Label ist krieg, épisode II : Prophecy Productions, au royaume de l'atmo

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La toute première sortie du label.
Empyrium est un groupe majeur de la scène metal. Inspiré par le black, la folk et le doom, la musique d'Empyrium est une oeuvre changeante, symphonique et hybride.
Si cet album est loin d'être mon préféré du groupe, je suis obligé d'en admirer la créativité et l'audace.

De plus, il démontre tout le talent de Prophecy d'avoir débusqué ce jeune groupe allemand encore inconnu et de produire son premier album qui préfigure déjà l'évolution du label dans des contrées musicales riches et obscures.

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Pour moi, Empyrium c'est plutôt ça.
Après un deuxième album ("Songs of Moors and Misty Fields") réussi et qui amorce la transformation du groupe, les allemands sortent ce chef d'oeuvre acoustique.
Trois ans après la sortie du grand Kveldssanger d'Ulver qui impose la dark folk au sein du paysage metal, Empyrium s'essaye au genre qu'il ne quittera jamais vraiment.
La dark folk est considéré comme un genre connexe à la neofolk, sauf qu'au lieu d'influences post punk et martial indus, la dark folk s'inspire plutôt de la musique traditionnelle nordique et de la musique ambient.
Et cet album reste un gros monolithe dans le domaine.

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Tenhi, c'est l'autre groupe majeur des débuts de Prophecy. Et en parlant de dark folk, on est toujours en plein dedans.
Kauan, le premier album de Tenhi est une oeuvre majeure pour comprendre le genre. Totalement à l'image de son artwork, la musique de Tenhi s'étale, brumeuse et mystique afin de créer en quelques 50 minutes, un univers complet et profond entre folk progressive, musique nordique et sombres arpèges.

Témoin de la grande finesse du groupe finlandais, cet album est au coeur de l'univers Prophecy, lui accordant ses lettres de noblesse et ses premiers succès critiques.

(si vous aimez, écouter Maaäet également)

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C'est aussi avec des albums iconiques comme "Death - Pierce Me" que Prophecy a su tirer son épingle du jeu.

Silencer est un groupe qui incarne toute la démesure et l'aspect chimérique du black metal. Il devient en effet difficile de discerner la vérité du fantasmé dans l'histoire du groupe.
Fondé en 1995, le duo composé de Leere et de Nattramn sort une première démo en 1998. Repérée par Prophecy, le label allemand leur donne l'opportunité de produire un album, qui sortira en 2001 et marquera la dissolution définitive du groupe.
Autour de ça, des histoires se tissent : le groupe se serait séparé car Nattramn a été interné en hôpital psychiatrique après avoir tué sa propre mère. Pendant l'enregistrement de l'album, le même gredin se serait tailladé les mains et le visage pour se rapprocher au plus près de la douleur qu'il voulait évoquer dans ses chansons.

En plein dans l'idéal de l'artiste maudit qui ne vit que pour l'aboutissement de son projet artistique, Silencer a très rapidement acquis un statut de groupe culte, qui a en plus le mérite d'avoir donné ses lettres de noblesse au Depressive Suicidal Black Metal (DSBM).

Mais à trop analyser le caractère méta-musical de Silencer, on en oublierait presque le contenu du disque : trois quarts d'heure de pure noirceur, de plaintes déchirantes, de lacérations auditives soutenues par une composition habile et variée. L'album pousse dans un retranchement captivant toute la dimension introspective, inhospitalière et catatonique du black metal.

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Dans le metal, il y a peu d'albums qui créent un tel consensus.
Green Carnation c'est en même temps le prédécesseur et le successeur spirituel de l'autre groupe norvégien "In The Woods...".
Prédécesseur car Green Carnation s'est formé un an avant In The Woods... et successeur car les frères Botteri, têtes pensantes d'In The Woods ont contribué à la réalisation du premier album de Green Carnation, sorti après les 4 premiers albums d'In The Woods (même si le groupe s'est formé après, j'espère que vous suivez).

