que jouissive, si bien qu'on ne sait plus finalement de quoi, ni de qui, on rit. C'est celui qui dit qui est.

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Le plan final qui suit le regard perdu sur une plage de Nathalie Baye.

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Le véritable cri de douleur depuis le cœur d’une enfant à la découverte d’une bouée, comme une horrible évidence remontant à la surface de la mémoire.

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L’angélique Arwen invoquant l’aide d’une rivière qui déboule comme une chevauchée épique en emportant les sombres Nazguls hors de portée.

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Le film est une mosaïque foutraque de séquences hallucinantes, peut-être disparates, mais réellement incroyables. Comme cette fabuleuse séquence des Évangiles de la mémoire, qui fait s'animer un ballet de bimbos en mode tassepé affublées d'un masque à gaz sur une chorégraphie étrange et enrobé par les cornes brumeuses et synthétiques de Moby qui achèvent d'y conférer une étrange poésie..

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La partie de jeu, absurde, totalement étrange, des Chivers.

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La déclaration d’amour mutuelle d’Ivy et Lucius, leurs vœux d'amour réciproque me touchent toujours énormément dans ce qui est surement et simplement l’une des plus belles et délicates séquences de cette décennie.