Ma Pléiade

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Un must-read pour tous ceux qui souffrent d'une angoisse existentielle sans parvenir à l'exprimer.
Camus pose des mots sur nos maux et permet de trouver une forme de paix dans la constatation de l'inutilité de toute vie humaine. L'étranger est certainement le testament de l'absurdisme et un complément essentiel à la philosophie développée dans le mythe de sisyphe. Il m'aura appris à apprécier l'instant présent et à ne pas me réfugier dans un nihilisme mortifère.

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Le meilleur roman d'apprentissage qu'il m'ait été donné de feuilleter. Livre puissant qui prend aux tripes jusqu'à la dernière page, dont la fin tragique ne peut laisser indifférent. parfaite illustration du génie de London, il aborde aussi tous les thèmes qui lui sont chers.
Une histoire qui marque au fer rouge quiconque ayant déjà eu l'ambition de s'élever au-delà de ses origines sociales.
Plusieurs lectures sont possibles, certains y verront une réfutation de l'individualisme de Nietzsche, comme d'autres y verront une déclamation des idées socialistes de son auteur.

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Si je pris la résolution de lire ce grand classique de la littérature française, ce fut d'abord pour rattraper une lacune honteuse, en effet, je n'avais jamais lu un livre d'Alexandre Dumas. Ne connaissant les trois mousquetaires que de nom, un autre titre était inlassablement évoqué lorsqu'il était question des romans les plus emblématiques signés de la plume de Dumas (et Maquet) : le célèbre Comte de Monte-Cristo.
Je dois avouer qu'au premier abord, l'épaisseur du volume m'intimidait. Ma crainte était de ne pas en voir le bout, de m'ennuyer, que ce soit fastidieux, considérant la petitesse des caractères, de devoir sortir mon dictionnaire après chaque paragraphe.
Mon Dieu, que j'eus tort.
Ce récit est tout simplement gigantesque, non en longueur bien qu'il soit très dense, mais en termes de trame scénaristique. Nous sommes rapidement plongés dans le tragique destin d'Edmond Dantès et les premiers chapitres se déroulant à Marseille donnent le ton. La magie a opéré chez moi et suivre L'épopée d'Edmond m'a tenu suffisamment en haleine pour que je ne vois pas les 1400 pages se tourner. Mais comment fut possible une telle prouesse ?
Drame pseudo-historique, récit épique d'aventure, frise chronologique de son temps, peu de choses manquent dans le comte de Monte-Cristo, ou plutôt tout y est. Mais surtout, rien n'est laissé au hasard. Chaque micro-évènement, chaque détail, sert d'édifice à un plan génial longuement fomenté par notre comte. Audacieux, charismatique, calculateur, sûr de lui, tourmenté, voire mystique, difficile de rester de marbre devant un tel personnage qui adoptera d'ailleurs une multitude de costumes. En outre, il est jouissif de voir Les conspirateurs du comte, dont la malice n'a d'égale que la laideur de l'âme, propulsés dans le piège quasi sans failles dressé à leur égard. Les autres figures qui occupent le récit ne sont heureusement pas de trop. On se retrouve vite passionnés par les ébats du fils Morrel avec sa muse Valentine, les extravagances d'Albert de Morcef, les fourberies du faux prince Andrea, le charme somptueux d'Haydée, l'audace d'Eugénie. Ainsi, Dumas nous gratifie d'une mosaïque d'individus tous plus attachants et complexes les uns que les autres.
Les dialogues, quant à eux, transpirent l'influence omniprésente des ressorts théâtraux dont Dumas est coutumier. Cela permet de proposer des retournements de situation incessants, rendant la lecture absolument délicieuse.
Le seul bémol est le caractère peu vraisemblable de cer

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Giovanni Drogo et le désert des tartares ou l'art de passer à côté de son destin.

L'histoire de Drogo m'a rapidement évoqué le concept de l'éternel retour de Nietzsche, qui désigne le test permettant de déterminer si l'existence que nous menons est en accord avec nos valeurs profondes. L'idée étant que celle-ci doit être vécue de telle façon que l'on souhaiterait qu'elle recommence éternellement.
L'éternel retour met le doigt sur une réalité dérangeante, il est possible de gâcher son temps terrestre.

Cette simple idée permet également de prendre conscience d'un paramètre essentiel. La vie est courte et les années qui s'écoulent inlassablement viennent sanctionner nos égarements. Hélas, l'écart se creuse inexorablement entre le temps où il était encore temps de choisir et le temps où il est déjà trop tard pour le faire. Et cela, l'officier Giovanni Drogo, personnage principal du désert des tartares, va l'apprendre à ses dépens.

