Cover Best Of : Pixies

Best Of : Pixies

Il m'a fallu un certain temps pour finalement pouvoir entrer dans l'univers à la fois rock'n'roll et cosmique des Pixies. Le groupe, axé dans un premier temps autour de Charles "Black Francis" Thompson, Kim Deal, Joey Santiago et David Lovering, se forme à Boston en 1986. Armés d'une démo qu'ils ...

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Liste de

10 albums

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 2 mois

Bossanova
7.7
1.

Bossanova (1990)

Sortie : 13 août 1990 (France). Rock, Indie Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Quand j'étais lycéen, je me souviens particulièrement avoir séjourné dans une chambre de pote dont la pochette de "Bossanova" ornait les murs. Je connaissais les Pixies surtout par leur aura et cette chanson qu'est "Where Is My Mind" (j'y reviendrais un peu plus bas), mais déjà cette pochette signée Vaughn Oliver avait marqué mon esprit.

Quelques années plus tard, à l'écoute du disque, on se rends compte qu'il s'agit de l'album certainement le plus homogène du groupe, mais certainement aussi celui qui sonne le plus rock, au sens "classique" du terme. Si Joey Santiago le cite souvent comme l'album qu'il préfère parmi tous ses propres travaux, c'est peut-être parce que la guitare et les tempos plus réduits sont mis en avant sur "Bossanova". En outre de l'énorme single qu'est "Velouria" (le premier morceau que j'ai entendu qui m'a fait basculer pour de bon chez les Pixies), on peut compter sur une solide collection de titres qui retrouvent des caractéristiques communes : de "Cecilia Ann" (reprise magique des Surftones) jusque "Havalina", on remarque assez vite que la bande de Black Francis a voulu insuffler une dimension surf rock jusque là assez discrète dans leur musique, mais qui s'entends particulièrement bien ici. Le mélange fonctionne bien, et des morceaux comme "Rock Music" (avec les cris de goret de Francis), "Is She Weird", "Stormy Weather" ou "The Happening" permettent de construire l'une des meilleures ambiances globales jamais entendues encore chez le groupe sur un LP. Les deux plus gros points négatifs de ce disque selon moi : les tempos paraissent un poil moins fou qu'auparavant, et la tension entre Deal et Francis se fait particulièrement sentir ici, puisqu'on entends désormais quasiment plus la voix de la géniale bassiste. Pour autant, parce que l'ensemble fonctionne si bien, "Bossanova" est devenu mon opus préféré du groupe.

En bref, "Bossanova" n'est pas l'album mineur de la première partie de carrière des Pixies, étiquette qu'on peut portant lire assez régulièrement sur internet. Certes, il n'est pas aussi facile d'accès que les trois autres albums majeurs du quartet, mais il reste fort sympathique à écouter (et réécouter, surtout), dans son intégralité.

Doolittle
8
2.

Doolittle (1989)

Sortie : 17 avril 1989 (France). Rock, Indie Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 9/10.

Annotation :

"Doolittle" est à mon sens l'album "parfait" des Pixies : on y retrouve tout ce qui fait la force des bostoniens, enregistré et produit de manière magistrale par Gil Norton (qui succède à Steve Albini). C'est l'album de la confirmation : après les deux petits succès qu'étaient "Surfer Rosa" et "Come On Pilgrim", sortis quasiment coup sur coup à quelques mois d'intervalle entre fin 1987 et début 1988, "Doolittle" soude définitivement la réputation rock du groupe... En Europe, du moins.

C'est un disque porté par une poignée de singles légendaires tous autant géniaux les uns que les autres : "Here Comes Your Man", la réponse de Francis au "Waiting For The Man" de Lou Reed; "Monkey Gone To Heaven", brûlot concernant le réchauffement climatique; "Debaser" et sa référence directe au surréalisme de Luis Buñuel ou encore "Wave Of Mutilation", qu'on retrouvera l'année suivante dans la B.O du génial et trop méconnu "Pump Up The Volume" d'Allan Moyle. En dehors de ces superbes morceaux, "Doolittle" contient également certains des plus grands classiques du groupe, que ce soit l'entêtant "La La Love You", l'assourdissant "Tame", le funky "Dead" ou encore l'explosif "Gouge Away". On note également que c'est pendant les sessions d'enregistrement du disque que Kim Deal aura droit de composer et chanter non pas une, mais deux chansons : "Silver" et son ambiance un peu glauque, à la base composée pour son projet Breeders mais validée par Black Francis, et chante (des paroles de Francis) sur la génialissime face-B "Into The White". C'est en fait la tournée promo qui a suivi la sortie du disque qui va corrompre le groupe et alimenter pour de bon les tensions entre Black Francis et Kim Deal.

