Parce que le féminisme sans combat est une complaisance phallocrate et/ou de système.
Parce que le féminisme sans acte, c'est une moitié de féminisme.
Et parce que "Le féministe qui n'est pas révolutionnaire manque de stratégie, le révolutionnaire qui n'est pas féministe manque de profondeur" (Rosa Luxembourg),
Vous êtes habitué(e) aux listes divertissantes et individualistes ?
Je propose ici un contre-pied, une liste et une discussion, si vous le voulez.
"Le féminisme", selon sa nature conflictuelle, n'attire pas les mêmes populations et n'a pas les mêmes perspectives selon les courants politiques qui l'animent. Parfois ces perspectives sont antagonistes d'un courant à un autre, selon la visée réformiste, conservatrice, libertaire, idéaliste, naturaliste, ouvrière, extrémiste ou révolutionnaire.
Je vois sur SC des personnes qui s'interrogent, qui s'intéressent au "féminisme" mais surtout sur ce qu'on nous montre. Certains se contentent de ce qui est dans l'air du temps, de ce qui nous est montré comme populaire, piochant allègrement, opportunément et sans distinction d'un film à l'autre. D'autres comme moi ont une irrésistible envie d'abonder dans le sens de toujours un peu plus de critiques pour créer une dynamique de rupture. Parce que, je le sens bien, il y a un besoin invariable de justice, de droit et d'égalité.
Je me suis, par conséquent, interrogé sur les films qui forgeaient mon féminisme, un courant précis. Vous l'aurez compris, il n'y a pas UN mais des féminismeS. Même le/la plus fédérateur-trice, même le/la plus bisounours des féministes se résout un jour ou l'autre à faire un choix car il/elle aboutit à une contradiction.
Même si je ne suis pas spécialiste, je devine pour l'instant quatre grands axes sur lesquels les féministes se divisent. Ce mouvement se divise en fonction des moeurs, de la religion, du genre sexuel ou encore par rapport au système économique. Ainsi on trouvera certainement une féministe catholique mais qui, du fait des expériences professionnelles, s'oppose à la notion de capital. On trouvera aussi celle qui s'adapte très bien professionnellement mais qui, par choix, se dit féministe non mixte. Bref, le féminisme comporte beaucoup de nuances, il est aussi riche que la démocratie elle-même (enfin, si seulement on la laissait exprimer de véritables alternatives de système parfois^^) ! Si bien qu'il est possible de retrouver des films ambigus dans leur morale ou des films à interpréter... Et interpréter, c'est déjà un abus de raison.
Tout au long de cette liste, j'ai regardé le féminisme au travers du cinéma. Ou plutôt j'ai regardé le rôle, la position, la personnalité et le rapport de force des femmes dans les "histoires de masse".
Le cinéma est parfois le reflet des attentes, des opinions dans la société. Il est réactionnaire et conservateur de nature. "Pourquoi ?", peut-on se demander. Parce qu'il est cher, parce que les producteurs sont des personnes à la recherche de profits et du meilleur taux de profit, parce que c'est un art difficile dans la direction, dans la logistique. La condition des femmes par exemple dans le cinéma, devant et derrière la caméra, est catastrophique partout dans le monde ! (si cela intéresse, je peux renseigner chiffre à l'appui). Quant aux sujet traités dans les films, ils sont représentatifs d'un bureaucratisme petit-bourgeois et d'une immobilité par héritage. Parfois on s'étonne de voir poindre le nez d'un film un peu plus engagé que les autres.
Je rappelle qu'une des fonctions essentielles de l'art est la recherche, le savant et l'essai. C'est cette fonction qui fait l'art ce qu'il est. Il est un art demandant et se nourrissant des limites sociales, qui teste par la provocation, qui tâtonne. Il y a tout à s'interroger sur les effets de la recherche de profit, animé par une caste mâle, qui impactent l'art... L'art qui n'appartient pas aux salarié(e)s, qui n'appartient pas aux femmes, qui n'appartient pas aux immigré(e)s, etc.
Une lecture en groupes est, j'en conviens, très réductrice pour qualifier un mouvement qui se veut transversal. Mais cela reste la meilleure lecture des féminismes qui animent ce paradigme, cette nébuleuse.
