Cover Déjeuner sur le lit d’une putain (2020)

Déjeuner sur le lit d’une putain (2020)

Je m’y prends un peu tard pour cette liste de livres (qui comme la précédente n’a d’original que son titre), c’est pourquoi je m’attache dès à présent à rattraper le temps perdu.

Ah oui, et j’ai décidé que mes lectures de cette année seraient pour la plupart assez ...

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28 livres

créee il y a environ 4 ans · modifiée il y a environ 1 mois

La Voix au cinéma
7.3

La Voix au cinéma

Sortie : 1 mars 1984 (France). Essai

livre de Michel Chion

Dany Selwyn a mis 9/10.

Tropique du Cancer
7.3

Tropique du Cancer

Tropic of Cancer

Sortie : 1934 (France). Roman, Biographie

livre de Henry Miller

Dany Selwyn a mis 4/10.

Annotation :

Bon, ça suffit. Plus de trois mois à essayer de le lire, et rien n'y a fait: à peine la page 100 dépassée, le livre a eu raison de moi.
Je me sens coupable, vraiment; d'une part parce que je déteste ne pas aller au bout d'un livre, d’autre part parce que j'aurais aimé apprécier cette ouvrage dont certaines personnes, au sein même de ce site, ne tarissent pourtant pas déloges. Mais je n'y arrive pas: je survole les pages, et je ne trouve aucune phrase qui m'accroche vraiment, aucun paragraphe qui me prenne. Juste des bouts de rien, assemblés l'un après l'autre...
Alors vous me direz, ça rappelle quand même Bukowski dans cette façon d'évoquer sans fioritures un quotidien morne, médiocre et morose (1 point pour l'alitération), rempli de sexe, d'alcool et de mauvaise vie. Certes; mais chez Bukowski il y a une rage, une noirceur, une forme d'ironie cruelle aussi, que je ne parviens pas à déceler chez Miller. Bon, c'est vrai qu'il se fout pas mal de la gueule de ses semblables; mais il n'y met pas suffisamment de verve à mon goût. C'est mou. ça ne décolle jamais. J'ai vraiment envie de le relire pour rattraper l'acte manqué; mais ça ne sera pas pour tout de suite...

Vénus érotica
6.8

Vénus érotica (1977)

Delta of Venus : erotica

Sortie : 1977 (France). Recueil de nouvelles

livre de Anaïs Nin

Dany Selwyn a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Demande à la poussière
8.1

Demande à la poussière (1939)

Ask the Dust

Sortie : 1986 (France). Roman

livre de John Fante

Dany Selwyn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Putain
6.8

Putain

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de Nelly Arcan

Dany Selwyn a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Lettres à un jeune poète
7.8

Lettres à un jeune poète (1908)

Édition bilingue (traduction Marc B. de Launay)

Briefe an einen jungen Dichter

Sortie : 6 mars 1991 (France). Correspondance, Essai, Poésie

livre de Rainer Maria Rilke

Dany Selwyn a mis 5/10.

Annotation :

Pas convaincue. Il y a quelques réflexions intéressantes sur la nécessité de la solitude et de la maturation dans la vie d’un écrivain, mais dans l’ensemble Rainer Maria Rilke se regarde pas mal écrire, et s’emporte vers des cimes où on peine à le suivre ; peut-être que le fait de ne pas avoir mis les lettres de Franz Kappus, le « jeune poète » du titre, renforce cette impression de soliloque ronflant. Peut-être aussi que la trop faible quantité de lettres (il n’y en a que dix) et le fait que Kappus n’ait finalement pas poursuivi la carrière de poète dont il rêvait dans sa jeunesse y sont pour beaucoup dans le caractère finalement bien vain que je trouve à cet ouvrage. Mais bref, on ne retire pas grand-chose de ces conseils épistolaires du mentor à son élève, et c’est bien dommage.