Il est certainement facile d'entrer dans la discographie des Pixies avec "Doolittle" tellement c'est un disque à la fois large (de par son exploration de styles et de thèmes) et son aura mythique (il est souvent cité dans les listes des meilleurs albums des années 1980, voire meilleurs albums rock tout court). Sur le côté album, je lui préfère néanmoins le côté plus "contrôlé" et homogène de "Bossanova". Sur le côté singles/tubes, il est clair que je me tourne vers "Doolittle".

Trompe le Monde
7.6
3.

Trompe le Monde (1991)

Sortie : 23 septembre 1991 (France). Rock, Alternative Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En outre de "Velouria", j'ai véritablement découvert le son atypique des Pixies avec le dernier album de la première période, "Trompe Le Monde", sorti en 1991, qui a mon avis est l'un des disques les plus aboutis du groupe. Savant mélange de rock indé, de punk et d'expérimentations synthétiques, Pixies entre dans les années 1990 en beauté. Pas de chance, ce sera aussi le dernier album publié dans cette décennie.

Les thèmes abordés sont toujours plus ou moins les mêmes que dans les trois albums précédents (ufologie; fascination de Francis pour des détails absurdes; Eros & Thanatos et cultures du monde), présentés dans un grand fourre-tout aux styles différents typique des Pixies. Cette fois la production de Gil Norton met encore plus l'accent sur les guitares sans lésiner sur certains changement, et notamment l'arrivée du clavier, tenu par Eric Drew Feldman, claviériste chez Pere Ubu à la même période, et grand pote de Black Francis. On note tout de même dans les points négatifs des paroles qui n'ont parfois pas grand sens, comme par exemple dans "Space (I Believe in)" ou Francis fait une fixette sur un musicien de session ("Jefrey / With one "F"), mais également sur un manque criant de backings vocals de la part de Kim Deal. C'est certainement sur ce disque qu'on entends le plus le conflit créatif qui opposait alors Francis et Deal. Malgré tout, c'est également l'album le plus énergique et le plus "violent" de Pixies, avec deux énormes baffes (qui s'enchaînent sur le disque, d'ailleurs) : l'affolant "Planet Of Sound" et les larsens contrôlés d'un Joey Santiago en pleine forme; suivi de "Alec Eiffel", certainement l'une des meilleures chansons des Pixies pour moi, avec son thème à la fois franchouillard et mystique (Gustave Eiffel et sa tour) sans oublier surtout cette montée en puissance inégalée dans la discographie du groupe (batteries folles de Lovering + guitares + synthé + backings de Francis et Deal). Quelques morceaux sont peut-être un poil plus faiblards, je pense notamment à la reprise assez dispensable de "Head On" (Jesus & Mary Chain) et "U-Mass", vieux titre qui sonne comme une face B d'AC/DC.

Malgré ces petit bémols, "Trompe Le Monde" est selon moi le dernier bijou caché du groupe. Souvent mal aimé par les autres fans et le groupe lui-même, accouché dans la douleur et préfigurant complètement les premiers albums solo de Black Francis, c'est pourtant un super disque si on veut découvrir les Pixies.

Surfer Rosa
7.7
4.

Surfer Rosa (1988)

Sortie : 21 mars 1988 (France). Indie Rock, Alternative Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 8/10.

Annotation :

Souvent cité comme l'album préféré de la plupart des gens qui écoutent les Pixies, "Surfer Rosa" est également leur premier véritable long format. Produit (enregistré, pardon) par Steve Albini, il compte dans la liste des albums préférés de Kurt Cobain, qui, d'ailleurs, empruntera Albini aux bostoniens pour enregistrer "In Utero" quelques années plus tard, tellement il en appréciait le son.

Le principal soucis que j'ai avec "Surfer Rosa", c'est que je ne trouve rien à redire en terme d'idées et d'expérimentation, mais que c'est l'album que j'ai découvert en dernier et pour le coup, il ne m'a pas laissé une impression aussi forte que les autres disques. Et puis, il y a "Where Is My Mind" sur ce disque, le morceau qui m'a empêché de prendre le groupe au sérieux pendant si longtemps. J'ai tellement entendu le morceau partout, et surtout dans des versions massacrées que je suis incapable de vraiment l'écouter en entier. Heureusement, il y a aussi d'énormes titres sur "Surfer Rosa", et parmi mes préférés, "River Euphrates" et ses harmonies vocales complètement cosmiques; "Bone Machine" qui sert de parfaite entrée en matière; la folie furieuse "Vamos" avec la guitare de Joey Santiago qui part dans la stratosphère ou encore "Gigantic", chanson (tube) signée Kim Deal que je trouve dix fois meilleure que "Where Is My Mind". Le reste du disque est franchement sympathique, avec d'autres moments forts enjolivés de main de maître par la production Steve Albini comme "Broken Face", "Tony's Theme" ou encore "Something Against You".