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GROUPE 1 (page 1)
Le premier groupe recense tou(te)s les antipatriarca(les)(aux) dont la forme la plus extrémiste n'accepte pas que les hommes puissent faire partis du féminisme car ils sont le produit naturel du patriarcat. J'évoque d'abord la forme la plus extrême pour expliquer le terreau sur lequel repose l'antipatriarcalisme. Ce groupe se situe, pour ma part, sur les mêmes fondations que l'extrême droite, considérant que la biologie est le critère de prédestination, que le sexe prédit l'être en devenir. Dire qu'un mâle est dominant, c'est comme dire qu'un pauvre est un voleur. C'est tellement un préjugé que c'en est affligeant !
En règle générale, cette manière de concevoir le féminisme ne voit que le patriarcat comme ennemi, plus ou moins indépendamment des hommes. Je ne dis pas qu'il ne faut pas concevoir le patriarcat, au contraire. Mais il ne faut juste pas considérer son féminisme avec pour objectif la défaite du patriarcat seul. Car forcément, au lieu, de renforcer la position des femmes et celles des hommes avec elles, l'on aura une égalité mais par le bas, et non une égalité où chacun sort vainqueur (fuck la parité ?) Le grand danger de cette pensée antipatriarcale, c'est justement cet amalgame du père avec la figure masculine.
Et parce que ces féministes-là existent, et parce qu'elles n'ont pas idée que les hommes aussi, dans une moindre mesure, souffrent du patriarcat voulu par le Capital et par tous les autres systèmes non-égalitaires, se dire féministe n'a quasiment aucune valeur à mon sens. Cela ne veut rien dire, sans avoir préciser au préalable ce qui nous y a conduit. Et si demain une femme prend les rênes du pouvoir ou d'une entreprise et qu'elle organise l'exploitation de la classe des femmes, les antipatriarcaux changeront-ils de braquet ? Au-delà de ces considérations, il ne serait pas raisonnable de cloisonner l'antipatriarcalisme à la dénonciation d'hommes comme classe sexuelle de pouvoir au détriment des femmes. Ce message n'existe pas pour leur jeter la pierre mais pour rendre conscient qu'en effet, la domination masculine existe mais qu'en revanche, sa dénonciation univoque revient à se tromper de combat. A ce titre, j'apparente toute critique envers les hommes comme étant du protectionnisme sexuel ou de genre. Par exemple, ce qu'on dénomme comme étant le féminisme naturaliste, ce courant qui respecte les différences biologiques pour encadrer la liberté de choix, est pourri jusqu'à l'os, parce qu'il condamne les femmes à se voir comme maternisante avant d'être travailleuse et économiquement autonomes. Le féminisme-naturalisme m'apparaît être comme le résultat d'un pourrissement idéologique issu de l'antipatriarcalisme.
La question n'est pas quel sexe a les rênes du pouvoir, qui est au conseil d'administration de telle firme mais comment le pouvoir est organisé, comment l'entreprise est organisée dans la perspective d'égalité sexuelle. Toutefois, il est important que tout homme et toute femme ait fait le constat en son âme et conscience que le Capital se nourrit de la faiblesse physique et sociale des femmes pour les diviser de l'ensemble des travailleurs. Cette conscience implique, quel que soit le système économique et social, quelles que soient les superstructures (les lignes dures comme dirait les deleuziens), il faudra que les hommes soutiennent les femmes dans un esprit de conquêtes émancipatrices permanentes.
Boys don't cry, XXY, Naissance des pieuvres, "Je suis lesbienne" Montréal, Precious, L'ordre des mots, Go Fish et Laurence anyways posent des trajectoires sexuelles très personnelles. Dans un autre genre et avec tout autant d'impacts sociaux, Wadjda, Head-on, Les roses noires, Chaos, les femmes du bus 678, Darling, La Journée de la Jupe, Femmes affiches femmes potiches on en a plein les miches et le court-métrage "La guerre au poil" font partis de ces films-procès, de ces films-constats, films-témoins, films-découvertes. Ils le sont d'autant plus que ces films se situent à notre époque. Même s'ils sont souvent romancés, le message féministe qu'on peut y trouver est celui qui ressort de l'expérience intime et sociale.
Ce message, s'il est le signe d'un mal-être et de l'ordre des choses, est faible, peu combatif mais il reste puissant. Il n'est pas politique mais peut le devenir. Il peut le devenir car, dans son insurrection, il peut ne plus vouloir grandir à l'ombre des épées. Ces films posent alors la question du sexisme, posé comme l'intolérance voulue et/ou dominée par le genre masculin - des trajectoires qui évoluent en contact avec les hommes et dans le cadre normatif de la domination masculine.