Pulp
7.4

Pulp (1994)

Sortie : février 1995 (France). Roman

livre de Charles Bukowski

Dany Selwyn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Moi qui ne connaissais Bukowski que par ses nouvelles, je le trouve ici étalé en roman. Un roman bien de sa sauce: au niveau de l’histoire, il ne se passe pas grand-chose, les mêmes situations se répètent page après page avec seulement de légères variantes, et les moments les plus importants semblent être ceux de beuverie et de stagnation dans des bars miteux, quand les révélations les plus « capitales » de cette intrigue policière en toc sont traitées comme des évènements annexes. Le héros du livre (avatar plus ou moins dissimulé de l’auteur) est de la même trempe: un gros plein de soupe dans la force de l’âge, une loque absolue et désabusée par tout; un type qui n’a rien pour lui, qui n’arrive à rien, qui ne doit ses rares réussites qu’à des coups du sort. Tout en se donnant l’illusion d’être « le meilleur privé de L.A. »
Le livre entier, sous ses dehors de mauvaise série noire mâtinée de n’importe quoi (fantastique et de science-fiction en vrac) ne parle de rien d’autre que d’absurdité et de laideur. La vie n’est pas belle, chez Bukowski. Sous son fond de teint, il y a des cicatrices. C’est sans doute la raison pour laquelle notre anti-héros trouve la Mort, qu’il croise à plusieurs reprises au cours du livre, si bandante.
Tout cela serait déprimant si ce n’était pas servi par une ironie cynique de fort bon ton et par une écriture aussi ciselée. Car si Charles n’a pas le sens de l’action, il a au moins celui du dialogue: les échanges, qui partent toujours dans des directions inattendues, sont d’une finesse de verbe rarement égalée dans la littérature de gare. On savoure avec délice la moindre pique, la plus petite description (comme le passage avec ce type, « le frère jumeau des vaches qui regardent passer les trains », dont l’intervention fera exploser de rire au beau milieu d’une pseudo-scène de révélation). A force d’être dérisoire, le monde devient comique, et même poétique. On sent dans plusieurs scènes la sensibilité affleurer, et la beauté de l’écriture venir soulager la merditude des choses. On en sait gré à Buko, qui nous divertit de toute cette médiocrité en attendant le moment où la Grande Faucheuse nous rendra visite.

La Chute
7.6

La Chute (1956)

Sortie : 1956 (France). Roman

livre de Albert Camus

Dany Selwyn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Relu, note inchangé. Austère, cynique, désespéré, mode d’emploi pour ceux que l’envie de se défenestrer traverse régulièrement, mais qu’importe, tant qu’il subsiste des passages aussi lumineux (et aussi lyriques, plaidoirie oblige) que celui-ci:

« Un jour pourtant, au cours d’un voyage que j’offris à une amie, (...) je me trouvais à bord d’un transatlantique, sur le pont supérieur, naturellement. Soudain, j’aperçus au large un point noir sur l’Océan couleur de fer. Je détournai les yeux aussitôt, mon coeur se mit à battre. Quand je me forçai à regarder, le point noir avait disparu. J’allais crier, appeler stupidement à l’aide, quand je le revis. Il s’agissait d’un de ces débris que les navires laissent derrière eux. Pourtant, je n’avais pu supporter de le regarder, j’avais tout de suite pensé à un noyé. Je compris alors, sans révolte, comme on se résigne à une idée dont on connaît depuis longtemps la vérité, que ce cri qui, des années auparavant, avait retenti sur la Seine, derrière moi, n’avait pas cessé, porté par le fleuve vers les eaux de la Manche, de cheminer dans le monde, à travers l’étendue illimitée de l’Océan, et qu’il m’y avait attendu jusqu’à ce jour où je l’avais rencontré. Je compris aussi qu’il continuerait de m’attendre sur les mers et les fleuves, partout enfin où se trouverait l’eau amère de mon baptême. Ici encore, dites-moi, ne sommes-nous pas sur l’eau ? Sur l’eau plate, monotone, interminable, qui confond ses limites à celles de la terre ? Comment croire que nous allons arriver à Amsterdam ? Nous ne sortirons jamais de ce bénitier immense. »

La Maison
6.6

La Maison (2019)

Sortie : 21 août 2019. Roman

livre de Emma Becker

Dany Selwyn a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Misere-sexuelle.com
7.3

Misere-sexuelle.com

Sortie : 2 mai 2013 (France). Essai, Culture & société, Récit

livre de Stephane Rose

Dany Selwyn a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

L'Été meurtrier
8.1

L'Été meurtrier (1977)

Sortie : 1977 (France). Roman

livre de Sébastien Japrisot (Jean-Baptiste Rossi)

Dany Selwyn a mis 8/10.