Green Carnation, sous la tutelle de Tchort (ex-Carpathian Forest, Blood Red Throne et Emperor) pond en 2001 leur plus grand succès (critique et populaire) à ce jour. Une oeuvre progressive empreinte d'influences extrêmement vastes allant du doom au gothic en passant par l'utilisation de sitars, d'un chœur classique, d'un saxophone et d'autres nombreux éléments différents qui, une fois ensemble, permettent la création d'une oeuvre unique.
Une piste d'une heure et c'est tout.

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Dornenreich c'est un peu du black metal alternatif. Je trouve que ça colle bien comme appellation.
C'est à dire qu'ils font du black metal mais en adoptant les codes de pleins d'autres genres.
Cet album évolue entre pistes atmo murmurées, dark folk et black mélodique curieux. J'ai toujours trouvé que le riff extraordinaire de "Der Hexe flammend' Blick" empruntait énormément à la funk.
Et rien que de penser à du funk black, ça me met en joie comme pas possible.

Leurs œuvres peuvent paraître assez répétitives mais elles explorent toutes un concept musical différent et vont au bout de celui-ci. Et je ne peux que louer la démarche.

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Alcest est le plus gros succès du label.
Avec son cocktail musical si unique, fait de shoegaze, de black metal introspectif, de post rock et de dream pop, le groupe français a su convaincre de nombreux adeptes.
La majorité d'entre vous connait l'histoire de Neige, musicien timide, qui après avoir bossé avec Peste Noire décide de se calmer un peu et de créer Alcest et en devenant le pionnier du blackgaze.
La musique mélancolique et éthérée du groupe est très à même de plaire aux amateurs de shoegaze ou de post-black tout comme elle peut paraître imperméable à d'autres.

A noter que l'artwork a été conçu par Fursy Teyssier, bassiste, guitariste et chanteur au sein des Discrets et d'Amesoeurs. Il a aussi bossé pour les pochettes de Drudkh, Gris, Heretoir, Lantlôs, Morbid Angel ou Sombres Forêts.

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Falkenbach sont les types qui sont parvenus à ré-insuffler de l'intérêt à une scène moribonde. Le folk/pagan/viking metal (appelez ça comme vous voulez) a été gangrené par des groupes aux compositions faciles et catchy, sur-produites et très lassantes à la longue. Ces groupes ont été utilisés par les gros labels (coucou Nuclear Blast) afin de rapporter gros et ont décrédibilisé la scène folk metal. Ainsi, Korpiklaani, Alestorm ou Eluveitie ont contribué à tirer cette scène vers le bas alors que certains groupes proposent un contenu de qualité tout en arrivant à toucher un public large. Falkenbach (ou Arkona) sont de ceux là.

Falkenbach ont signé récemment sur Prophecy et Asa est le seul album des allemands qui est pour l'instant sorti sur le label.

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Une fois de plus, Prophecy démontre son talent pour trouver des perles, des bizarreries avant tout le monde. Alors que les canadiens de Völur (avec le bassiste de Blood Ceremony et le batteur de Do Make Say Think) n'avaient sorti qu'une démo, ils signent sur le label en avril 2016 et en juin la réédition de leur démo est publiée.

Völur est une étrangeté musicale entre lourdeur doom, langueur drone et mélodies éclatantes nordiques. L'album de 40 minutes est une véritable transe hypnotique et électrique, furieuse dans son élégance implacable.

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Crone est le fruit de la collaboration entre sG (membre important de Secrets of the Moon) et Markus Renzenbrink, batteur du groupe allemand de brutal death Embedded.

Loin des sphères extrêmes de leurs autres projets, la musique de Crone relève du post-rock aux accents doom. Une musique introspective comme Prophecy aime produire.

Malheureusement, si l'atmosphère et certaines parties instrumentales sont très efficaces, la mayonnaise ne prend pas vraiment sur ce premier EP et la voix claire insupportable de sG n'aide pas.