Si les parcours de ces femmes paraissent sporadiques et marginaux, le fait d'emmener ces histoires vers un art de masse acte-t-il une volonté féministe ? Nous savons que l'auteur cherche à favoriser l'identification. Pour ma part, je suis beaucoup plus réservé en tant que spectateur. Je me dis que montrer des parcours individuels encourage plutôt à l'individualisme ou individualise le traitement du parcours montré c'est-à-dire que le spectateur aura tendance à être empathique mais indépendamment de son propre parcours. La portée identificatrice n'est pas si grande selon moi avec ces types de films qui sont pourtant légion et j'en déplore l'absence de portée sociétale. Je doute que, avec des films comme Thérèse Desqueyroux, Syngué Sabour et Tootsie, cela puisse engendrer une quelconque indignation, une quelconque souvenance à moyen terme. Ce fait érode grandement la volonté intentionnelle de ces films. Autrement dit, faire le constat de la domination ne suffit pas, s'indigner ne suffit pas. ce n'est pas même le début du combat ! L'indignation représente à elle seule une imposture de la conviction si elle n'est pas rapidement rejointe par une autre, et une autre et encore beaucoup d'autres ! L'indignation représente une trahison émotionnelle, une trahison pour l'engagement, une trahison qui ne se situe pas sur le plan politique et qui ne vise aucun objectif.
Dans le cinéma, ce premier groupe partage avec le groupe 4 le plus grand nombre de films, et de cette disproportion, la qualité des sujets et des convictions s'en ressent, plus souvent divisés, divisables que discernés et éclairants ... Comme si le cinéma avait peine à s'engager. Tiens donc !
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GROUPE 2 (page 1)
Bien que chacun et chacune des féministes stratégisent en regard du conflit qui l'anime, certains films représentent des issues pour les féministes, conscient(e)s et activistes. Des films qui ont une portée sociale, qui ont intentionnellement une portée qui dépasse le cadre du cinéma.
Ce deuxième groupe situe des films qui vont au-delà de l'individualité et de l'agrégation des trajectoires individuelles. La nature du conflit sera traitée pour ce qu'elle est mais l'action est là... et le constat, clairement mis dans une perspective juste. Parfois cette issue est une illusion comme c'est le cas dans La source des femmes. Pour moi, c'est une différence fondamentale que de ne pas rester dans le constat, que de proposer des solutions, d'autant plus dans un art total et de masse. Et trouver une solution à un conflit de domination, c'est écarter des ennemis bien plus féroces, à savoir la résignation, le cynisme et le fatalisme.
C'est pourquoi, à leur niveau, Une affaire de femmes, L'une chante l'autre pas, Kung Fu Grandma, La grève des ventres font partis de ce groupe.
Mention spéciale pour "Planning familial : la liberté prend corps" et son sujet documenté sur les accompagnements et missions au sein des plannings familiaux. Ces plannings ont été l'acquis (encore fragile) le plus significatif des femmes et des hommes dans la lutte pour l'émancipation.
Mutantes fait aussi parti de ce groupe parce que, connaissant les propos de Despentes ou d'une Jouvet, nous ne sommes pas seulement dans le cadre d'une détermination sexuelle dans le cadre d'une domination masculine, détermination qui prend l'allure d'une contre-sous-culture développée et post-antipatriarcale. Ainsi ce film dépasse le cadre des individualités.
Mais cette détermination-là est un phénomène socioculturel avec des oeuvres à l'appui. Il y a une volonté d'une rupture sociale et une volonté révolutionnaire.
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GROUPE 3 (page 2)
Le groupe des anticapitalistes, de celles et de ceux qui ont la volonté de réorganiser l'économie, même locale, de telle sorte que femmes et hommes ne soient plus divisés ou mis en concurrence sur le marché du travail, de telle sorte que femmes et hommes dénoncent le trafic humain (avec son cortège de questionnements à propos des formes très diverses de prostitution). C'est la mise en lien entre le genre et l'économie du profit qui est importante ici. Ce mouvement désigne bien que la soumission des femmes n'est pas le fait des hommes.
Dénoncer la traite humaine, et plus spécifiquement la prostitution, quel message peut-on avoir en terme de féminisme anticapitaliste ? Dans Seule contre tous, nous avons le parcours d'une journaliste - parcours individuel hélas - mais ce parcours a un cadre très précis : le fait que le sexe des femmes puisse être monnayée avec la connivence des impérialismes capitalistes génère plus que l'indignation. La dénonciation qui est faite dans ce film est certes imparfaite car l'héroïne a bien l'intention de mettre un terme à ce trafic par le biais des instances capitalistes alors qu'à aucun moment il n'est posé la question primordiale : Comment cela a-t-il été possible ?
