Cover Films vus et revus en 2023

Films vus et revus en 2023

On prend les mêmes et on recommence en espérant plein de belles découvertes en 2023 !

Films en prise de vues réelles : 167
Films d'animation : 30

Longs-Métrages : 183
Courts-Métrages : 14

- Français : 76
Américains : 71

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Liste de

197 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 3 mois

Les Promesses
6.5

Les Promesses (2021)

1 h 38 min. Sortie : 26 janvier 2022. Drame

Film de Thomas Kruithof

geographe a mis 7/10.

Annotation :

1er janvier

Maire d’une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l’insalubrité et les "marchands de sommeil". Clémence est de prime abord le modèle parfait du maire. Une femme de terrain, pleine d’abnégation et qui a son intégrité chevillée au corps. Ainsi, lorsqu’une proposition de ministère s’approche tout est remis en question.

« Les promesses » est un film sur la politique autant que politique. Intelligent et évitant les écueils du tous pourris il fait le choix de l’échelon municipal et montre avec beaucoup d’acuité les rouages de la politique municipale. Les atermoiements personnels, les compromis voire les compromissions inhérentes à n’importe quelle structure. Les portraits de la maire (Isabelle Huppert), de son Directeur de Cabinet (Reda Kateb admirable comme souvent) et de tous les acteurs, du citoyen au marchand de sommeil, dressent un panorama de la politique municipale réaliste et passionnant.

Thomas Kruithof parvient à mettre en scène un véritable thriller politique alors quasi aucune violence physique n’apparaît à l’écran qui tient en haleine, ne lâche pas le spectateur et se révèle formidablement ficelé.

« Les promesses » est donc remarquable, dans la lignée, même si inférieur, au chef d’œuvre de Pierre Schoeller « L’exercice de l’État ».

Love Hard
5.2

Love Hard (2021)

1 h 44 min. Sortie : 5 novembre 2021. Comédie, Romance

Film VOD (vidéo à la demande) de Hernan Jimenez

geographe a mis 2/10.

Annotation :

2 janvier

Rien de tel pour fêter la fin des vacances de Noël que de mater d’un œil un brin distrait une comédie romantique en anticipant le retour en classe. N’ai-je pas oublié de corriger des copies ? Mon cours de 5ème est-il permettra-t-il a ces chers petits de progresser ? Y aura-t-il des croissants en salle des profs (la réponse fut oui) ?

En fouillant sur Netflix on tombe forcément sur des perles comme ce « Love Hard » qui outre son titre digne d’une VHS pour adulte se révèle, cerise sur le cupcake, une comédie romantique de Noël. On a donc le droit à un florilège de clichés romantiques ultra-formatés mais en plus à un esprit de Noël envahissant les décors et permettant au réalisateur de filmer une scène de chorale de Noël aussi vaine que gênante.

La fille a le choix après un imbroglio entre le beau gosse qui ne lui correspond pas et le mec "gentil" qui lui a menti sur internet pendant des mois. Toute personne normalement constituée devrait prendre ses jambes à son cou mais pas ici. La magie de Noël sans doute.

Tout est donc très mauvais. Heureusement mes élèves ont été très sympas le lendemain.

Arthur, malédiction
2

Arthur, malédiction (2022)

1 h 27 min. Sortie : 29 juin 2022. Épouvante-Horreur

Film de Barthélémy Grossmann

geographe a mis 1/10 et a écrit une critique.

La Noire de...
7.4

La Noire de... (1966)

1 h. Sortie : 5 avril 1967 (France). Drame

Film de Ousmane Sembène

geographe a mis 8/10.

Annotation :

5 janvier

Premier film issu de l’Afrique noire francophone, parfois considéré un peu à tort comme le premier film africain tourné par un africain de l’Histoire du cinéma ; ce titre revient à « Rasalama Maritiora », un documentaire Malgache réalisé en 1937 par Philippe Raberojo ; « La noire de... » est l’adaptation d’un de ses textes par le Sénégalais Ousmane Sembène, inspiré par un fait divers (le suicide d’une bonne noire)

Diouana est une jeune femme sénégalaise vivant dans un quartier pauvre de Dakar. À la recherche de travail, elle frappe à toutes les portes des blancs mais sans trouver. Un homme lui indique où elle doit se rendre pour pouvoir trouver un emploi. Un bout de trottoir sur lequel se masse de nombreuses jeunes femmes qui attendent en plein soleil, tout les jours, que quelqu’un vienne les engager. Un jour « Madame » la choisit comme nounou. Le travail plait à Diouana qui va jusqu’à rejoindre Madame et sa famille à Antibes des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête.

Très vite, en France, elle déchante. Elle n’est plus nounou mais une bonne à tout faire. Elle ne sort jamais de l’appartement, croule sous les tâches et est même exhibée comme une curiosité durant un dîner. De plus en plus déshumanisée sa dépression est identifié par ses patrons comme de la fainéantise et de l’indolence.

En a peine plus d’une heure Sembène parvient à raconter la descente aux enfers de Diouana. Le décor aseptisé de l’appartement dans lequel les murs blancs dominent agrémenté de masques africains, éléments exotiques qu’on exhibe comme on exhibe Diouana qui initie son insurrection personnelle en se réappropriant le masque sur le mur. Ainsi, la facture un peu classique de la mise en scène et le discours un peu trop édifiant n’entachent en rien la puissance émotionnelle du film.

The Pale Blue Eye
6

The Pale Blue Eye (2022)

2 h 08 min. Sortie : 6 janvier 2023 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Scott Cooper

geographe a mis 6/10.