Annotation :

Bon, c’est un vrai Japrisot, pas de doutes là-dessus. La chaleur de la Provence, les personnages aux origines troubles, la lenteur de l’intrigue qui préfère prendre le temps d’installer leur psychologie avant de s’autoriser une véritable action de polar. Et, bien sûr, la folie qui menace toujours de poindre chez chaque protagoniste qui s’exprime (le roman est un récit choral). J’ai toujours apprécié chez l’auteur cette subtilité du non-dit, qui pousse le lecteur à lire entre les lignes pour comprendre où on souhaite l’emmener. Ici, les traumatismes des personnages sont disposés avec soin, et mettent tout le temps qu’il faut pour éclater; le résultat est dérangeant, malsain et tragique à souhait, mais fascinant par sa complexité: chaque protagoniste, malgré sa part d’ombre évidente, nous est tout de suite attachant-et aussi un peu pathétique, chacun malmené par des évènements qu’il ne maîtrise jamais.
L’écriture de Japrisot est très agréable. Elle n’est pas « belle », même plutôt triviale (c’est le parler de villageois du Sud profond des années 70, avec les tournures de phrases et expressions croquignolesques qui vont avec) mais elle est d’une grande authenticité. Elle permet, malgré la rareté des dialogues, de donner une réelle impression de discours direct (discours dont on ne saura pas, avant les dernières pages, s’il s’adresse au lecteur ou à un personnage interne qui recueille les confidences des autres). Cela rend le récit encore plus vivant et crédible, juste ce qu’il faut pour nous faire adhérer à l’intrigue. C’est à cela, aussi, que l’on voit que Japrisot est un auteur talentueux: il peut imaginer l’histoire la plus abracadabrante possible, on y croira jusqu’au bout.
Et puis, comme dans tout bon polar, il y a dans les dernières pages un rythme haletant et des révélations-délivrées au compte-goutte-qui font tomber de la chaise. Que demande le peuple ?

La Domination masculine n'existe pas
6.1

La Domination masculine n'existe pas (2015)

Sortie : 15 octobre 2015. Essai

livre de Peggy Sastre

Dany Selwyn l'a mis dans ses coups de cœur.

L'Histoire-caméra
8.2

L'Histoire-caméra

Sortie : 2 octobre 2008 (France). Cinéma & télévision

livre de Antoine de Baecque

Dany Selwyn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Wouah ! C’est très dense, pas toujours facile à suivre, mais ça vaut largement le coup: la profondeur des réflexions et la richesse du corpus de films invoqué sont des plus passionnantes. Pas forcément à mettre entre toutes les mains, car cela reste un ouvrage très universitaire dans son approche, mais pour les cinéphiles/historiens/amateurs passionnés de cinéma et/ou d’Histoire, c’est une Bible.

Les Religions, le sexe et nous

Les Religions, le sexe et nous

Sortie : 13 novembre 2013 (France). Essai

livre de Aurélie Godefroy

Dany Selwyn a mis 7/10.