Cette traite humaine est à mon sens le summum de l'implication du capitalisme dans les veines des femmes mais il existe une telle somme d'attaques sociétales contre les femmes que je doute qu'il faille les distinguer. Bien souvent, l'intégration socioprofessionnelle va de pair avec un parcours individuel. Il suffit que vous soyez une femme à barbe pour que le capitalisme décide de votre improductivité ! Les homosexuels ont bien subi des attaques similaires, ils ont subi la concurrence déloyale des hétérosexuels à cause d'employeurs véreux. C'est pourquoi ne jamais parler du capitalisme dans les oeuvres empêche toute traduction du mal social devant celui qui l'a engendré. ce serait pourtant justice que de voir, par exemple, supprimer toutes les publicités sexistes ? Comment ne pas faire le lien avec notre système économique ? C'est bien parce que ce système repose sur la recherche de profit qu'il y a de telles abjections. Si cette recherche est détruite, l'intolérable n'aura plus lieu d'être !
Les femmes font parties des plus opprimées par le capital à un moment ou un autre de leur existence. "Remue-ménage dans la sous-traitance" dans son constat fait le lien et montre l'intérêt d'un employeur capitaliste à employer une femme. Et ce poison se distille dans toutes les classes : quand vous vous rendez à la boulangerie, qui vous sert ? C'est bien sûr madame. Madame est le sexe cantonné à certaines tâches puis au temps partiel (subi ou non subi) puis encore au salaire ! Comment se déclarer égale et émancipée dans ces conditions ? Et méfiance ! Il suffirait que dans le cadre du capitalisme, vous demandiez à obtenir un salaire égal aux hommes pour un même travail pour que l'employeur pousse des cris d’orfraie sur une éventuelle grossesse ! Ne préférera-t-il pas un homme à votre place ? L'employeur instrumentalise les divisions car elles sont la source de profit considérable pour son entreprise sous le joug de la concurrence.
Pour les féministes du monde, il y a tout lieu, quel que soit le parcours, d'éliminer le capital dans leur propre conscience et dans la conscience des autres. Malheureusement, cette idée-là, une idée économique, ne progresse pas dans la société. Elle ne progresse pas parce que, même si l'expérience de l'U.R.S.S. avait apporté des acquis sociaux d'émancipation, les femmes sont restées "accrochées" aux emplois inférieurs, aux tâches maternelles en entreprise comme à la maison. Toutefois, le bolchévisme a mis la priorité sur l'éradication des 3 K (Kinder, Küche und Kirche) instaurée par le IIIème Reich.
Coup pour coup de Marin Karmitz (de la famille richissime, propriétaire des MK2) semble aussi faire le constat que seul un système fondé sur le profit relègue indéfiniment les femmes dans leur travail mais aussi à la maison.
Les films de ce groupe sont très rares ou très "dilués".
Toutefois, le film le plus remarquable fut sans doute le satirique "I am curious (Yellow)" (1967). Le film continue d'être censuré dans le monde entier.
A vous qui avez lu,
A vous qui avez été plus ou moins été convaincu, qui vous interrogez,
Si vous voulez vous engager, pour appliquer vos convictions, pour expérimenter, pour promouvoir la mémoire des luttes féministes et la transmettre, veillez bien à ce que votre propre organisation applique les règles les plus élémentaires en terme de droits des femmes et de perception des femmes dans la société, à commencer par la présence à égalité de femmes aux postes de responsabilité-clé de sorte que ces responsabilités abondent dans l'intérêt des besoins des femmes. Elisez des femmes. Elisez des hommes dont les préoccupations sont celles des femmes.
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GROUPE 4 (page 2)
C'est le groupe de la propagande de l'Etat... Ou comment faire jouer aux femmes des situations dramatiques ou de défi et faire passer ci ou ça pour un coup de pied dans la fourmilière. Ils sont nombreux et divers. Ils ne font que le plaisir de la petite-bourgeoisie qui emporte avec elle les femmes de conditions moins aisées. A ce titre, ce mouvement est réformiste et se fait à loisir les gendarmes du monde.
Par conséquent, ce groupe recense des films comme Augustine, Potiche, Joue-la comme Beckham, Fish Tank ou encore, de manière éhontée, The Lady, Voyou voyelles.
