Les avis de Tídwald sur quelques trucs d'un vieux Top 111 Musique [featuring le Club des aigris aux avatars généralement bichromatiques]

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22/01. Le fait est que je ne saurais pas faire la différence entre du jazz modal et du hard bop, voire même entre du bon et du mauvais jazz, mais c'est un disque vraiment très plaisant à l'oreille et qui passe bien en arrière-plan, même si je ne suis pas sûr que je l'écouterai (au sens « ne faire que l'écouter ») très souvent. J'aime beaucoup "Blue in Green" et "Flamenco Sketches", principalement pour le piano de Bill Evans qui me semble donner tout son sens au titre de l'album ; le reste n'éveille pas vraiment de sensation particulière en moi, même si je peux admirer le talent des joueurs.

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22/01. Jamais vu le film (so what, comme dirait Miles). Le thème principal est intouchable, bien entendu, mais le reste n'est pas dégueulasse non plus, même si un peu pompier par moments et pas vraiment mémorable à d'autres (à vue de nez, l'édition originale de cette BO, avec seulement 11 titres, me semble plus légitime comme album de musique en tant qu'objet indépendant). De là à en faire le numéro 2 du Top 111, il y a quand même un pas digne du fils caché de Gulliver et d'Adriana Karembeu chaussé de bottes de sept lieues ; je soupçonne l'habituel biais filmocentrique de la société en général et de la communauté SensCritique en particulier.

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25/01. Je voulais élargir mes horizons, je suis servi : le hip hop est un genre qui m'est aussi étranger que la musique traditionnelle kalmouke. Que dire de "The Infamous" après avoir ainsi avoué mon ignorance ? D'un point de vue sociologique, je suppose que les paroles offrent un portrait adéquat des bas-fonds new-yorkais de l'époque, et la scansion semble compétente pour autant que je puisse en juger, mais je peine à y trouver quelque chose qui retienne mon attention entre deux "nigga" et trois "fuck". Il se passe parfois des choses intéressantes musicalement en arrière-plan (ce qui lui vaut la moyenne, même si j'ignore ce qui vient des musiques samplées et ce qui est propre à Mobb Deep), mais le rythme est souvent laissé à lui-même et en devient hypnotique, si bien qu'il suffit d'ajouter la durée de l'album (plus d'une heure !) pour aboutir au résultat prévisible : un Tídwald endormi devant son ordi. Je n'exclus pas d'y revenir un jour.

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27/01. Je parlais de biais pro-cinéma un peu plus haut, en voici une autre preuve. Comprenons-nous bien : le *film* Live at Pompeii est un témoignage unique sur le Floyd au sommet de son art (au moins de son art scénique), mais la *bande sonore* ? Bon Dieu, il y a des centaines et des centaines de bootlegs du groupe rien que pour la période 1969-1972, et ce concert-ci... non, il n'est pas mauvais, mais il y a *tellement* mieux dans le catalogue pirate du Floyd ! Écoutez, je ne sais pas, Smoking Blues, ou The Band Who Ate Astreoids for Breakfast (ou même la moitié live d'Ummagumma). Celui-ci, regardez-le, écoutez-le si vous fantasmez sur les veines des bras de Waters ou les cheveux portnawak de Gilmour, mais ne le surnotez pas pour autant.

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25/01. Est-ce que c'est l'aura mystique qui l'entoure ? Ou simplement sa durée beaucoup plus raisonnable (même pas une demi-heure) ? Le fait est que j'ai beaucoup moins de mal à m'enquiller A Love Supreme que Kind of Blue. Il n'est pas forcément plus homogène en termes de mémorabilité (si tant est que ce terme ait un sens lorsqu'on parle de jazz), mais contient davantage de bons moments à mon sens (même si... un solo de batterie, était-ce bien nécessaire ?), et le talent des interprètes me semble plus évident. Mon titre préféré doit être "Resolution" et son riff instantanément mémorable.

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25/01. J'imagine qu'on ne peut jamais réellement séparer le mythe de la musique, ni l'emballage non plus. N'empêche, si ce disque était paru sous le nom de Camel ou des Moody Blues, l'écouterait-on encore ? Ce serait pourtant sans doute un bon album pour l'un ou l'autre de ces groupes, mais venant de Pink Floyd, ça reste une déception que même la première moitié de "Shine On You Crazy Diamond" ne parvient pas à rattraper (et pourtant, elle est réellement magnifique). Mais ce saxophone, mon Dieu !

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27/01. Je suis vraiment au bord de lui enlever un point, parce qu'il me semble qu'il y a un gros coup de mou vers le milieu : "It Ain't Easy" m'agace, "Star" est un peu pâlichonne, "Hang On to Yourself" ne va nulle part... Mais non, le reste vaut bien un 9, toutes ces compositions bourrées d'énergie instantanément accrocheuses ("Starman", "Suffragette City"), toutes ces ballades magnifiques ("Lady Stardust", "Rock 'n' Roll Suicide"), et surtout, surtout, la merveilleuse guitare de Mick Ronson. Moment favori : le solo à la fin de "Moonage Daydream".

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30/01. Heureusement que cet album ne dure qu'une quarantaine de minutes. Pas parce qu'il est déprimant, non, et pas parce qu'il est mauvais non plus, bien au contraire ; juste parce qu'il est d'une monotonie ahurissante. Toutes les chansons sont construites sur le même moule : batterie robotique, basse proéminente, guitare oubliée, chant monocorde. Je baisse d'un point mon ancienne note, parce que je me rends compte que ça fait des années que je n'ai pas réussi à simplement l'écouter en entier. Indépendamment de la qualité des chansons (aucune n'est mauvaise en tant que telle), c'est un sérieux point faible pour un album. Et je ne me vois vraiment pas mettre ça en musique de fond pendant que je fais la vaisselle...

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25/04. Il fallait bien trois mois pour écouter ce single de 17 morceaux. :D Blague à part, je préfère évidemment Joy Division sur 3 minutes que sur 30. Pas de note, je ne note pas les singles, mais ça vaut bien un 8.

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25/04. Cet album n'a plus grand-chose de musical pour moi : il ne sert plus guère qu'à raviver des souvenirs à moitié enfouis. C'est un disque harmonieux au sens où les instruments sont si bien placés, la production si léchée, qu'il s'écoule sans peine, il ne présente aucune aspérité, aucune pierre d'achoppement, aucune surprise susceptible de me tirer de ma rêverie nostalgique, pas même les sonneries de "Time", pas même la signature à la con de "Money". Ce n'est pas déplaisant.

Ni particulièrement intéressant, du reste (la bande-son pour film de cul qu'est "Us and Them / Any Colour You Like" n'a aucun intérêt sans film de cul derrière). Next !

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09/05. Que dire ? More Beatles is best Beatles, c'est tout. Sans doute le meilleur pot-pourri de l'histoire de la musique populaire du XXe siècle. Tout y est : rock and roll, folk, ska, blues, proto-hard rock, jolies ballades, rocks énervés, expériences bizarres, messages cosmiques, messages comiques. Et tout fonctionne à la perfection, l'enthousiasme idiot de Macca, l'acharnement de Lennon, la subtilité de Harrison, la petite concession à Ringo. Même les chansons moins bonnes (elles sont rares de toute façon) bénéficient de l'enchaînement intelligent des titres (Revolution 9 et Good Night ne valent rien séparément, mais forment une superbe conclusion l'une à la suite de l'autre).

(Christ, dire qu'il est tombé à la 17e place, là...)