Annotation :

Ce petit livre (qui se lit comme un précis du regard religieux vis-à-vis de la sexualité) offre un panorama assez complet des différentes pratiques sexuelles au sein des quatre grandes religions mondiales-judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme. Sont examinés, dans l'ordre: le désir sexuel et la masturbation, la virginité, les relations conjugales, la prostitution, les pratiques "moralement condamnables" (adultère, inceste et paraphilies en tous genres) et l'homosexualité. Certes, l'ouvrage reste un résumé de l'essentiel, mais on peut néanmoins remarquer (et apprécier) les multiples nuances que l'auteur apporte aux différentes doctrines et interprétations religieuses, faisant la part des choses entre ce qui relève du culte religieux en lui-même et ce qui est davantage inhérent au contexte culturel qui l'a vu naître. Ainsi, Aurélie Godefroy rappelle que certaines pratiques musulmanes telles que le voile ou la polygamie sont bien antérieures à l'apparition de l'islam, qui n'a fait que les reprendre "à sa sauce".
Le livre souligne aussi, à plusieurs occasions, les contradictions des religions sur de multiples sujets: par exemple, le fait de trouver la prostitution immorale tout en la reconnaissant comme "nécessaire" (voire en y ayant recours); ou encore, dans le cas du bouddhisme par exemple, le fait de trouver l'ambiguïté sexuelle haïssable tout en adoptant une certaine tolérance à l'égard de l'homosexualité masculine. On découvre enfin des lois religieuses qui ne sont "laxistes" qu'en apparence: ainsi la loi juive, qui autorise et même encourage les relations entre époux et le plaisir sexuel féminin, mais se montre très codifiée sur la façon dont doivent se dérouler ces mêmes rapports (pas pendant les règles, pas dans certaines positions bien particulières, et interdiction pour l'homme de jouir ailleurs que dans le vagin de sa partenaire).

Bref, un ouvrage de vulgarisation complet et intelligent, qui tout en adoptant clairement une position "progressiste" sur la sexualité, ne condamne pas les religions du tout au tout, soulignant leur rapport complexe et ambiguë à la chose, et s'interrogeant même, dans sa conclusion, sur le pourquoi d'une telle codification du coït. A lire.

Moi les hommes, je les déteste
6.2

Moi les hommes, je les déteste (2020)

Sortie : 19 août 2020. Essai, Culture & société

livre de Pauline Harmange

Dany Selwyn a mis 3/10.

Sido
7

Sido (1930)

Sortie : 1930 (France). Récit

livre de Colette

Dany Selwyn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Les Vrilles de la vigne
7

Les Vrilles de la vigne (1908)

Sortie : 1908 (France). Roman

livre de Colette

Dany Selwyn a mis 7/10.

Annotation :

« Je veux faire ce que je veux. Je veux jouer la pantomime, même la comédie. Je veux danser nue, si le maillot me gêne et humilie ma plastique. Je veux me retirer sur une île, s’il me plaît, ou fréquenter des dames qui vivent de leurs charmes, pourvu qu’elles soient gaies, fantasques, voire mélancoliques et sages, comme sont beaucoup de femmes de joie. Je veux écrire des livres tristes et chastes, où il n’y aura que des paysages, des fleurs, du chagrin, de la fierté, et la candeur des animaux charmants, qui s’effraient de l’homme...je veux sourire à tous les visages aimables, et m’écarter des gens laids, sales et qui sentent mauvais. Je veux chérir qui m’aime et lui donner tout ce qui est à moi dans le monde: mon corps rebelle au partage, mon coeur si doux et ma liberté ! Je veux...je veux !...Je crois bien que si quelqu’un, ce soi, se risque à me dire: « Mais enfin, ma chère... », eh bien, je le tue...Ou je lui ôte un oeil. Ou je le mets dans la cave. »

Mordre au travers et autres nouvelles
6.8

Mordre au travers et autres nouvelles (2008)