Donc voila. Pour moi, "Surfer Rosa", c'est l'album des débuts, celui où le groupe tape à toute berzingue sur tout ce qui bouge sans encore pouvoir livrer son plein potentiel. Attention, ça reste néanmoins un sacré bon disque et je comprends complètement l'aura presque divine qu'il inspire aux fans.

Come On Pilgrim (EP)
7.8
5.

Come On Pilgrim (EP) (1987)

Sortie : octobre 1987 (France). Alternative Rock, Indie Rock, Rock

EP de Pixies

Blank_Frank a mis 8/10.

Annotation :

La première sortie officielle de Pixies n'est autre qu'une sélection de quelques démos retenues par le label. Même pas besoin de réenregistrement, les démos étaient tellement bien foutues que 4AD a décidé de sortir le disque tel quel.

Ce qu'il faut véritablement bien noter avec "Come On Pilgrim", c'est à quel point le groupe arrive à créer ici sa "formule" de rock avec des passages lents suivis de passages assourdissants, ce qui va finalement définir quasiment toute la musique rock des années 1990. Il n'y a que huit morceaux sur cet EP, mais pas des moindres : déjà, une première version (plus courte) de "Vamos" mais également d'énormes classiques du groupe comme "Caribou", "Nimrod's Son" ou encore "Levitate Me". On y découvre pour la première fois aussi bien le jeu de batterie énergique et millimétré de David Lovering, les guitares cosmiques de Joey Santiago, la basse groovy et les chœurs de Kim Deal ainsi que bien sûr, Black Francis, ses textes sur la mort, l'inceste, sa fascination pour la langue espagnole ("Isla De Encanta") et son impressionnante capacité de pouvoir à la fois chanter sereinement puis hurler comme un malade en l'espace de quelques secondes.

"Come On Pilgrim", sans être nécessairement un disque à devoir découvrir à tout prix du groupe, reste certainement la pierre angulaire de leur discographie. Ils ne s'éloigneront désormais que très peu de ce tout premier EP, autant dans les intentions que dans la musique.

Beneath the Eyrie
6.4
6.

Beneath the Eyrie (2019)

Sortie : 13 septembre 2019 (France).

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 7/10.

Annotation :

Avec la reformation du groupe en 2004, il n'était pas étonnant connaissant Black Francis qu'il aurait rapidement eu l'envie de composer à nouveau pour les Pixies. Après "Indie Cindy" et "Head Carrier", sortis en 2014 et 2016, Pixies, sans Kim Deal mais avec Paz Lenchantin, sort "Beneath The Eyrie" en 2019.

Décrit comme l'album "gothique" des Pixies dans la presse, tout ça parce qu'il aborde des sujets plus sombres et parce qu'il a été enregistré dans une ancienne église, "Beneath The Eyrie" est selon moi le meilleur effort discographique du groupe depuis "Trompe Le Monde" en 1991. Ici, point de mauvaise production comme "Indie Cindy", davantage d'énergie que sur "Head Carrier", accompagné d'une envie de s'émanciper un peu du son classique des Pixies. Le morceau d'ouverture, "In The Arms of Mrs Mark Of Cain", voit carrément le groupe approcher un son à la The Cure, ce qui n'est franchement pas désagréable. D'autres morceaux sont vraiment excellents sur le disque, notamment "Los Surfers Muertos" et "St. Nazaire", qui en plus de flatter nos égos français, permet à la bande de Francis de pouvoir rebalancer du vrai son dans la face de l'auditeur. Paz Lenchantin contribue ici à l'écriture de trois morceaux, dont le "St Nazaire" cité plus haut. Elle coécrit également l'excellent "Long Rider" et son ambiance surf rock qui aurait presque pu figurer sur "Bossanova", mais également "On Graveyard Hill", un excellent titre là encore.

L'ensemble du disque reste relativement solide pour un album du Pixies 2.0, sans être vraiment aussi explosif et impressionnant qu'un de leurs premiers disques. Il prouve néanmoins que les bostoniens sont encore capables de faire du bon son, malgré l'âge. Ne reste plus qu'à poursuivre dans cette voie...