Annotation :

6 janvier

Voir Scott Cooper se lancer dans le polar gothique a tout de la bonne idée, le réalisateur américain étant un maître lorsqu’il s’agit de créer une ambiance forte. Le voir en plus revenir avec son pote Christian Bale est un plaisir tant l’incarnation contenue de l’acteur sied parfaitement au style de Cooper. Leurs deux dernières collaborations étaient des franches réussites (le polar « Les brasiers de la colère » et le western « Hostiles »). La première incursion de Cooper du côté de l’horreur n’était pas totalement une réussite (« Affamés ») mais recelait des qualités de mise en scène et de direction d’acteurs devenus rares dans le cinéma américain.

De fait, comme on peut s’y attendre, « The Pale Blue Eye, brille par son ambiance. En quelque plan Scott Cooper filme les bords de l’Hudson enneigé avec une photographie froide et légèrement bleutée qui arrime le spectateur à un univers, celui d’Edgar Allan Poe. Scott Cooper met ainsi en scène le jeune auteur, cadet de l’école militaire de West Point s’alliant à l’enquêteur Augustus Landor pour résoudre une sombre histoire de pendaison et de disparition du cœur du défunt. Il tente de gratter sous la couche des conventions bourgeoises et militaires du lieu.

Malheureusement, si la première heure est une réussite totale, la seconde patine de flash-backs en retournements de situation et ternir le film, la subtilité du producteur (Netflix) étant passé par là. C’est vraiment dommage tant la première partie était un pur concentré de ce qui fait la particularité et la grande qualité de Scott Cooper.

Police
5.2

Police (2020)

1 h 39 min. Sortie : 2 septembre 2020. Drame, Policier

Film de Anne Fontaine

geographe a mis 3/10.

Annotation :

8 janvier

Trois flics différents doivent escorter Tohirov, un demandeur d’asile tadjik, à l’aéroport afin qu’il soit reconduit vers son pays d’origine, qu’en bien même ce dernier risquerait une exécution. On voit évidemment très rapidement le dilemme moral poindre. Faut-il faire son travail, aussi dégueulasse soit-il ou laisser Tohirov s’échapper.

Cette histoire somme toute pas inintéressante et portée par un trio d’acteurs reconnus et que personnellement j’aime beaucoup (Virginie Efira et Grégory Gadebois) et pour qui je n’ai pas d’a priori négatif (Omar Sy), accouche d’un film confus idéologiquement à force de ne pas vouloir choisir de point de vue. Anne Fontaine choisit de suivre 4 lignes narratives, quatre histoires et donc quatre points de vue qu’elle met sur le même plan et qui se retrouve de fait avec la même valeur.

Par ailleurs, usant de retours en arrière aux dialogues sur-écrits (voire gênants comme la scène de drague entre Omar Sy et Virginie Efira) et tentant de donner du corps à ces policiers en racontant leurs histoires personnelles, Anne Fontaine en oubli sa ligne directrice et perd le fil de sa narration tout en réussissant à être toujours prévisible.

Quand en plus la plupart des scènes de nuit (75 % du film) sont éclairées en lumière naturelle on ne voit rien.

Il est tout de même embêtant au cinéma de se passer de la vue.

Fast Company
4.7

Fast Company (1979)

1 h 31 min. Sortie : 18 mai 1979 (Canada). Drame, Sport, Action

Film de David Cronenberg

geographe a mis 5/10.

Annotation :

11 janvier

Film de commande méconnu du grand David Cronenberg « Fast Company » est une petite série b dans laquelle on peine à retrouver la patte du réalisateur canadien. Certes l’obsession pour l’automobile est là non pas comme objet sxuel (« Crash ») mais davantage comme symbole du pouvoir (« Cosmopolis »).

De fait une fois enlevé ce point commun avec la filmographie du réalisateur, un ou deux plans un peu décalés par rapport à la norme des séries B de la fin des années 70 il ne reste pas grand-chose. Les gentils pilotes (le jeune loup et le vieux briscard) lutte contre un méchant capitaliste représentant d’une grosse entreprise et qui est bien sûr prêt à toutes les vilenies pour arriver à ses fins.

Le film peine en outre à trouver un ton entre comédie et drame sportif et si la course automobile peu se révéler cinégénique, les courses de dragsters le sont beaucoup moins.

Un film oublié car oubliable.

La Petite Bande
6.6

La Petite Bande (2022)

1 h 46 min. Sortie : 20 juillet 2022. Comédie, Aventure, Jeunesse

Film de Pierre Salvadori

geographe a mis 7/10.

Annotation :

13 janvier

De Pierre Salvadori je n’avais vu jusque là que la pas trop mal « Hors de prix » et sa dernière réalisation « En liberté ! ». Si ce dernier ne m’avais pas plu, ne me faisant même pas sourire, ce qui pour une comédie est un peu embêtant, je l’avais trouvé techniquement largement au-dessus de la moyenne des comédies populaires françaises. Ici Salvadori s’attaque à un genre difficile, la comédie pour le jeune public tout en réussissant à s’adresser également aux adultes.

Il faut dire que cette petite bande a le grand mérite d’être aussi attachante qu’ambiguë, loin du côté lisse de la bande de « Stranger Things » par exemple. Résultats d’une société qui les oppresse autant qu’elle détruit tout autour d’elle la fameuse bande de collégien choisi l’éco-radicalité et l’attentat comme moyen d’action contre l’usine qui pollue la rivière qui passe dans la vallée. Un pari audacieux et réussi tant on s’attache à des personnages qui sont tout sauf des héros.

