Films 2023

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No pédo

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Ça me pose pas de problème un film où les protagonistes font pas grand-chose, mais le film est quand même inutilement long à s'installer, à développer sa "thématique" du souvenir. La deuxième moitié est forte par contre

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Une meuf un peu chelou et marginale découvre la bourgeoisie, qui l'accueille les bras grands ouverts dans sa grande mansuétude, sauf qu'en fait elle est méchante
Récit pas très intéressant, morale douteuse politiquement (parce qu'aveugle aux rapports de domination patriarcaux et de classe), personnages à la psychologie grossière et dont l'évolution est mal amenée : mauvais film

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J'avais déjà bien aimé des comédies musicales mais jamais vraiment aimé les scènes de comédie musicale elles-mêmes. Là j'ai kiffé, d'abord parce que ça sert le récit, que ça a pas l'air aussi gratuit que d'habitude, quand on se demande pk ils nous cassent subitement les couilles à chanter et danser. Et surtout parce que les acteurs chantent moyennement bien, savent pas vraiment danser et n'ont pas réenregistré leur voix par-dessus l'image. Et les morceaux sont cool

Et ce choix-là est cohérent avec le reste du film, qui est un plaidoyer pour un cinéma du réel et un cinéma chiche. Rien que ça c'est déjà relativement subversif au regard de ce qu'est le cinéma, à savoir un art qui est né dans le capitalisme, qui n'a vécu que par lui, qui est coûteux, industrialisé et qui s'est construit dans le culte de la performance et du spectaculaire.

À ce cinéma-là, Lvovsky oppose sa "grande magie", mais une grande magie qu'elle désamorce très vite en faisant bien voir au spectateur l'envers du jeu : il n'y a pas de magie, il y a des artifices, et il faut trouver l'équilibre entre le souci du réel et la nécessité de l'imaginaire. Si l'aura mystique et l'assurance virile d'Albert impressionnent en début de film, c'est pour mieux les réduire à néant ensuite ; au premier spectacle, il échoue, et on voit que sa magie relève presque du charlatanisme.

Devant ce tour de magie qui tourne mal, le personnage de Charles est assez passionnant à suivre, d'abord cynique et aigre (quoique Lvovsky a énormément d'empathie envers ses personnages et défend presque celui de Charles face au regard accablant du spectateur, notamment pendant cette belle scène de danse entre lui et sa femme qui s'apprête à le quitter), ensuite nihiliste et mélancolique.

Y a aussi pas mal de choses positives à dire sur les facilités de scénario que le film refuse, pour préserver sa pertinence féministe (qui reste distillée assez subtilement) ou pour ne pas succomber au bourgeois gaze qui le guettait. Et il y avait pourtant de quoi craindre ça, au vu de ce casting à l'entre-soi assez terrifiant.

Il y a plein de moments déchirants portés par les textes forts de Feu Chatterton (que j'adore pas mais qui ont vraiment de la personnalité et de la sensibilité).
Moi qui avais toujours considéré Lvovsky avec sympathie mais aussi un peu de mépris, je suis vraiment très curieux de voir ses autres films pour vérifier dans quelle proportion la réussite de celui-ci relève de l'heureux accident ou du talent pur

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Le film est construit autour de Karim Leklou, que je trouve un peu emprunté. J'arrive pas à croire à son personnage, à bien cerner ce qu'on me dit de lui et ce qui le traverse. Et le mystère, c'est toujours efficace au début, mais quand ça débouche sur rien, ça lasse, et l'intrigue se transforme vite en indifférence.

Je trouve le scénario assez peu lisible et souffrant du même défaut, à savoir qu'on nous en dit trop peu pour susciter l'intérêt. Les enjeux sont pas très clairs, et on a pas très envie de s'acharner à s'intéresser à cette histoire finalement beaucoup moins mystique que j'ai pu le lire. Le moment de la "révélation", qui est le point de bascule, n'est en fait pas du tout montré. Un regard fixe et vaguement intrigué (mais le jeu de Leklou très retenu, très intérieur n'aide pas à y voir clair) fait donc office de tournant définitif du film, sans qu'on sache bien ce qui se passe.

Dommage, parce qu'il y a aussi de belles scènes (chez le père, avec les jeunes) et que le film parvient plutôt bien à s'ancrer dans le quartier qu'il veut dépeindre, sans le ménager, sans l'embellir ni tomber non plus dans le misérabilisme et la pitié

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J'aime bien l'idée de construire son film à partir d'un lieu, d'une situation sociale et politique réelle. Mais là le réflexe documentaire du réalisateur est trop visible. Qu'apporte vraiment la fiction à ce film ?
Aucun personnage n'émerge, sinon celui de Maher, et un peu la moto. C'est peu et je m'y suis presque ennuyé, malgré quelques beaux plans

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La première chose à dire sur le film c'est déjà qu'on s'y ennuie un peu.
Le choix de confier à Tilda Swinton les rôles de la mère et de la fille (une idée soufflée à la cinéaste par l'actrice elle-même) est une limite que le film ne dépasse jamais. Joanna Hogg a expliqué qu'elle ne voulait pas faire cohabiter mère et fille à l'image alors qu'une même actrice les incarne, notamment pour ne pas dépendre de la technique, ce qui est à mon avis une raison pertinente.
Mais c'est une telle contrainte de mise en scène que les quelques bonnes idées de Hogg sont insuffisantes. L'idée de les séparer aurait pu accentuer leur incompatibilité, l'incommunication, que leurs dialogues étranges surlignent aussi. Mais leur lien n'est pas rompu et je les ai pas trouvées si distantes.

On pourrait aussi dire que c'est un film de genre, qui reprend les codes du gothique et du film de fantôme : manoir isolé où se sont produits des drames, chien inquiet, fantôme au voile blanc, volets qui claquent, bruits de vent menaçants... Mais il faut là aussi beaucoup d'idées pour réussir à utiliser un imaginaire déjà si largement exploité, et si le film en a quelques-unes, ça reste une nourriture assez maigre dans un film où il ne se passe à peu près rien

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Pas mal de défauts, entre lourdeurs dans la réalisation, facilités de scénario et problèmes de rythme, mais les personnages sont vraiment touchants et j'ai bien aimé cette intrigue presque insignifiante politiquement mais vécue dramatiquement (et véritablement dramatique)

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Une très belle entame puis on se perd dès qu'on arrive en ville. Le film s'évertue à rendre quasi invisibles ses personnages pendant le film, pour finalement tout miser sur l'histoire de l'un d'entre eux. Bizarre