Lu et commenté pour les «pages jeunes» de Libé

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«Ulysse» parce que c'est le nom du héros, ok, mais pourquoi «15» ? J'ai pas compris. En tout cas, Ulysse n'a jamais vécu d'aventure de sa vie et aime bien glander sur le canapé. Mais quand son chat Farine disparaît, il est bien obligé de sortir de chez lui et se confronter à ses voisins pour le chercher. Mignon, mais planplan, limite chiant. M'étonnerait que ça passionne les lecteurs de 12 ans (limite haute du public cible).

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Le jeune Billy Chausson, qui a une vie de merde dans une famille de merde, se prend d'amitié pour un chat sens dessus dessous à la Picasso et l'inscrit à un concours d'animaux extraordinaires pour lui payer le véto avec l'aide de sa complice, la vieille dame d'en face. Délirant, souvent drôle (le chat parle et il n'est pas très poli), assez épique à la fin, le roman s'avale d'une traite.

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Un croco confond un petit chevalier avec un bébé de son espèce, à cause de la forme de son armure. Il d'acide de l'adopter. Les deux bestioles mettent du temps à s'apprivoiser et se comprendre. Peuvent-ils vraiment vivre ensemble ?
C'est splendide. Les graphismes au crayon de couleur sont superbes.

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Un livre plus weirdo que joli, plus dérangeant que gentil, peut-il être un bon livre pour enfants ? Même à un adulte, je ne le conseillerais pas. La maman qui meurt mais dont le cadavre congelé est soigneusement gardé en secret par son enfant (une biche) dans sa chambre, qui lui parle encore, remue vaguement les doigts mais ne veut plus se nourrir, bonjour le traumatisme.

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Piégé par inadvertance dans un panier de victuailles, papa hérisson de retrouve loin de sa haie domestique, et se met en route pour retrouver sa famille. Il rencontre un rat qui lui offre repos et réconfort, un connard de chat qui lui tend un piège, un sympathique rapace, et... c'est tout ? Un voyage intéressant mais un peu court, un peu plat. Émouvant seulement quand on sait que l'histoire a été imaginée par deux journalistes retenus otages en Syrie.

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Une histoire simple à la Petit Ours Brun – Maman aide Mona à se préparer pour aller rendre visite à Papa. Une ambition à la Cosmoschtroumpf – Papa habite sur la Lune, il faut affréter la fusée dans le jardin. Une ligne claire à la Tintin – c'est saisissant, quand la fusée quitte la Terre. Peu de mots, de jolies couleurs vives, des personnages à bonne bouille, des détails adorables et un réalisme scientifique inattendu (le vaisseau qui reste en orbite pendant que le module lunaire alunit, les trois parachutes pour faire atterrir la capsule dans la mer, j'adore). Finit trop abruptement : j'en aurais voulu 3 fois plus !

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En cours

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Petit Dino part à l'aventure tout seul avec son baluchon, mais Papa Dino le suit discrètement et arrange à son insu tous les obstacles : fleuve à traverser, attaque de cochon sauvage... C'est trop. Mi. Gnon.
Je me demandais bien ce que pouvait donner Liz Climo hors de son format habituel de gags en deux ou trois cases, et ça marche du tonnerre. On y retrouve son humour fin et bienveillant.

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Un quark raconte l'histoire de l'univers, depuis le big bang jusqu'à l'arrivée des humains. Un drôle de livre dont je n'arrive pas trop à définir le public. Le ton est adapté aux petits ("L'animal que j'habitais fut attaqué par un plus gros... Oh non, encore une fois ! Beurk... Gloups !") mais le style est ampoulé ("Vous les humains décidâtes..." ?).
Les illustrations sont splendides. J'adore les atomes flottant dans l'univers primitif, la supernova... Mais elles sont beaucoup trop rares pour permettre à un enfant de suivre un récit assez aride. Du quark au neutron à l'atome à la molécule à la cellule à l'organisme pluricellulaire à l'animal à l'humain en passant par les neutrons, les électrons, les photons, la combustion des étoiles, l'ADN, putain, t'as intérêt à être bien accroché. L'auteure écrit d'ailleurs souvent : "Tu es toujours là mon petit ami ? Tes oreilles sont bien ouvertes pour la suite ?" comme si elle craignait de le perdre en route. C'est malheureusement un gros risque.