Porté par des dialogues ciselés et des jeunes acteurs tous excellents « La petite bande » parvient à être une comédie familiale captivante de bout en bout et montrant un rythme comique indéniable autant qu’un artisanat de grande qualité.

Frais, efficace et très malin.

Deux minutes plus tard
7.3

Deux minutes plus tard (2020)

Droste no hate de bokura

1 h 10 min. Sortie : 3 août 2022 (France). Science-fiction, Comédie

Film de Junta Yamaguchi

geographe a mis 7/10.

Annotation :

14 janvier

« Beyond the infinite two minutes » est un pari fou réalisé par le débutant Junta Yamaguchi, soit un film de science-fiction sur le voyage dans le temps dans lequel le héros se rend compté qu’à travers sa télévision il peut parler avec lui même deux minutes dans le futur.

Rien que le concept du scénario peut déjà déclencher des migraines à qui voudrait construire un scénario cohérent et tenant la route de bout en bout mais Junta Yamaguchi et son scénariste Makoto Ueda ne sont pas faits du même bois que les autres et armés d’un téléphone portable comme seule et unique caméra ils se sont dit que tout réaliser en un plan-séquence de 1h10 sans raccord numérique serait un challenge à leurs hauteurs (Oui Sam Mendes c’est possible et ça peut même faire un bon film contrairement à « 1917 »).

Force est de constater que le pari est tenu de bout en bout. La mécanique du scénario aussi vertigineuse qu’elle soit prend sens avec les images. Le film foisonne d’idées et s’emboîte parfaitement le tout servi par des acteurs qui réussissent à être à la hauteur d’un projet fou. Ces derniers doivent reproduire à la perfection, à plusieurs reprises, les mêmes intonations, les mêmes gestuelles. Tout est parfaitement exécuté, au cordeau, et parvient même dans son dernier mouvement à émouvoir un peu.

Sacré morceau de bravoure.

Superman
6.4

Superman (1978)

2 h 23 min. Sortie : 26 janvier 1979 (France). Action, Fantastique, Science-fiction

Film de Richard Donner

geographe a mis 7/10.

Annotation :

15 janvier

Revu note inchangée

Le Masque du démon
6.9

Le Masque du démon (1960)

La maschera del demonio

1 h 25 min. Sortie : 29 mars 1961 (France). Épouvante-Horreur

Film de Mario Bava

geographe a mis 8/10.

Annotation :

21 janvier

En 1960, après plusieurs années de bons et loyaux services à faire le directeur de la photographie et les effets spéciaux sans même parfois être crédité et surtout parfois en terminant les tournages (“Les Vampires » ou « Caltiki » pour lesquels l’irascible Riccardo Freda avait quitté les tournages ou encore « La bataille de Marathon » qu’un Jacques Tourneur très à cheval sur les dates de contrat a commencé sans terminer), Mario Bava se voit offrir enfin une chance de réaliser en solo son premier long-métrage.

Son choix se porte sur un scénario qu’il a écrit en 1959pour adapter un texte de Nikola Gogol (« Vij »), et qui sera remanié, un conte macabre et gothique qui colle bien à la mode de l’époque la Hammer étant au sommet de sa gloire, « Le masque du démon ». Mario Bava parvient à imposer le noir et blanc à des producteurs voulant surfer sur la vague des succès sanguinolents de « The curse of Frankenstein » et « Le cauchemar de Dracula ».

En une scène d’introduction d’une folle brutalité Bava pose son ambiance et parvient à attraper d’emblée le spectateur par le col pour ne jamais vraiment le lâcher. C’est que « Le masque du démon », malgré son aspect très surnaturel, connecte son spectateur à un imaginaire européen séculaire tout en rappelant les contes de l’enfance. Une filiation qui permet immédiatement au spectateur d’identifier, même inconsciemment, des éléments de pures terreurs.

Le film se paie en plus le luxe de posséder des effets spéciaux qui pour la plupart tiennent encore largement la route et d’avoir infusé partout dans la culture populaire (« Sleepy Hollow » de Tim Burton lui doit énormément).

Un acte fondateur pour Bava d’une grande puissance évocatrice.

De l'autre côté du ciel
6.3

De l'autre côté du ciel (2020)

Eiga Entotsu Machi no Poupelle

1 h 40 min. Sortie : 17 août 2022 (France). Animation, Fantastique, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Yusuke Hirota

geographe a mis 8/10.

Annotation :

22 janvier

Première réalisation de Yusuke Hirota, « De l’autre côté du ciel » est un conte abordable pour les plus petits tout en étant intéressant. Une nuit magique d’Halloween, dans une ville industrielle dont la fumée à cacher le ciel, une météorite tombe dans une décharge et donne naissance à un homme-poubelle, agglomérat de déchets en tout genre. Cet homme-poubelle rencontre un petit ramoneur solitaire, orphelin de père, avec qui il se lie immédiatement d’amitié.

« De l’autre côté du ciel » a la grande force de démarrer sur les chapeaux de roue, multipliant les environnements et les gags, émulant le jeu vidéo dans certaines scènes, pour mieux accrocher les enfants à une histoire qui va ensuite prendre son temps pour se déployer. L’autre grande force du film tient dans ses deux personnages principaux, tout deux des âmes en déshérence. Le fameux homme-poubelle se révèle ainsi d’une candeur désarmante et c’est cette candeur, cette simplicité enfantine qui finit par contaminer l’ensemble de l’histoire.

De fait le film, au-delà d’un message écologico-politique qui pourrait paraître naïf parvient surtout à connecter son spectateur à une très grande pureté des sentiments. Ceux d’un enfant à la recherche des étoiles.