Jeune officier ambitieux, celui-ci se retrouve affecté à la garde du fort bastiani, forteresse excentrée n'offrant comme seule perspective que le paysage désolé d'une steppe aride. Une fois en exercice, Drogo réalise vite qu'il doit partir le plus tôt possible avant de se faire engloutir par la monotonie.
Toutefois, il se voit, au gré des circonstances et des échecs de ses demandes de mutations, condamné à poursuivre son service au fort. Le poids des habitudes finit alors par l'emporter sur celui de quitter ce lieu d'une solitude écrasante où les journées se font aussi identiques que ternes. De toute façon, tout le monde l'a oublié en ville. Ses frères ont pris des trajectoires différentes, ses anciens amis sont trop occupés à construire leur carrière.
Mais surtout, la relation qu'il avait avec la fille dont il était éperdument amoureux s'est effilochée au point où il a désormais l'impression de parler à une parfaite inconnue.

Puis pour se convaincre de rester au fort, Drogo va faire un pari orgueilleux, mais aussi dangereux : nourrir l'espoir d'une attaque des tartares. Le rêve d'une bataille héroïque suffirait à donner un sens à tout ce temps gâché entre ses murs jaunis, se dit-il.
De plus, des signes aux marges de la plaine, bien que faibles, semblent indiquer qu'une offensive ennemie se prépare. Le réconfort d'une grande bataille épique dans laquelle il laisserait sa peau, permettrait de justifier toutes ces années gaspillées dans le désert.

Mais voilà, le temps continue de défiler, et à peine le temps de cligner des ye

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Hilarant du début à la fin.

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"Que vaut-il mieux : un bonheur bon marché ou une souffrance qui coûte cher ? Non mais que vaut-il mieux ?"

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Écriture splendide et sensible sur le récit tragique d'une vie ordinaire, voire en demi-teinte si l'on se place d'un point de vue extérieur. Stoner c'est surtout le portrait touchant des aventures d'un simple professeur de lettres face aux bouleversements qui jalonnent son existence pourtant si monotone, si calme en apparence. Stoner est un petit bijou littéraire aussi bien qu'un hommage à la littérature elle-même.

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L'ironie Voltairienne injecte son venin dans les fondations de la métaphysique de Leibniz pour mieux la ridiculiser. Ici, l'idée de "l'harmonie préétablie" est pourfendue par la succession d'infortunes que le héros doit endurer, remettant gravement en cause "le meilleur des mondes". Mais ce n'est pas tout ce qu'il faut retenir de ce petit bouquin, puisqu'il porte aussi en lui l'esprit des lumières. Ainsi, au rythme des péripéties, Candide perd ses illusions et adopte un regard critique sur les superstitions religieuses, la brutalité coloniale, les intolérances de son temps.

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La prose est portée à son firmament, Flaubert réussit à rendre chaque scène banale de la vie de province sublime grâce à la sublimation de chaque petits détails. Il parvient à faire deviner les sentiments, rendre compte de l'intensité des émotions, puis des enjeux qui se jouent uniquement par la description de successions de faits, et c'est très fort. L'ironie latente se dissimulant tout le long de l'histoire parvient à rendre chaque situation aussi pathétique que délicieuse. Véritable pied de nez au courant romantique, Madame Bovary est la preuve qu'il est possible d'écrire un chef-d'œuvre sur "rien".

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Une véritable ode à renouer avec la nature, mais aussi avec ses instincts sauvages. L'histoire raconte comment Buck, un chien domestiqué et d'une vigueur sans pareil se retrouve par le coup du sort catapulté dans le grand nord pour devenir chien de traîneau sous la coupe de différents maîtres.
London nous livre une épopée pleine de rebondissement mettant en scène le processus de "décivilisation" de Buck, terme barbare signifiant le retour à un état primaire, signe de son adaptation à sa nouvelle vie.
Palpitant de bout en bout, cette petite nouvelle de 140 pages est le premier chef-d'œuvre de Jack London.

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Livre moins polémique que les critiques ne le laissaient paraître. Du grand Houellebecq, c'est-à-dire un peu de cul, du fatalisme sur les relations hommes-femmes, et l'itinéraire de l'existence ratée d'un cadre quarantenaire désabusé dans une social-démocratie en fin de vie. La nouveauté ici est le parallèle entre le déclin moral de notre vieux continent suivit de sa salvatrice conversion à l'Islam et le saut vers la foi d'Huysmans. La véritable cible n'est pas l'Islam barbare, ni le prétendu obscurantisme des religions, mais bien l'alternance politique à la française, qui ne porte plus aucun espoir. Avec en toile de fond un milieu universitaire décris comme médiocre et réfractaire au changement sauf lorsque celui-ci va dans son intérêt. La littérature y est aussi abordée d'une manière rafraîchissante, Huysmans, Guenon, Nietzsche y sont décortiqués à la lumière de la nouvelle France Islamique.