Il faudra voir si le duo parvient à développer un projet solide et à proposer une musique plus consistante et finement léchée pour un éventuel LP.

A noter que l'ex chanteuse/claviériste de Swans, Jarboe, pose sa voix avec celle de sG sur la dernière piste, Dead Man.

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Dans les sorties plus récentes de Prophecy, il y a ce petit EP excellent, véritable témoin de l'ouverture du label à tous les genres atmosphériques, même plus éloignés du metal.
Darkher c'est le side project solo d'une chanteuse anglaise (membre de The Steals) qui lorgne plutôt du côté darkwave/ethereal wave.
Une ambiance crépusculaire, des cordes frottées, une voix fragile mais toujours juste. Une véritable magie qui opère pendant un peu plus de 20 minutes.

Le premier album, sorti à la mi-2016, reste convaincant bien qu'il étale plus sa substance et par la même, devient moins incarné.

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Dense et corsé, cet album peut vous donner du fil à retordre si vous n'êtes pas pleinement accoutumé au black metal inventif.
Mais après plusieurs écoutes, tous les morceaux prennent sens et on découvre un jeu d'écho entre les titres, qui témoigne de l'excellente composition de cet opus.
A Forest of Stars livre donc un black atmo à forte tendance progressive (voire avant-gardiste, c'est dire) basé sur des gros riffs dévastateurs, des changements de type de chant (masculin/féminin, guttural/clair, chanté/scandé) et de légères incursions folk bien senties.

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Sunset in the 12th House est un side project post-rock psyché des roumains de Dordeduh/Negura Bunget (également sur Prophecy).
Je trouve que cet album propose de bonnes idées mais ne les exploite pas suffisamment. Du coup, les morceaux sont trop longs et j'ai souvent oublié que l'album tournait. C'est vraiment dommage au vue des atmosphères variées.
Le fait aussi que ce soit des blackeux qui fassent du post-rock s'entend. Et cet arrière plan metal qui traverse l'album parasite un peu la pureté du post rock à mon goût.

L'album reste quand même un objet intéressant à écouter, chaque morceau proposant un univers distinct du précédent.

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L'australien Tim Yatras, seul homme derrière ce projet, œuvre dans le blackgaze/black atmo et bien que ne livrant pas un travail d'une originalité extraordinaire, il se contente au moins de le faire bien.

Le fait d'être seul à bord lui permet de livrer une oeuvre sombre et complètement introspective.
Il a avoué que la maladie mentale qui l'a accompagné durant plusieurs années a eu une grande influence sur sa musique, qui extériorise tout ce qu'il ressentait à l'époque où il était "piégé dans sa propre conscience".

Aussi, cet album est pour lui le moyen d'exprimer tout son détachement du contexte urbain dans lequel il évolue. Contexte qu'il trouve "sordide, froid et aliéné" et qui lui donne envie de s'échapper (d'où le titre de l'album).

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Iron Mountain c'est un peu l'OVNI récent du label.
Le groupe irlandais concentre musique folk irlandaise, post-rock, rock psyché et krautrock dans une tambouille terriblement bien foutue.
Sur 5 pistes, pouvant aller jusque 14 minutes, le groupe déroule une musique intelligente, savamment orchestrée qui sait d'où elle part et où elle est censée arriver après montées instrumentales, arpèges avec reverb et riffs incendiaires.
Le tout est servi par une production étonnamment bonne pour un premier album (l'album est sorti en digital avant d'être repéré par Prophecy).

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GlerAkur, nom derrière lequel se cache Elvar Geir Sævarsson, est une trouvaille islandaise.
Évoluant entre douces compositions ambient, crescendo acharné post-rock et furie black metal, le compositeur sait créer un univers musical intense (et complètement islandais). Malheureusement l'EP de 23 minutes est assez inégal et peine à installer une véritable cohérence artistique.
Il faudra attendre l'album.