Le court-métrage "Je n'aime pas que tu me gommes" présente un autre visage de ce groupe mais dont la propagande bourgeoise évoque le plus. Il s'est développé depuis les années 80 faisant le constat que les us et coutumes de la langue française était de genre masculin. Qu'il s'agisse de retirer la case "mademoiselle" des documents administratifs, de féminiser certains noms de métiers ou de dénoncer les règles de grammaire, ces féministes réformistes font vivre notre langue d'une curieuse façon. Pour ma part, je me pose une question : depuis quand les mots sont-ils devenus sexuels ? Un petit "tailleur" porte-il une paire de testicules et a-t-on attribué à une large "cravate" un noeud clitoridien ? J'en doute ou... j'ai mal regardé ! Le seul androlecte que je perçois se situe dans le langage populaire et argotique : pas de quoi constituer un patriarcat omnipotent !
Par contre, si tu penses sincèrement que le féminisme, c'est le fait que les femmes ne sont pas montrées comme des footballeuses, c'est le fait de promouvoir l'égalité salariale dans des entreprises de plus de 100 salariés et pas les autres, de mettre en place des chambres d'urgence contre la violence conjugale dans un contexte où il ne peut y avoir de logements d'urgence, ce groupe de complaisance et d'illusion est évidemment fait pour toi.
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Avant de conclure,
J'ai une question qui me démange et je profite de cette liste pour la poser :
L'épilation, le maquillage, le diktat de la jeunesse voire la chirurgie esthétique me paraissent être le fruit d'une longue soumission des femmes au fil des siècles. J'estime que l'apparence sociale n'a pas être déterminée par autre chose que sa nature ni à être changée par des artifices en vue d'être acceptée. Je sais que ces pratiques culturelles ne sont pas le fruit de notre seule époque. Certaines sont d'ailleurs très anciennes. Mais voilà je me pose des questions.
Je me pose plus que des questions car je m'oppose sur ces points. Bien sûr, chacun fait ce qu'il veut. C'est inconditionnel. Mais, mettre du maquillage, par exemple, si ce n'est pas pour soi, pour se plaire avant tout, si en plus c'est une conformité sociale, c'est alors, indéniablement, le produit de l'hégémonie culturelle de la phallocratie.
Certaines féministes revendiquent le fait de se pomponner et ce sans recul. Elle ne voit aucune question à se poser sur des femmes comme Zahia, Nabilla ou Lolo Ferrari, premières aux musées des caricatures. Lou Doillon s'était lamenté en 2015 que sa grand-mère ne s'était pas battu pour que les femmes portent des strings en se prenant pour des objets sexuels, sous prétexte de liberté. Liberté n'est pas droit ! Moi aussi, je me pose des questions parce que je vois bien que le masque de la beauté superficielle est le reflet d'une certaine société, et ce qui me dérange, c'est que le fait de le revendiquer au travers de son genre, conforte l'optique et le projet que cette certaine société ont pour les femmes. Et quand je parle de confort, vous ne pouvez pas savoir le bien fou que ces femmes font aux petits-bourgeois réactionnaires ; elles les caressent pour ainsi dire dire... dans le sens du poil !
Par conséquent, je vous entendrais avec plaisir sur le sujet !
Pour d'autres sujets, référez-vous au Bingo : http://3.bp.blogspot.com/-1VnqDvh1WnU/UAS6rvOFrCI/AAAAAAAABCg/gRsfgDMUkS8/s1600/bingo.bmp
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Ainsi s'achève mon propos sur le féminisme qui se décline à mes yeux par des orientations, des déterminations précises, parfois transversales, et ce au travers du cinéma. J'espère vous avoir montré que ce cinéma est un peu l'histoire et la mesure de la Conviction, partant du film-constat jusqu'à la nécessité de basculer l'ordre socio économique en passant par des formes diverses d'engagements tels que le réformisme, le militantisme et l'associatif.
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LISTE SOEUR : http://www.senscritique.com/liste/Check_list_documentaire_par_theme_Feminisme_Mouvement_Queer/412277
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Notes pour moi : Born in flames, osama, brigitte et moi, guillaume et les garçons à table, Go fish, wadjda, laurence anyways, syngué sabour, Millenium (pas vu), Don't need you (pas vu), les femmes de stepford (pas vu), Short bus et les enfants vont bien (je ne comprends pas ce qu'ils viennent faire ici tout simplement^^), hé oh t'as pas lu ? Cette liste est pour moi, towelhead (pas vu), Epouses et concubines, Elisabeth, L'une chante, l'autre pas, October baby ??? Beignets de tomates vertes, L'héritière, DEBOUT ! Une histoire du mouvement de libération des femmes 1970-1980,