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Ce livre qui oscille entre essai et reportage s'attache à montrer ce que la transition à l'ère industrielle a produit de pire sur les masses ouvrières en ce début de 20ᵉ siècle. Il est question ici de l'east end, considéré comme le coin le plus malfamé de Londres, au point que même les plus grandes agences de voyage de la ville ne peuvent indiquer à London la manière de s'y rendre. Hébergeant les classes populaires travaillant la plupart du temps dans les usines, ces résidents y connaissent des conditions de vie déplorables, parfois à la limite du supportable. London, qui se mue en journaliste consciencieux et au plus proche du réel, se grime volontairement en membre de ce peuple de "l'abime" pour tenter de décrire les tourments quotidiens qui accompagnent la vie de cette classe ouvrière à l'agonie.

Rien ne nous est épargné. La crise des logements, pourtant insalubres, qui poussent certaines familles à vivre entassés les uns sur les autres, la nécessité pour une bonne partie de la population de dormir dehors, alors même que cela est formellement interdit, et surtout la faim. Des destins tragiques se confondent dans ces quartiers dans lesquels l'espérance de vie n'est en moyenne que de 30 ans.

Le travail d'enquête de London évolue peu à peu d'une simple constatation à plusieurs réflexions, autant économiques, morales, que politiques. Un pays qui laisse ses enfants mourir aux yeux de tous sur le pavé, et accepte des inégalités aussi criantes sur son propre sol est-il encore légitime à se revendiquer du progrès et de la civilisation ?

Témoignage précieux d'une partie des conditions de vie des londoniens à l'époque victorienne, le peuple d'en bas met en lumière les dérives du capitalisme. Socialiste avant l'heure, le peuple d'en bas nous plonge dans les tréfonds de l'humanité. L'enfer est bel et bien terrestre et il réside ici-bas.

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Ce livre est un inclassable. Multipliant les niveaux de lecture, récit initiatique, traité philosophique, délire mystique, je n'ai rarement été autant scotché par la structure d'un roman. Pourtant, cet agencement si particulier a de quoi rebuter : la longue préface qui n'apporte rien à la suite si ce n'est une tentative de hyper le lecteur à propos du personnage principal, les diatribes aigries d'Harry heller qui se sent tellement au dessus de la masse au point de renier ses contemporains bourgeois et récuser leur art de vivre, voire leurs goûts pour l'art tout court. Néanmoins, Harry a conscience que ce dégoût perpétuel n'est pas sain. Il se sait malade, mal aimé de la société dans laquelle il vit, fortement dépressif, il songe plusieurs fois à s'egorger avec son rasoir pour en finir avec une existence qu'il qualifie lui même de souffrance insoutenable. Ce que les pensées de Harry ont de géniales au fond, c'est cette dualité qu'il a lui même créer entre sa personnalité humaine, civile, bien dans les codes de son époque, cultivée, et celle du loup des steppes, allégorie de sa misanthropie, de ses instincts les plus bas, virulents vis à vis des personnes qu'il doit côtoyer, analysant et décortiquant sans cesse les travers qu'il croit avoir identifier pour mieux les vomir à la face du monde. Plusieurs thèmes sont développés de par le prisme de ce anti héros, la ferveur nationaliste, l'horreur de la guerre pourtant inévitable, la bourgeoisie, la musique, la littérature, la poésie, l'industrialisation. Ce roman possède de multiples facettes et on ne peut que louer son cheminement hypnotique à la frontière entre rêve et réalité. De mon point de vue, l'objet même du parcours de Harry est tout simplement de lui réapprendre à vivre parmi ses semblables et cesser de se morfondre sur le sens de son existence, ou du moins prendre celle-ci avec légèreté. Il doit notamment; réapprendre à rire. Car les immortels, les hommes supérieurs, sont ceux qui arrivent à rire même en sachant le tragique de toute vie terrestre.

Si je devais adresser un défaut au loup des steppes ce livre, ce serait la surdose de symboles et d'interprétations possibles qui culminent à la toute fin par une ribambelle de situations absurdes dont le message peut s'avérer difficile à déchiffrer.

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Aventure de survie en milieu hostile, cette nouvelle est à couper le souffle par sa puissance évocatrice, et ce, jusqu'à son dénouement.