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Un album très rigolo. Dès la première page, notre héros de la banquise interpelle son jeune lecteur pour lui demander son aide. Une sombre histoire de soupe au pili-pili mal digérée, et de HIC ! incessants qui l’empêchent depuis de HIC ! vivre une vie normale. Il paraît qu’il faut faire peur à quelqu’un pour lui faire passer le hoquet. Si on essayait ?
J’aime beaucoup le style très vif de ce dessinateur américain, Tadgh Bentley, et son sens de la mise en scène.

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Un livre étroit et haut, comme cet immeuble dont il raconte la vie quotidienne des habitants, de religions, cultures et traditions différentes. Au premier étage vit une famille catholique. Au deuxième, la famille juive. Au troisième, les musulmans. Quant à l’épicier du rez-de-chaussée, il est athée.
Avec ses pages à tourner à chaque étage, ses histoires au fil des saisons et ses dessins chaleureux et détaillés, Cité Babel est un bijou de pédagogie pour comprendre les religions monothéistes et leur pratique.

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Voilà un album minimaliste pour les plus rasibus des rase-moquettes. Tout en symétrie, il alterne à chaque page le récit du chat noir sur fond blanc et de la chatte blanche sur fond noir. Le premier vit le jour, observe les hirondelles et copine avec les merles. La seconde vit la nuit, admire les étoiles et cause aux hiboux. A l’aube, ils se rencontrent et se font découvrir leur univers respectif… avec une jolie surprise colorée à la fin.

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La nuit tombe et les deux minets sont posés là, au milieu de la double page, élégamment enlacés. Sous leurs pattes, le toit d'un immeuble américain de briques rouges. Une pluie de notes de musique traverse l'image. Les graphismes du Canadien Jon Klassen sont très beaux et donnent à l'album une ambiance urbaine inimitable. Escaliers de secours, lustres et colonnes d'une salle de concert, réverbères et métro aérien... On se croirait dans les Aristochats.
Point d'histoire ici (sauf un petit rebondissement pour la fin) : il s'agit d'apprendre à compter les chats danseurs. De page en page, ils entraînent toujours plus de monde dans leurs folies nocturnes : deux chats, quatre chats, six chats, huit chats... 1 2 3 on est tous des catsToujours en rimes, et en apprenant un nouveau nom de danse à chaque étape, du tango aux claquettes en passant par la rumba et le foxtrot.

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Le jour où Henri a «entendu» sa pensée, tout a changé. Il a découvert qu’il avait des pensées. Il en était devenu conscient. Il en a déduit que cette pensée avait été produite par quelqu’un, en l’occurrence lui. Cogito, ergo sum. Il a donc découvert sa propre existence… «Je suis moi». Combien d’enfants sentent le monde se dérober sous leurs pieds quand ils se retrouvent, au hasard de leur monologue intérieur, nez à nez avec ce genre de révélation ?

Il y a chez Henri Pinson un bouillonnement de philosophie que l’Ecole des loisirs recommande aux cerveaux de 5 à 7 ans, mais capable de mettre en fusion les méninges de tous les publics plus âgés qui goûtent le plaisir de l’introspection.

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Petit roman marrant et agréable à lire sur un garçon, Tor, qui fugue pour assister à la fête des gnomes dans la forêt. C'est un peu l'anti Niels Holgersson, il est apprécié des créatures de la nature et se lie d'amitié avec un grand troll qui a besoin d'aide pour se laver avant un rendez-vous avec sa bien-aimée.

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Élise doit suivre sa mère en déplacement professionnel aux Bahamas et elle est BLASÉE. Sa seule passion : prendre des photos avec son portable. Elle aimerait bien devenir une grande photographe. Et voilà qu'elle tombe sur un Leica abandonné au bord de la piscine... Elle ne peut s'empêcher de l'essayer en attendant de le rendre à son propriétaire, alors qu'un cyclone tropical approche.
Un peu déçue. Le titre promettait une aventure plus épique : j'aurais bien aimé voir Elise se découvrir une vocation en photographiant la tempête ou ses dégâts (et je crois que l'auteure n'a jamais fait une photo de sa vie, vu le nombre de bêtises techniques qu'elle raconte). Mais c'est surtout une histoire d'amitié et de relation à sa mère compliquées. Ca se lit bien quand même.