Chungking Express
7.7

Chungking Express (1994)

Chung Hing sam lam

1 h 42 min. Sortie : 22 mars 1995 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Wong Kar-Wai

geographe a mis 8/10.

Annotation :

24 janvier

Rien ne résume mieux « Chungking express », le troisième long-métrage du hong-kongais Wong Kar-Wai sorti en France en 1995, que cette phrase déclamée en voix-off par l’acteur Takeshi Kaneshiro (connu aussi des amateurs de wu xia pian notamment pour « Le secret des poignards volants ») : "Pendant ce bref instant d'intimité, un millimètre nous sépare. Je ne savais rien d'elle. 57 heures plus tard, je tombais amoureux de cette femme."

C’est qu’avec « Chungking express », tourné en mode guérilla dans les rues de Hong-Kong, Wong Kar -Wai agence deux histoires de non-rencontres, d’amour non partagé et de frôlements. Il signe un film totalement urbain dans lequel les décors encadrent et isolent les personnages.

Si la solitude urbaine apparaît comme un truisme chez Wong Kar-Wai elle atteint le degré de la claustration. Les personnages s’ils se croisent et se parlent, n’existent jamais en même temps dans le cadre comme dans cette scène dans laquelle Takeshi Kaneshiro semble avoir enfin l’attention de la femme à la perruque alors qu’après avoir signifié plusieurs fois son non intérêt elle s’endort sur son épaule. De même, Faye, la serveuse investit sans qu’il ne le sache l’appartement du policier matricule 663 et en vient à se cacher dans les placards.

Tous ainsi se croisent et se frôlent sans jamais réussir à s’atteindre. Investissent par effraction la vie des uns et des autres sans jamais réussir à se trouver sur un plan d’existence commun. Ainsi la possibilité de la rencontre amoureuse ne se réalise jamais et les personnages sont pris dans des flux temporels, des carrefours de vie qui jamais n’entrent en collision.

Ce qui finit par traverser le récit est donc une légèreté juvénile qui, à mesure de l’avancée d’un récit scander à la mesure de chanson pop, se transforme en mélancolie profonde.

John Wick - Parabellum
6.5

John Wick - Parabellum (2019)

John Wick: Chapter 3 - Parabellum

2 h 11 min. Sortie : 22 mai 2019 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Chad Stahelski

geographe a mis 4/10.

Annotation :

26 janvier

En 2014 l’ancien cascadeur Chad Stahelski et son comparse le tocard atomique David Leitch (l’homme derrière la métastase « Bullet Train) avaient redéfini avec « John Wick » le film d’action américain. Il faut dire que cette histoire de Keanu Reeves démastiquant la moitié de la population du Honduras parce que des types ont volé sa Ford Mustang et tué son chien était assez réjouissant et sacrément bien fabriqué. Le second volet ajoutait à l’univers une couche de confréries de tueurs internationaux et de n’importe quoi scénaristique.

Ce troisième épisode reprend là où le précédent s’est arrêté. John Wick a fichu un gros bazar et est excommunié de sa confrérie de supers tueurs internationaux dirigés par la table haute. Il est donc poursuivi par l’ensemble de la confrérie qui vient joyeusement attaquer le bonhomme en frontal et se font donc invariablement démontés la tête. C’est que l’ami Keanu est en mode Jésus et multiplie les pain. Manque de pot par contre les scènes sont bien réussis que les précédents et sont même parfois le ridicules (celle avec les chevaux…) et ont des ajouts numériques qui malheureusement se voient comme un hippopotame dans le petit bassin d'une piscine municipale..

Le scénario est au fur et à mesure du film de plus en plus stupide. En tentant détendre son action au monde entier le peu de cohérence qui restait fiche le camps. En plus il est toujours très rigolo de voir les qualités de géographe des américains. Les scènes à Casablanca n’ont (évidemment) pas été tournées sur place mais le problème c’est que cela se voit. Même sans connaître le Maroc un indice se cache sur la couleur des maisons de la ville de Casablanca ! En plus la désertification du Maroc se poursuit à très grande vitesse vu que dorénavant il y a le Sahara à la sortie de la ville.

Le film avance donc péniblement de tatanes en tatanes dans un joyeux bazar à la limite du nanar. Gageons que l’épisode 4 saura franchir le cap et passer du côté obscur. L’agent le plus énervé de l’histoire de la SPA le mérite bien.

Kompromat
6.1

Kompromat (2021)

2 h 07 min. Sortie : 7 septembre 2022. Thriller, Drame

Film de Jérôme Salle

geographe a mis 6/10.

Annotation :

27 janvier

Après un début de carrière catastrophique (« Anthony Zimmer » et les « Largo Winch ») Jérôme Salle semble avoir trouvé sa place dans le cinéma français. Celle d’un honnête faiseur, capable de mener des films à gros budget et à gros casting. Ainsi après le thriller réussi « Zulu » et le biopic un peu trop sage mais bien fichu de Jacques-Yves Cousteau (« L’Odyssée ») il revient avec un thriller adapté d’une histoire vraie complètement rocambolesque et véritable véhicule à la gloire de Gilles Lellouche.

« Kompromat » reprend donc, avec l’ami Gillou, la trame de l’histoire de Yoann Barbereau (racontée dans son livre « Dans les geôles de Sibérie », directeur d’une Alliance française arrêté par les services secrets russes pour un motif fabriqué de toutes pièces (le fameux kompromat du titre) et qui va s’échapper tout seul de Russie, faire condamner par la suite l’État français et être innocenté par Interpol (qui annule sa fiche à la vue du dossier russe) et faire condamner également la Russie par la Cour européenne des droits de l'homme.