Pixies
7.5
7.

Pixies (2002)

Sortie : 8 juillet 2002 (France). Rock, Punk, Alternative Rock

Compilation de Pixies

Blank_Frank a mis 7/10.

Annotation :

Un peu bizarre, ce disque tout simplement nommé "Pixies" est en fait une compilation de morceaux non publiés provenant de la première démo envoyée à 4AD. Certains des titres de cette démo se sont retrouvés sur "Come On Pilgrim", certains autres laissés de côtés puis réenregistrés et retravaillés sur les albums suivants.

Connue sous le nom "Purple Tape" parmi les fans, la compil propose ici 9 morceaux courts, dans le style de "Come On Pilgrim". On trouve parmi les inédits d'autres titres plus familiers : une version plus rough de "Here Comes Your Man", une ébauche de "Subbacultcha" (qui sera plus tard retravaillé pour "Trompe Le Monde") ou bien même une reprise d'un titre de la B.O de "Eraserhead", le film de David Lynch, "In Heaven (Everything Is Fine)". Les six autres titres sont dans le pur esprit Pixies des débuts, avec des effusions de guitare particulièrement Santiag-ienne et des cris made in Black Francis.

Grosso modo, sans être là encore un disque inestimable, cette petite compilation éponyme permet aux plus intéressés des fans de découvrir le son de Pixies avant leur explosion, et de peut-être comprendre un peu mieux d'où ils sont partis pour arriver si loin.

Doggerel
6.1
8.

Doggerel (2022)

Sortie : 29 septembre 2022 (France). Rock, Alternative Rock, Indie Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 6/10.

Annotation :

Dernier album en date du groupe, "Doggerel" est présenté dans la presse comme le "grand retour des Pixies des années 90". Soit les journalistes disent ça juste histoire que l'album soit un minimum vendu, soit ils ont clairement loupé un truc. Alors que "Beneath The Eyrie" laissait présager un futur plutôt encourageant pour les Pixies 2.0, "Doggerel" est davantage dans la lignée de "Head Carrier", c'est à dire sans folie et trop convenu.

Heureusement, ce qui me permet de l'apprécier un poil mieux, c'est que la production est certainement un poil plus intéressante, notamment dans les chœurs et l'utilisation des claviers (meilleur exemple, la fin de "You're Such a Saducee"). Aussi, il faut noter que c'est la première fois que Joey Santiago coécrit enfin deux titres pour les Pixies : "Dregs Of The Wine", l'un des rares moments forts du disque, et "Pagan Day", facilement dispensable. L'autre moment fort du disque pour moi est "Who's More Sorry Now ?", qui reviens quasiment à la période "Bossanova" sans faire trop d'écarts, ce qui est plutôt cool quand on aime les Pixies. Pour le coup, à mes yeux, le reste de l'album est rempli de fillers parfois ennuyants, parfois carrément chiants. Reste heureusement quelques jolies fulgurances, comme le "single" "There's A Moon On", ou encore la seconde partie du morceau titre, qui me fait un poil penser à "The Happening". En fait, le gros point négatif de "Doggerel", c'est que ça traîne vraiment trop en longueur. Je peux comprendre que l'âge donne souvent envie de ralentir les tempos, mais ce que j'aime c'est les Pixies, c'est leur capacité à faire des morceaux super efficaces, joués à toute berzingue et délivrés en moins de deux/trois minutes. Et sur "Doggerel", quasiment tous les morceaux dépassent ce minutage pour souvent approcher trop tranquillement les 4 minutes. Dommage.

Du coup, "Doggerel" est sympathique, c'est un bon succédané de Pixies, bon pour la nostalgie. Si on veut retrouver un son plus fat et plus direct, autant aller se passer l'un des albums période Kim Deal. La messe est dite.

Indie Cindy
5.9
9.

Indie Cindy (2014)

Sortie : 19 avril 2014 (France). Rock, Indie Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 6/10.

Annotation :

Pour beaucoup de groupes, la reformation est un écueil à éviter par tous les moyens. Jamais les Smiths, Talking Heads ou encore Pink Floyd ne se reformeront, et pourtant leur héritage continue de persister, d'abord à travers la musique, ensuite via les projets solos de leurs anciens membres. Pour les Pixies, lors de la reformation de 2004, Kim Deal énonce une condition inébranlable : interdiction d'enregistrer un nouvel album complet, ce qui ne l'empêche pas d'écrire une nouvelle chanson pour le groupe, "Bam Thwok".