Sortie : août 2008. Recueil de nouvelles

livre de Virginie Despentes

Dany Selwyn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Eh bé...Despentes, on le sait, est une routinière de la crudité et du sordide, mais là...même Baise-moi n’était pas aussi noir, dans mes souvenirs.
Alors comme d’habitude avec la Virginie, c’est incisif, les phrases claquent, courtes et ciselées, et ça taille dans le lard (souvent jusqu’à l’absurde). Côté thèmes, ça cause shit, sexe, meurtre, violence, amours qui n’en sont pas vraiment, et partout où on passe, c’est la misère: qu’elle soit affective, sociale, sexuelle, intellectuelle, il y en a pour tous les goûts. Le lecteur (qui doit impérativement en avoir de solides pour ouvrir ce livre) est balloté de situation glauque en situation glauque, en s'autorisant parfois à sourire devant une phrase bien écrite, une description bien tournée ou un personnage plus attachant que les autres. Car l’auteure ne nous prive pas de ressentir une certaine tendresse pour ces derniers, finalement plus faibles que salauds. Dans une certaine mesure, on les comprend. Et on souffre pour eux (car évidemment, aucune des nouvelles ne se termine bien).
Quelques défauts subsistent néanmoins: on peut citer le caractère très répétitif des intrigues, qui se ressemblent toutes un peu, ou encore une coquetterie de style (qui se voit surtout dans les derniers textes) qui consiste à omettre volontairement des mots ou en répéter d’autres pour faire « langage parlé ». Le reste du temps, l’argot utilisé par Despentes est crédible, voire poétique, mais on se dit quelquefois qu’elle force un peu le trait.
Mes préférées: Je te veux pour moi, Balade, Blue Eyed Devil, Des poils sur moi.

Claudine à l'école
7.5

Claudine à l'école (1900)

Sortie : 1900 (France). Roman

livre de Colette et Willy

Dany Selwyn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Difficile de savoir par quel bout la prendre, cette Claudine. Sur la forme, ça a tout du journal intime d’une adolescente de province au tournant du XXe siècle: pas d’intrigue proprement dite, une succession de scènes du quotidien écrites au fil de la pensée, beaucoup de répétitions...en fait, rien n’est « passionnant » dans ce court livre. Mais on a du mal à le lâcher. Parce que l’impertinence du ton et les entorses perpétuelles de l'héroïne aux règles établies conquièrent tout de suite, et pleinement. Entre les piques lancées à ses institutrices et les chamailleries avec les camarades, Colette nous montre une jeune fille tout sauf tranquille, qui voit bien les dessous pas très sages des institutions respectables (l’école, surtout, mais pas que), et n’hésite pas à s’en moquer.
Et puis, c’est d’autant plus étonnant pour l’époque, mais Colette n’hésite pas à aborder la question de la sexualité (féminine en particulier) sans aucun détour: même si tout reste de l’ordre du sous-entendu, elle décrit noir sur blanc le désir des adolescentes pour les garçons (voire pour des hommes beaucoup plus âgés qu’elles) et les relations saphiques entre institutrices; et de façon indifférente, car tout cela fait partie du quotidien au même titre que les préparations à l’examen. Le livre est direct et honnête sur tout, sans mensonge ni sournoiserie, ce qui lui confère la réalité d’une photographie. Claudine/Colette perçoit et décortique tout avec une acuité incroyable, qui donne du relief et de la vie à un quotidien provincial assez monotone. Cela a de quoi impressionner, et même si je ne suis pas sûre d’avoir « aimé » ce livre à proprement parler (mais de toute façon, Colette n’écrit pas pour être aimée, ça se sent tout de suite), il est certain qu’il m’a fait forte impression.

La Conjuration des imbéciles
7.6

La Conjuration des imbéciles (1964)

Confederacy of Dunces

Sortie : 1981 (France). Roman

livre de John Kennedy Toole

Dany Selwyn a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'était long et dense, mais j'en suis finalement venue à bout. Et il m'est difficile de savoir quoi en penser: c'est à la fois imbuvable et jubilatoire. Les personnages, tous sans exception, sont à baffer (mention spéciale à cette pauvre miss Trixie, qui pourrait pousser le plus ardent défenseur du troisième âge à militer pour l'euthanasie), mais il est difficile de ne pas éprouver une certaine sympathie pour eux. Certains passages font éclater de rire par leur loufoquerie, d'autres ennuient par leurs longueurs. En bref, c'est à la fois génial, barré et hilarant, et (heureusement plus rarement) un poussif et indigeste. Avec, en prime, un héros qu'on adore détester.