Jérôme Salle s’empare donc de cette histoire avec la subtilité d’un pilier sud-africain un soir de finale de Coupe du Monde et accouche d’un thriller assez bien fabriqué dans lequel Gillou surjoue comme il sait si bien le faire. La réalisation est simple, efficace. Les acteurs secondaires sont tous parfaits et la musique habille habilement le tout. De plus, les russes du FSB (ex-KGB) et anciens du Spetnaz font des méchants digne du cinéma américain de guerre froide.

Le film ne réinvente donc rien mais le fait avec suffisamment de bonne volonté et d’application pour qu’on lui pardonne ses scories et ses invraisemblances pour voir le verre à moitié plein.

Et puis je l’aime bien Gillou quand il cabotine en prenant son air grave.

Il buco
7.1

Il buco (2021)

1 h 33 min. Sortie : 4 mai 2022 (France). Drame

Film de Michelangelo Frammartino

geographe a mis 8/10.

Annotation :

28 janvier

Film singulier dans un paysage cinématographique dominé par la primauté du tout puissant scénario, « Il Buco » se présente au regard du spectateur sans enjeu narratif, avec une absence totale de musique, quasiment aucun dialogue si ce n’est un reportage des années 60 inséré dans le montage et des personnages qui n’ont aucune caractérisation (le groupe de spéléologues) ou pas de nom (le vieux berger). En outre, le film est dépourvu de la moindre conflictualité et de la moindre tension entre des personnages que tout oppose a priori.

Le film de Michelangelo Frammartino se présente donc comme un cousin italien de « L’île nue » de Kaneto Shindo en peut être encore moins narratif. On suit dons dans un montage alterné un vieux berger et une équipe de spéléologues explorant une grotte au milieu des montagnes calabraises. Le film fait le choix de présenter au lieu de représenter. Ici le berger fait son boulot de berger, les vaches meuglent et les spéléologues explorent sans que cela ait le moindre impact sur le village.

Intelligemment Frammartino désamorce tous les embryons de théories narratives qui peuvent germer dans l’esprit du spectateur qui n’a d’autre choix que de s’abandonner à la contemplation, à l’observation attentive de la matière. Car c’est de cela qu’il s’agit ici. Éprouver la matière. Ainsi, pour filmer, le réalisateur et ses techniciens ont été contraints de descendre jusqu’à presque 700 mètres de profondeurs. Les plans sont donc entièrement contraints par la matière environnante. Le son est uniquement celui de l’environnement et la lumière est celle des lampes frontales. Le spectateur éprouve donc la matière alentour, la minéralité des profondeurs.

Pouvant paraître froid et abscons, il se dégage de « Il Buco », de cette articulation entre l’exploration d’une grotte inconnue et l’agonie d’un vieux berger, une poésie indicible.

Yakari - La Grande Aventure
5.9

Yakari - La Grande Aventure (2020)

1 h 22 min. Sortie : 12 août 2020 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Xavier Giacometti et Toby Genkel

geographe a mis 6/10.

Annotation :

31 janvier

C'est très mignon et coloré. Le film est fidèle à l'esprit de la bande dessinée tout en étant, dans sa forme, plus moderne. Doux et intelligent. Un film idéal pour les moins de 6 ans.

The Killer
7.6

The Killer (1989)

Dip huet seung hung

1 h 51 min. Sortie : 3 mai 1995 (France). Action, Gangster, Policier

Film de John Woo

geographe a mis 8/10.

Annotation :

1er février

En 1989, John Woo sort, après les deux succès que furent « Le syndicat du crime 1 et 2», « The Killer », sans doute le film qui présente la quintessence de son style. Ce style qu’il auto-parodiera d’ailleurs dans le grand nanar taré qu’est « Mission Impossible II ». La violence chorégraphique prend ici toute la dimension opératique et onirique typique du réalisateur hong-kongais.

À partir des éléments narratifs classiques du polar (la traque et les parcours du tueur à gage et du policier, les règlements de compte et les trahisons, …) John Woo propose une approche esthétisée, quasi-maniériste qui emporte le spectateur. Les destins tragiques des personnages qui se battent pour des idéaux simples et permet à la mélancolie d’irradier l’ensemble du récit.

Chow Yun-Fat incarne parfaitement ce tueur énigmatique cousin du Alain Delon du « Samouraï ». Habillé comme un gangster tout droit sorti d’un film noir des années 30 (manteau noir et chapeau) il suit son code d’honneur (ne pas s’en prendre aux innocents) tout en voulant racheter sa faute auprès d’une jeune chanteuse qu’il a aveuglée par accident.

John Woo réussit un polar furieux, mélancolique et emprunt d’une puissance émotionnelle qui m’a transpercé le cœur (même si je lui préfère « A toute épreuve »).

Silent Voice
7.4

Silent Voice (2016)

Koe no Katachi

2 h 09 min. Sortie : 22 août 2018 (France). Animation, Drame, Romance

Long-métrage d'animation de Naoko Yamada

geographe a mis 3/10 et a écrit une critique.

Annotation :

2 février

« Silent Voice », premier long-métrage de Naoko Yamada, adapté du manga du même nom, est un des films surestimé sur les nombreux sites de notation que nous pouvons trouver en ligne (7,4/10 sur senscritique ou encore 8,1/10 sur Imdb). Du coup, en le visionnant j’avais l’impression de ne pas être du tout en phase avec mes contemporains, ou du moins pas avec le public de ce film. Ce qui en soi n’est pas très grave mais me place dans la même position que pour « Your name » de Makoto Shinkai, l’incompréhension.