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Après le succès de niche du premier album de Lotus Thief, "Rervm" sorti sur Svart Records, Prophecy parvient à faire signer le groupe pour un nouvel album.
Si le premier opus parvenait à un étonnant mais non moins brillant syncrétisme entre sludge atmosphérique, blackgaze et space rock psychédélique, le second album réitère la recette sombre et introspective sans réussir à être aussi excitant.

Gramarye reste un album solide avec une pochette sublime et dont l'ouverture "The Book of the Dead" fait des ravages.

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Si Neun Welten nous avait habitués à une dark folk senteur sapins du grand Nord, les Allemands reviennent 8 ans après leur dernier album avec une mixture un peu plus complexe. Ils en profitent pour passer du sous-label Auerbach à la maison mère (et vous allez voir, c'est compréhensible).

La dark folk n'y est plus immaculée et se mêle à des incursions électriques. Les influences néofolk se font davantage sentir et la présence subtile d'une guitare électrique typé post-rock ajoute de la texture au tout.
Certains internautes entendent également des traces de musiques plus grandiloquentes comme de la neoclassical darkwave (Dead Can Dance et consors) mais je n'irai pas jusque là.

Le fait est que cet album navigue en eaux troubles avec une clarté exceptionnelle (tu le vois mon oxymore ?). Entre voix murmurée, accords acoustiques et doux arpèges électriques, la musique de Neun Welten nous apparaît voilée, feutrée.

Pour que ça vous parle, disons que dans l'atmosphère cotonneuse on est proches des sensibilités blackgaze ou dream pop.
Bien que les morceaux soient assez répétitifs et qu'on ait plus ou moins écouté tout l'album avant la moitié ; cette ambiance éthérée du meilleur effet me fait revenir vers l'album. Comme si celui-ci avait une saveur de secret, une teinte virginale fascinante à l'image de sa pochette ; comme s'il s'agissait de la bande-son de l'abandon en eaux profondes.

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Katla est le projet fondé par l'ami Guðmundur Óli Pálmason et son pote Einar "Eldur" Thorberg Guðmundsson après le renvoi du premier de Solstafir.

Par la force des choses Katla reprend là où Solstafir a arrêté de faire de la musique captivante (après Otta, le dernier album avec la participation de Gudmundur, comme par hasard).
Le groupe exploite l'âme musicale islandaise, cette énergie mystique qui donne une couleur si particulière aux musiciens de l'île. Une forme d'atemporalité, un aspect très éthéré et favorable à la spiritualité et l'introspection, qui colle parfaitement à la ligne de Prophecy.

J'avais un peu peur que Katla se contente de faire un rock/metal atmosphérique sympathique mais peu mémorable comme ça peut être le cas après un processus de création aussi chaotique. Mais finalement, la musique de Katla s'érige, totem lunaire, et défie les étoiles avec un mélange de grâce et de rage.
Si tous les morceaux ne sont pas aussi puissants, le dernier titre suffit à mettre tout le monde d'accord. "Dusmal" est un petit bijou de volupté au souffle froid.
L'album se permet même le luxe d'être réécoutable. Chaque tour sur la platine révèle de nouvelles nuances et agrippera sans aucun doute les amateurs de musique distordue à ambiance.

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[Musique traditionnelle bulgare / Chants polyphoniques]

J'étais tout à fait impatient de poser mes esgourdes sur cette sortie complètement inattendue. Voir "Le mystère des voix bulgares" (qui est déjà un plaisir d'initié) s'associer avec la voix de Dead Can Dance pour une sortie chez l'estimable label Prophecy Productions, ça tient quand même du très surprenant.

Surprenant mais pas improbable car Prophecy a toujours eu à coeur de promouvoir des projets folk (depuis la dark folk de Neun Welten à la folk néo-médiévale de The Moon and the Nightspirit en passant par la néofolk de Sol Invictus) en parallèle des principales sorties metal.