Comme des images
6.8

Comme des images

Sortie : février 2014 (France). Jeunesse, Roman

livre de Clémentine Beauvais

Dany Selwyn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :


Un livre pour ados, au ton étonnamment adulte. On y traite de l'image de soi renvoyée aux autres et de la violence des rapports humains, dans un contexte propice à l'amplifier (en l'occurence, le lycée Henri IV, connu pour privilégier la loi du meilleur et favoriser la compétition entre élèves). Résultat, c'est noir, froid et brutal, d'autant plus brutal que la violence reste sans cesse latente. Il n'y a jamais de réelle "explosion", sauf peut-être à la fin. La tension monte crescendo au fil du bouquin, mais sans réelle apothéose ; tout reste de l'ordre du non-dit et du sous-entendu au point d'en rendre la lecture éprouvante.
De surcroît, on ne s'attache pas aux personnages. Ils sont trop ambivalents, trop détachés ; au-delà d'un certain point l'auteur ne nous permet pas de les approcher. C'est frustrant.

Pourtant, malgré l'inconfort certain que procure le livre, il est difficile de le lâcher : la réflexion est plus fine qu'il n'y paraît, le récit est intelligemment mené, et la romancière se permet parfois de petites pointes d'humour qui viennent alléger le texte. De plus, le style est assez original, avec beaucoup de tournures de phrases assez inattendues. ça apporte quelque chose de rafraîchissant au sein d'une intrigue extrêmement lourde.

Bref, c'est un de ces romans qui, entre les mains d'un auteur peu talentueux, se serait cassé la gueule. Mais on a ici une écrivaine intelligente, dont la justesse et la malice apportent un excellent contrepoint à son sujet.

Le Parfum
7.8

Le Parfum (1985)

Histoire d'un meurtrier

Das Parfum, die Geschichte eines Mörders

Sortie : 1985 (France). Roman

livre de Patrick Süskind

Dany Selwyn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Qu'est-ce qu'un dispositif ?
7.5

Qu'est-ce qu'un dispositif ? (2006)

Che cos'è un dispositivo?

Sortie : mars 2007 (France). Essai, Philosophie

livre de Giorgio Agamben

Dany Selwyn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

La Potachologie, tome 1
7.4

La Potachologie, tome 1

Sortie : 1963 (France). Culture & société

livre de René Goscinny

Dany Selwyn a mis 7/10.

Annotation :

Pour qui est familier du Petit Nicolas et autres Dingodossiers, retrouver Goscinny est comparable au retour dans sa maison d'enfance : la magie des débuts s'est un peu atténuée, mais les petites choses si reconnaissables du lieu font sourire (voire rire). Ce précis à l'usage des mauvais élèves rappellera des souvenirs à certains, mettra dans la bouches des autres des phrases du style : "C'est ma soeur/mon prof/mon surveillant/mon meilleur pote du lycée avec qui on jouait au Limite-Limite et même qu'il a remporté la partie avec la phrase "Sucer un tétraplégique, c'est encore meilleur la deuxième fois."" Bref, c'est de la douce rigolade, écrite par un guignol. Mais un guignol intelligent et sage.

PS : par contre, là où je suis vénère, c'est que l'édition dans laquelle je l'ai reçue a supprimé un certain nombre des dessins de Cabu qui accompagnent le texte. Or supprimer les figures du dessinateur (quel qu'il soit) qui accompagne Goscinny, c'est comme manger du papier en l'accompagnant de colle plutôt que de stylo noir : ça ne se fait pas.

La Confusion des sentiments
8

La Confusion des sentiments (1927)

Verwirrung der Gefühle

Sortie : 1929 (France). Roman

livre de Stefan Zweig

Dany Selwyn a mis 6/10.

Coraline
7.6

Coraline (2002)

Sortie : 3 janvier 2003 (France). Roman

livre de Neil Gaiman

Dany Selwyn a mis 5/10.

Les Filles bien n'avalent pas
3.9

Les Filles bien n'avalent pas

Sortie : 18 septembre 2014 (France). Essai

livre de Marie Minelli

Dany Selwyn a mis 3/10.

Annotation :

LOL

Dany Selwyn

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