L’animation irréprochable, les couleurs pastels et les mouvements dynamiques séduisent d’emblée. Le sujet, le harcèlement scolaire et le chemin pour la reconstruction dont les victimes et les intimidateurs ont besoin est inattaquable sur le fond et bien traité pendant les 35 premières minutes. Le problème majeur vient donc d’un traitement scénaristique parfaitement indigeste.

Il faut dire que « Silent Voice » ne s’embarrasse pas avec la subtilité. Le film ne fait que se répéter dans toute sa dernière heure. Le film traîne en longueur, vire au mélo tire-larme et les dialogues assènent des vérités tour-à-tour sortie d’un manuel de développement personnel ou d’un quelconque skyblog perdu dans les méandres d’Internet. La mise en scène est à l’avenant. Les sentiments sont surlignés à grand renfort de gros plans sur les yeux embués de larmes et la musique de Kensuke Ushio en remet une couche pour être certain que tu as bien compris.

Pourtant, contrairement au héros, tout le monde a compris depuis une bonne heure qu’il était amoureux de son ancienne victime et que ses sentiments étaient réciproque. Pour que notre héros et notre héroïnes comprennent cela, il eut été judicieux de ne pas en faire des personnages avec la maturité émotionnelle d’adolescents et non d’enfants de maternelle.
Le film a en plus la très mauvaise idée de durer 2h10 et de ne pas savoir conclure… et on passera sur la sexualisation des adolescentes dans certains plans du film (jamais des adolescents) alors que cela n’a aucun intérêt narratif.

Quelle purge !

Ratatouille
7.3

Ratatouille (2007)

1 h 51 min. Sortie : 1 août 2007 (France). Comédie, Animation

Long-métrage d'animation de Brad Bird et Jan Pinkava

geographe a mis 7/10.

Annotation :

4 février

revu note inchangée

La Légende du Roi Crabe
6.7

La Légende du Roi Crabe (2021)

Re Granchio

1 h 39 min. Sortie : 23 février 2022 (France). Drame, Historique, Aventure

Film de Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis

geographe a mis 8/10.

Annotation :

4 février

Parfois il suffit juste d’une affiche ou d’un titre pour me donner envie de voir un film. « La légende du roi crabe », outre son titre déjà intrigant, possède une affiche qui immédiatement, avec sa minéralité et son personnage armé d’un fusil, m’évoque à la fois le western et récit picaresque.

Il y a effectivement chez ce roi crabe et son héros Luciano quelque chose de picaresque. Certes le personnage principal est le fils du médecin du village mais c’est un ivrogne, vagabond, sans cesse en conflit avec le prince local. Il tient cependant davantage du héros romantique tout droit sortie d’un texte du XIXème.

La haine de Luciano envers le Prince va se cristalliser autour d’une simple porte fermée obligeant à un long détour dans les montagnes. Décision arbitraire du souverain, insupportable pour un Luciano qui part au conflit seul malgré ses tentatives pour convaincre le peuple de se soulever. C’est de cette querelle territoriale dont se nourris la première partie du film. L’opposition entre dedans (lieu du pouvoir du Prince) et dehors (la forêt et les champs dans les Luciano évolue) est le lieu de l’élan révolutionnaire du héros contre le pouvoir du Prince.

Le duo de réalisateurs italo-américain Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis venant du documentaire instille ce qu’il faut de matérialité dans ce conte. Ils réinvestissent le territoire sur lequel ils vivent, le village de Vejano, dans la région italienne de la Tuscie, déjà présent dans leurs deux premiers films (« Belva Nera » et « Il Solengo » en 2015) et y trouvent le décor idoine pour faire rejaillir la dimension mythologique du récit et de son personnage. On traverse ainsi les ruines étrusques présentent dans la région et une nature luxuriante, comme on traverserait un paradis perdu. Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis utilisent alors astucieusement le décor pour sur-cadrer leurs personnages qui semblent évoluer sur le chevalet d’un peintre romantique.

Le film prend une direction différente à mi-parcours et se déterritorialise vers l’Argentine et des montagnes arides dont la rudesse tranche avec la luxuriance de la forêt de la première partie. Ce second mouvement fonctionne donc comme un négatif du premier. Les séquences silencieuses se multiplient et Luciano, qui a pris l’identité d’un prêtre espagnol, gravit des terres escarpés. Le paysage, après avoir cadré les personnages dans la première partie, construit l’image dans une minéralité abstraite jusqu’à perdre son personnage dans

Chronique d’une liaison passagère
6.8

Chronique d’une liaison passagère (2022)

1 h 40 min. Sortie : 14 septembre 2022. Comédie dramatique, Romance

Film de Emmanuel Mouret

geographe a mis 6/10.

Annotation :

7 février

Après le très sympathique « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » parlant de liaisons extra-conjugales, Emmanuel Mouret est revenu en 2022 avec « Chronique d’une liaison passagère », un film qui met en scène... la liaison extra-conjugale entre Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne. En même temps les deux tiers de sa filmographie traite de liaisons extra-conjugales…

Vincent Macaigne rencontre donc Sandrine Kiberlain et l’attirance mutuelle est immédiate. Ils décident donc de se fréquenter pour le plaisir, sans sentiments amoureux et sans remettre en cause le mariage de Macaigne. Emmanuel Mouret met en scène les affres des sentiments avec légèreté dans son style caractéristique. Les dialogues sont très écrits et semblent sortis d’un roman. On pense évidemment à Woody Allen à travers le personnage d’un Vincent Macaigne angoissé.