Mais rapidement, force est de constater que ce BooCheeMish est loin de répondre aux sérieuses attentes qu'il avait légitimement soulevées.
Déjà, le collectif "Le mystère des voix bulgares" se contente d'appliquer la même recette que sur ses albums précédents. C'est certes beau et élégant, mais on attend une évolution ou une prise de risque pendant 40 minutes.

Ensuite, on se rend compte que Lisa Gerrard n'est présente que sur 4 morceaux et de façon sacrément discrète. Je ne lui demandais pas d'imposer son style dans le mélange mais qu'au moins l'hybridation se fasse sentir et qu'on n'ait pas l'impression de juste écouter un nouvel album du collectif bulgare.

Fort heureusement, certaines pistes permettent d'élever un peu le niveau de l'écoute. C'est surtout le cas du somptueux "Sluntse", avec des cordes frottées de toute beauté.
Mais ces rares moments d'efficacité ne suffisent pas à rattraper un album au souffle court et à la composition balourde.

Annotation :

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LUPUS LOUNGE (label secondaire concentré sur le black)
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Secrets of the Moon est un groupe vétéran dans la scène black metal allemande. Actif depuis 1995, ils livrent un gros black metal qui tâche avec quelques touches atmo de temps en temps.
Pas vraiment trve (et tant mieux), le groupe bouscule les poncifs du black et propose sa propre vision du genre.
Il conserve les blast beats et les tremolo picking mais s'articule autour de rythmiques quasiment thrash à la rigueur martiale, toujours dans les ténèbres si chères au black.

Autant, vous n'allez pas pogoter sur Burzum et Drudkh (si vous le faites, vous pouvez rejoindre les blaireaux costumés de votre espèce au Hellfest) mais autant Secrets of the Moon donne une sacrée envie de foutre des mandales.

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Drautran a permis avec son "Throne of the Depths" d'asseoir la réputation et le sérieux du label Lupus Lounge dans la scène black metal. Le groupe partage évidemment ce mérite avec Secrets of the Moon ou Farsot mais il est important de comprendre l'influence de cet album dans les premiers pas du sous-label.

Après une démo en 2000, le groupe allemand s'était fait discret.
Ce n'est qu'en 2007, qu'ils se font remarquer avec la sortie de ce monolithe, un black sincère, chanté en teuton, entre atmo, pagan, quelques influences sympho et folk metal et qui s'étale pendant 50 furieuses minutes.

Un très bon album pour appréhender le black à la Lupus Lounge voire même le black à l'allemande.

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Avant de s'appeler Eïs, ils s'appelaient Geïst, mais menacés par le groupe de rock alternatif de Cologne du même nom, ils durent abandonner la première et la dernière lettre de leur nom.

En plein dans la ligne éditoriale de Lupus Lounge, Geïst/Eïs a façonné sur Galeere un black metal efficace et tempétueux. Pendant un peu plus de 50 minutes, le groupe a voulu nous faire suivre une galère perdue en mer et qui affronte le déchaînement des éléments. Bruits de bois qui grince, mât qui craque, vagues qui s'écrasent lourdement contre la coque du navire, sons de radio, tout est rassemblé pour favoriser l'immersion.

Et ça fonctionne. Chaque intro inquiétante laisse place à un riff pesant qui après s'être inlassablement répété (de 8 à 15 minutes) s'échoue avec fracas. On pourra reprocher à l'album de ne pas faire de ses pistes de véritables évolutions mais le parti-pris est respectable et malgré cela, l'écoute se fait sans accrocs.

Annotation :

En 2009, chez les roumains de Negura Bunget, c'est pas vraiment la joie. De sérieuses dissensions éclatent entre les 3 membres historiques : Negru, Hupogrammos et Sol Faur.
Les deux derniers décident de quitter le navire et de fonder Dordeduh. Ils restent dans l'esprit Negura Bunget, c'est à dire du black folk/atmo saveur forêt enneigée de Transylvanie, tout en y insufflant une vigueur nouvelle et salutaire.