Flash forward, 2013. L'annonce est larguée : Kim Deal quitte définitivement les Pixies, les trois autres s'entourent de Gil Norton pour enregistrer trois EPs qui seront réunis l'année suivante dans un long format. Si le modèle de publication a souvent déstabilisé les fans et la presse, je suis personnellement assez content de voir que toutes les chansons ont été regroupées sous l'égide de ce cinquième album, nommé "Indie Cindy", ce qui est à mon avis bien plus simple pour l'écoute. Malheureusement, l'écoute fût justement de courte durée quand je me suis rendu compte que le son de ce disque est particulièrement mal foutu. La production de Gil Norton sonne plastique, creuse, compressée, notamment sur les batteries de Lovering pourtant d'habitude si bien ciselées. A croire que Black Francis voulait lui aussi participer à la "loudness war" en vendant un disque inécoutable par sa production. C'est carrément dommage, car certains des titres de ce "Indie Cindy" sont véritablement bons, à commencer par ce "Blue Eyed Hexe" d'anthologie, qui rappelle les meilleurs moments du groupe. Il y a aussi cet intriguant "Snakes", la ballade éponyme "Indie Cindy" ou encore le très rentre-dedans "Bagboy", qui prouve que le groupe est bel et bien de retour. Dans le même temps, les autres titres n'apportent vraiment rien de nouveau, évoquent au mieux de bons morceaux solo de Black Francis et auraient certainement pu être "écoutables" si la production n'avait pas été aussi plastique.

Je reste certain qu'il faut écouter "Indie Cindy" au moins une fois, ne serait-ce que pour entendre ce que donne un groupe mythique quand il se reforme et décide de publier un nouvel album. Cependant, je ne suis pas sûr que ce disque reste longtemps dans la postérité des Pixies... Aucun titre n'est d'ailleurs joué sur scène depuis la tournée de "Beneath The Eyrie". Dommage, ces morceaux sonnent de toutes façons mieux en live...

Head Carrier
6
10.

Head Carrier (2016)

Sortie : 30 septembre 2016 (France). Rock, Alternative Rock

Album de Pixies

Blank_Frank a mis 5/10.

Annotation :

Et voila, nous y sommes. L'album de Pixies que j'aime le moins. Et pourtant, tout aurait dû me satisfaire : Francis présente "Head Carrier" dans la presse comme l'album du véritable retour discographique des Pixies aprés un vrai/faux album ("Indie Cindy"). Ah ouais ? Ben...

En effet, pour la première fois depuis 1991, Pixies sort un album entier d'un bloc sans passer par la case EP, avec du coup un son uni, mis en œuvre par Tom Dalgety, qui succède à Gil Norton. Première chose, Dalgety travaille avec GHOST et Royal Blood, des groupes qui sonnent de manière plutôt propre dans le contexte de notre époque (musique souvent mixée pour enceintes numériques). Avec les Pixies, Dalgety impose un son qui se trouve bien trop lisse pour le groupe, sans les fioritures qu'on lui connait. Un néophyte n'entendra sur "Head Carrier" qu'un excellent album de rock, un peu lent peut-être, mais un fan aura bien du mal à s'y retrouver. Même si pour la première fois, Paz Lenchantin, remplaçante de Kim Deal, aura le droit de composer avec Black Francis, le reste du songwriting sonne fatigué et drôlement down tempo pour du Pixies. Ou sont passés les brûlots balancés à toute blinde ? Les foutraqueries guitaristiques de Joey Santiago ? Les cris de gorets de Black Francis ? Le seul titre qui retiens vraiment mon attention est "All I Think About Now", et pas forcément pour la musique puisque c'est une relecture maladroite de "Where Is My Mind" (titre qui m'horripile). En fait, c'est surtout un hommage à Kim Deal. Je trouve cette attention particulièrement touchante de la part de Paz Lenchantin. L'héritage est énorme mais elle se montre au niveau pour succéder à une véritable légende du rock. D'ailleurs, en étant un énorme fan de Kim Deal, je suis content de voir que Lenchantin fait de son mieux pour apporter un élan de fraîcheur au groupe de Black Francis en sachant à la fois respecter sa prédécesseresse tout en étant elle même. Il faudra d'ailleurs encore attendre un peu (l'album suivant) pour que la mayonnaise prenne vraiment.

Là encore, "Head Carrier" est un disque à écouter au moins pour se faire un avis, mais il est clair qu'il ne conviendra pas à tout le monde.

Blank_Frank

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