Si la mécanique fonctionne plutôt bien dans l’ensemble et que la première heure fonctionne parfaitement grâce à l’alchimie immédiate entre les deux acteurs principaux, le film finit par tourner un peu à vide. Les prestations remarquables de Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne sont malheureusement sans surprise, chacun étant dans son rôle habituel. Tout est finalement trop écrit. Dialogues et jeux des acteurs paraissent à mesure de l’avancée du film de plus en plus artificielles, déréalisés.

Un film sympathique mais un peu vain.

Millennium Mambo
7.2

Millennium Mambo (2001)

Qian xi man po

1 h 45 min. Sortie : 31 octobre 2001 (France). Drame, Romance

Film de Hou Hsiao-Hsien

geographe a mis 9/10.

Annotation :

9 février

Troisième long-métrage que je vois de Hou Hsiao-hsien après son wu-xia pian « The Assassin » et « Les fleurs de Shanghaï » et je dois bien dire que le charme du réalisateur Taïwanais fonctionne toujours autant sur moi. « Millenium Mambo » de révèle peut être le film le plus abordable des trois. Le plus immédiatement aimable en tout cas.

Il y a d’emblée un charme mélancolique qui se dégage des premières images du plan pré-générique. Ce plan, d’une quarantaine de secondes, suivant le personnage de Vicky, incarnée par une Shu Qi solaire, accompagnée par la voix-off de l’actrice et la musique électronique planante, contient en lui déjà tout le film. L'abandon et la vivacité juvénile sont autant à l’écran que la relation parasitaire décrite par la voix-off à la troisième personne.

Une promenade nocturne en forme de dernier souffle de liberté, la force vitale en pleine floraison contre la prison émotionnelle future. « Millenium Mambo » est le journal intime de Vicky, forcément fragmentaire, et que le spectateur lit en faisant des allés-retours temporels, refusant la schématisation narrative classique. Hou Hsiao-hsien orchestre alors, comme souvent dans son cinéma, la fusion entre l’épure de la narration et l’éruption sensorielle. Il parvient à réunir le caractère mouvant de la mémoire dans ses scènes (Vécues ? Fantasmées ?) tout en les inscrivant dans une matérialité bien réelle.

Par ailleurs, rarement la voix-off aura été aussi bien utilisée au cinéma. Prenant le pari d’anticiper certaines scènes, elle évite toujours de paraphraser l’image et devient le vecteur du souvenir d’un film nébuleux et cotonneux comme un rêve.

Le Monstre des mers
6.7

Le Monstre des mers (2022)

The Sea Beast

1 h 55 min. Sortie : 8 juillet 2022. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Chris Williams

geographe a mis 7/10.

Annotation :

10 février

Il existe sur Netflix, sorti l’été dernier, un super film d’animation pour les enfants (dès 5 ans) et qui tient la route pour les parents. Ce film c’est « Le monstre des mers », réalisé par un ancien de la firme Disney, Chris Williams, notamment co-réalisateur de « Vaiana », « Les nouveaux héros » et « Volt » pour la firme de Burbank.

Face au « Monstre des mers » on pense forcément à « Dragons » surtout à mesure que l’amitié inter-espèces se tisse. On pense aussi évidemment à « L’île au trésor » et surtout à « Moby Dick » à travers la quête vengeresse du Capitaine Crow, sorte de Capitaine Achab lancé à la poursuite du monstre marin qui lui a arraché un œil alors que vu la taille de la bestiole il a franchement de la chance de n’avoir perdu qu’un œil. Le film renvoie également par moment au Kaïju Eiga.

Devant ce trop plein de références on pourrait craindre un film qui se contente de citer sans jamais dépasser ses clins d’œil. Or, rapidement, « Le monstre des mers » parvient à trouver sa voix grâce à une mise en scène qui mise sur les rapports d’échelles entre monstres océaniques et humains. Le spectacle proposé, de batailles navales en combats contre un simili-kraken se révèlent très impressionnant notamment dans une première partie qui affiche une noirceur et une ambiguïté rare chez certains personnages non manichéens (ce qui peut perturber les plus petits un peu les plus petits).

Un film d’animation qui donne envie de partir à l’aventure.

Irréductible
5.6

Irréductible (2022)

1 h 24 min. Sortie : 29 juin 2022. Comédie

Film de Jérôme Commandeur

geographe a mis 4/10.

Annotation :

10 février

Rare incursion de ma part dans un pan du cinéma hexagonal à mon sens assez sinistré, la comédie populaire. J’ai donc lancé ce « Irréductible » réalisé par Jérôme Commandeur, comique pour qui je n’ai pas d’a priori n’ayant jamais vu ou entendu un seul de ses sketchs.

Malgré une affiche qui ferait frôler l’AVC à n’importe quelle personne douée de la vie et la présence de Christian Clavier au casting, Némésis de n’importe qui ayant un tant soit peu de bon goût, « Irréductible » s’avère regardable. Pas bon, entendons nous bien, regardable. Quelques dialogues se révèlent sympathiques et quelques gags fonctionnent. EN plus Jérôme Commandeur dégage une bonhommie très appréciable.

Passé ces quelques qualités le film tourne rapidement complètement à vide en se lançant sur les rails de la comédie romantique et du récit pansement balisé. La construction en flash-back n’aide pas à amener de l’intérêt au film et donne à « Irréductible » un rythme claudiquant. La plupart des gags sont malheureusement, soit téléphonés, soit convenus. Cerise sur le gâteau, l’affreux Clavier apparaît en caricature de cheminot syndicaliste alcoolique et achève de transformer le plomb en excrément.