Donc si vous aimez Negura Bunget, la musique tradi roumaine, les influences prog dans le black pagan atmo et les Carpates, Dordeduh devrait avoir une place dans votre petit coeur.

Annotation :

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AUERBACH TONTRÄGER (label secondaire concentré sur la néofolk/dark folk)
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Sur Auerbach Tonträger gravitent les groupes de folk sombre, qu'ils préfèrent les rythmiques martiales ou qu'ils revendiquent un héritage scandinave.

Neun Welten fait partie de la seconde catégorie, privilégiant une dark folk envoûtante. Contrairement à d'autres éminents membres de la scène comme Tenhi, Vali ou Nebelung dont la musique est un concentré de noirceur et de mélancolie à fleur de guitare, Neun Welten concède des mélodies rassurantes et bienveillantes.

Si un morceau d'Empyrium est une brise glacée en pleine forêt noire, un titre de Neun Welten se rapproche plutôt du rayon de soleil opportun filtré par les grands arbres à la fin de l'hiver.

Annotation :

Vàli fait partie de ces groupes qui ont véritablement lancé la popularité de niche de la dark folk.
Si les albums de Tenhi, Empyrium et le Kveldssanger d'Ulver avaient rencontré un succès critique correct, ils n'avaient pas créé beaucoup d'émules et la scène dark folk devait se contenter d'une petite dizaine de sorties par an.
La dark folk était alors souvent limitée à un sous-genre incorporé occasionnellement au black metal folklo ou pagan, sans être vraiment considérée comme un style à part entière.

Ce sont quelques sorties majeures au milieu des années 2000 qui ont permis à la dark folk de prendre son envol. Parmi celles-ci, le "Woodsmoke" de Nest, "Erde" de Forseti, "Airut:aamujen" d'Harmaa ou "Forlatt" de Vàli. Il s'agit d'une période de confirmation, mais non de prolifération.

Il faudra attendre le début des années 2010 pour voir naître toute une tripotée de projets enneigés, inspirés par les grands noms du genre. Et selon moi, c'est grâce à Auerbach avec deux événements à trois années d'intervalle.
D'abord la parution de la compilation "Whom the Moon a Nightsong Sings" fin 2010, puis la publication consécutive du nouveau Vàli "Skogslandskap" et de la réédition de "Forlatt".

Bénéficiant d'un très large succès populaire et critique, le one-man band Vàli est propulsé à la tête du mouvement dark folk.
Il faut dire que sa musique touchée par la grâce donne le La à tout un genre. Baignée d'une atmosphère apaisante, la dark folk de Vàli slalome entre parfums automnaux réconfortants et mélopées hivernales solitaires qu'on croirait composées par les arbres eux-mêmes.

Si vous cherchez une porte d'entrée vers cet univers nordique acoustique, Vàli est une valeur extrêmement sûre.

Annotation :

Dans la traînée de tous les groupes de black qui ont ouvert leur musique à des sonorités acoustiques médiévales / traditionnelles / folk, on a le droit depuis quelques années à toute une palanquée de projets de folk néo-médiévale, purgée de tout élément metal.

Dans le domaine "neo-médiéval d'Europe de l'Est", The Moon & the Nightspirit sont les tauliers.
Six albums depuis 2005 et une signature en 2014 chez Prophecy sur Auerbach qui leur permet une plus grande visibilité hors du cercle des amateurs de musique hongroise et néo-médiévale (qui, soyons honnêtes, n'est pas constitué de beaucoup de personnes).

Si les meilleurs albums sont clairement les deux premiers - et en particulier le deuxième "Rego Rejtem" -, ce n'est qu'à partir de "Holdrejtek" que les albums du duo sortent sur Auerbach.
Bien que je trouve les quatre derniers albums extrêmement répétitifs, la musique de The Moon and the Nightspirit a de quoi captiver. On croirait entendre les mélodies hantées d'une sorcière du bas Moyen-Âge, les murmures mystiques de la rencontre passionnée entre la terre et le sang, entre le sacré et le païen.