Lectures 2024 (liste évolutive)

Annotation :

La pente fatale. L'engrenage infernal. Voici ce qui intéresse Joan Samson, éphémère romancière américaine disparue en 1976, dont Délivrez-nous du bien est le seul roman publié. Un livre qui met le nature writing U.S. à la sauce thriller psychologique, au fil d'une montée en tension redoutable, émaillée de scènes d'angoisse qui font froid dans le dos, jusqu'à un final impressionnant.

Annotation :

Si le roman réserve quelques moments bien grinçants dont Ammaniti a le secret, il cible surtout la vacuité du paraître, la superficialité aberrante d'une vie publique où tout est communication avant toute chose, et où une femme réduite à son apparence physique doit se battre pour se convaincre elle-même qu'elle a des choses à penser et à dire.
Roman de réapprentissage, La Vie intime déjoue finalement les attentes du lecteur en lançant son héroïne dans une série d'épreuves picaresques où elle apprend à faire confiance à son intuition, à sa finesse et à son authenticité. Moins mordant que touchant, au bout du compte.

Annotation :

McCann prête sa plume et sa sensibilité à Diane Foley, la mère de James Foley, enlevé en 2012 par l'Etat Islamique et exécuté deux ans plus tard, dans une vidéo effroyable postée sur Youtube qui avait alors fait, hélas, le tour du monde.
Le livre s'ouvre sur la rencontre de deux jours entre Diane et l'un des geôliers de James. Une discussion qui commence comme un dialogue de sourds, et qui finit par ouvrir des failles inattendues. S'ensuit un récit qui relate le jour où les Foley ont appris la mort de leur fils, puis un portrait de ce journaliste courageux, soucieux de témoigner de l'état du monde jusqu'à y laisser la vie.
Sujet difficile, livre assez simple au bout du compte, qui tient entièrement sur l'empathie et l'admiration que l'on éprouve pour cette femme, dont le portrait en creux est celle d'une mère confrontée à l'impossible, la mort de son fils, dans des circonstances terrifiantes. Le titre, "American Mother", est presque trop pompeux pour l'humilité, la discrétion et la détermination de cette femme.
Pas aussi fort qu'Apeirogon, le précédent livre de Colum McCann, il manque un je ne sais quoi à "American Mother" pour frapper et marquer durablement. L'exercice est peut-être trop proche du récit, pas assez soulevé de littérature. Beau témoignage néanmoins.

Annotation :

On retrouve ici la manière insidieuse dont Almendros instaure un climat pesant, une tension sourde qui hérisse l'échine, un sentiment d'inquiétude qui laisse craindre que les choses vont mal tourner. Mais son écriture blanche, à la limite de la lividité cadavérique, et son choix de laisser filer la plupart des sujets du livre sans leur donner de sens, font achever la lecture sur un sentiment frustrant d'inachèvement.

Annotation :

Encore une déception. "L'Ami", son précédent, était d'une maîtrise impressionnante, qui fait largement défaut à Tiffany Tavernier ici. Trop de sujets, pas assez de finesse, une espèce de dérive dystopique inattendue et inappropriée à la fin, l'écriture sans relief : pour moi, c'est raté.