Sans ennuyer, ce film manque trop d’épaisseur et de grinçant pour retenir l’attention.

Pacifiction - Tourment sur les îles
7

Pacifiction - Tourment sur les îles (2022)

2 h 45 min. Sortie : 9 novembre 2022. Drame

Film de Albert Serra

geographe a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

In Fear
5.9

In Fear (2013)

1 h 25 min. Sortie : 30 janvier 2013 (Royaume-Uni). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Jeremy Lovering

geographe a mis 6/10.

Annotation :

12 février

Deux jeunes adultes récemment en couple partent en week-end à un festival de musique au fin fond de la pampa irlandaise. Le genre de coin battu par les vents et dans lequel le premier village est à 30 km (mais pourvu d’un pub). Tom a réservé en secret une chambre d’hôtel pour faire la surprise avec Lucy. Ils sont ainsi guidés par un 4x4 jusqu’à la barrière d’entrée. Laissés là, ils continuent leur périple à la recherche de l’hôtel perdu au milieu de la forêt et dans un dédale de routes.

Le réalisateur Jeremy Lovering a l’intelligence de se dire que certes son script ne révolutionne pas le genre mais que pour faire peur il faut réduire les artifices au minimum. De fait, « In fear » est réduit à l’os. On serpente au milieu de routes labyrinthiques se ressemblant toutes et on se perd avec Tom et Lucy. On ressent la tension montée entre eux, qui ne se connaissent que depuis 15 jours. Une menace invisible habite le lieu et finalement se manifeste mais on ne saura rien d’elle.

Il est juste dommage que les 5 dernières minutes du film tournent au grand guignol tant se petit film d’épouvante était jusque là plein de belles qualités.

En plus, ça fait vraiment peur.

L'Origine du mal
6.7

L'Origine du mal (2022)

2 h 05 min. Sortie : 5 octobre 2022. Thriller, Comédie dramatique

Film de Sébastien Marnier

geographe a mis 7/10.

Annotation :

14 février

Après un excellent « L’heure de la sortie » Sébastien Marnier revenait en 2022 avec son troisième long-métrage, « L’origine du mal ». Armé de son casting 5 étoiles (Laure Calamy, Doria Tilier, Jacques Weber et Dominique Blanc pour les plus connus) il tisse une sorte de home intrusion fait de faux-semblants qui se transforme en jeu de massacre réjouissant.

Comme dans « L’heure de la sortie », Sébastien Marnier place ses personnages dans un espace circonscrit et codifié dans lequel de nouveaux liens se créent contre un ordre en place. La maison bourgeoise en apparence dominée par le patriarche remplace ici le lycée de « L’heure de la sortie » et le groupe de femmes qui se constituent peu à peu est le reflet du groupe de gamins terroristes en herbe du précédent film. Le nœud de l’intrigue repose sur la prise de pouvoir d’un des deux groupes auxquels Stéphane (Laure Calamy), élément exogène voulant récupérer ce qu’elle estime de droit, va s’allier tour-à-tour.

Marnier sollicite en permanence son spectateur sur l'identité réelle des protagonistes et de fait rend son film extrêmement ludique et le transforme en une sorte de Cluedo sans assassin. Constitué de nombreux rebondissements et de dialogues percutants emprunts d’un humour noir et vachard réjouissant « L’origine du mal » n’en n’oublie pas pour autant le drame qui se joue en son sein. Il dépeint un microcosme bourgeois dysfonctionnel, plein de mensonges qu’il met en scène habilement en évitant l’écueil du champ-contrechamp plan-plan et télévisuel qu’il remplace par le recours au split-screen.

Un film ludique, rythmé, très bien interprété et qui sans appuyer son propos touche très juste.

Buzz l'Éclair
6

Buzz l'Éclair (2022)

Lightyear

1 h 45 min. Sortie : 22 juin 2022 (France). Animation, Science-fiction, Aventure

Long-métrage d'animation de Angus MacLane

geographe a mis 3/10.

Annotation :

17 février

Dernier né chez Pixar et de retour au cinéma après avoir été envoyé sur Disney+ avec « Soul », « Luca » et « Alerte Rouge » pour cause de pandémie mondiale mais aussi de stratégie commerciale de Disney, « Buzz l'Éclair » continue de creuser le sillon de la médiocrité dans lequel Pixar s’est enfoncé en même temps qu’il est censé permettre de réactiver le marketing jouet autour du Ranger de l’espace.

Présenté comme le film ayant donné au petit Andy de « Toy Story » envie de posséder le jouet ce « Buzz l'Éclair » devrait donc normalement ressembler à un film de science-fiction des années 90. Normalement, il devrait être suffisamment ludique pour plaire à un enfant. Normalement…

Sauf que la promesse d’aventures spatiales se trouve rapidement cloué au sol pour manipuler des concepts qui rappellent furieusement « Interstellar ». Le second degré permanent digne de l’écurie Marvel atténue tous les enjeux et le personnage de Buzz est passablement désincarné et transparent, bien plus plastique que son cousin jouet de « Toy Story ».

Un film vain qui refoule le cynisme à plein nez.

Toy Story
7.7

Toy Story (1995)

1 h 21 min. Sortie : 27 mars 1996 (France). Comédie, Animation

Long-métrage d'animation de John Lasseter

geographe a mis 7/10.

Annotation :

18 février

revu - note inchangée

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