2021

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Janvier

Je l'ai rattrapé hier soir et c'est effectivement un des bons crus de 2020. Pour une fois, la principale qualité du film est son concept, c'est-à-dire relater quelques années d'une amitié toxique en cinq chapitres, chacun étant composé de deux-trois longues scènes tournées en plan-séquence et en temps réel. C'est original et le film a l'intelligence de ne pas sombrer dans la sur-explicitation artificielle, comme Steve Jobs où le principe du scénario pousse les protagonistes à être excessivement présents à chaque étape de la vie du héros. Ici, il y a de longues ellipses qui ne sont pas datées et le spectateur remet lui-même en place les pièces du puzzle.
Au-delà de ça, le film est vraiment drôle, les longs plans sont efficaces pour accentuer le malaise et le côté pathétique des situations. L'œuvre a beau brassé des éléments communs (amitié toxique, fiancée infidèle, famille hypocrite et tout aussi toxique), la plupart des séquences arrivent à faire mouche car le réalisateur n'en fait pas trop, cela reste plus au moins crédible et l'humour est parcimonieusement distillé.

Je pense qu'on pourrait reprocher au film d'être un peu répétitif mais j'ai trouvé que l'aspect cyclique des événements rajoutait du tragique à l'histoire. Au fond, on est face à deux ratés un peu immatures qui n'arriveront jamais à totalement s'épanouir et le film parvient bien à transmettre ce sentiment. C'est une espèce de feel-good movie dépressif en fait.

Les plans-séquence en eux-mêmes sont souvent réussis, parfois même virtuoses, et donnent beaucoup de place aux excellents comédiens.
Bref, il est très sympa et même si ce n'est pas un immense film, il a suffisamment de style pour qu'on s'y intéresse. Je recommande.

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Janvier

Malgré quelques petites imperfections du point de vue de la narration, La Communion est incontestablement une des réussites de 2020.
On est clairement devant une œuvre qui déjoue les attentes ; ce n'est pas un thriller sur l'usurpation d'identité, ce n'est pas un film sur la rédemption avec la foi en toile de fond et ce n'est pas non plus un réquisitoire impitoyable contre le Clergé.
La Communion, c'est avant tout l'histoire d'une parenthèse. Les deux scènes d'ultra-violence qui ouvrent et ferment le film en témoignent : cette histoire ne changera pas la trajectoire du protagoniste mais lui permettra simplement d'apercevoir une issue, une possibilité de s'épanouir.
Par l'intermédiaire du faussaire, le film va explorer les notions de déterminisme mais aussi de deuil et de culpabilité, à l'échelle de tout un village. L'écriture manie ses thématiques avec sobriété et parvient à éviter pas mal de lourdeurs.
L'acteur principal, constamment sur le fil, participe grandement à la réussite de l'ensemble.
Visuellement, le film est une réussite évidente. La lumière est divine, les effets de montage sont souvent percutants et Jan Komasa sait toujours placer sa caméra au bon endroit pour filmer son histoire avec simplicité et élégance.
Aussi, difficile de ne pas parler des dernières minutes, qui vont jusqu'à convoquer le cinéma brutal de Gareth Evans. Surprenant mais puissant.
Un beau film donc, que j'ai trouvé d'ailleurs très accessible et donc recommandable pour certaines personnes qui se feraient une fausse idée du cinéma polonais/européen.

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Janvier

Une relecture plaisante du mythe de Wyatt Earp, qui place cette fois-ci la relation entre le marshal et Doc Holliday au second plan. La distribution est excellente - notamment Val Kilmer qui s'approprie fort bien un rôle pourtant tenu par Kirk Douglas autrefois - et la mise en scène de Pan Cosmatos démontre un solide savoir-faire classique.
Bien sûr, l'écriture n'atteint pas des sommets et on déplorera certains excès mais le film n'en reste pas moins sympathique et bien mené.

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Janvier

Effectivement c'est très chouette.
Un film survolté et amusant qui tire sa force de l'inépuisable énergie de sa réalisatrice et de ses interprètes. C'est frais, c'est joli, les dialogues font mouche, les personnages sonnent juste...Une petite réussite.

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Janvier

Un long-métrage qui commence bien avant de sombrer dans les habituels clichés du genre.
La mise en place est donc prometteuse. L'acteur est bon, le contexte est réellement original dans le genre et les dialogues évitent de trop expliciter le passé du héros. Le film se paye même le luxe de prendre son temps pour poser son ambiance, malgré sa courte durée.
Malheureusement, tout ceci s'effondre rapidement sous une ribambelle de clichés et une sur-explicitation grossière des enjeux qui va briser tout le mystère.
Encore un film d'horreur à base de démon et de jumpscares qui n'ose pas malmener son spectateur et reste platement dans les clous.

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Janvier

Un mélodrame ambitieux et cruel sur la superficialité et l'arrogance des plus puissants. Mankiewicz plonge sa comtesse dans un milieu destructeur et dénonce dans le même temps le cynisme du monde du cinéma, la surpuissance des élites économiques et la survie absurde des traditions de l'ancien monde.
Si l'écriture est un peu plus lourde et moins nuancée qu'à l'accoutumée, le film se pare d'une aura tragique et pessimiste quasi inédite dans la carrière du réalisateur.
Très beau film.

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Janvier

Le premier tiers est une grande réussite où Larrain place les différentes pièces de son puzzle avec une élégance incroyable. Grâce à la précision de son montage et la force de son esthétique, il crée un tourbillon d'émotions et de sensations franchement scotchant.
La suite ne tiendra pas tout à fait cette promesse, Larrain délaissant trop souvent son récit au profit de décrochages poseurs un peu répétitifs et exténuants.

Ces excès sont évidemment pertinents, dans le sens où Larrain ne fait pas dans le mélodrame et veut clairement réaliser une ode totale à l'épanouissement de la femme, fut-il profondément immoral et malaisant. Je trouve juste dommage que ce traitement se fasse au détriment d'une réelle subtilité dans l'écriture.
Le résultat n’en reste pas moins enivrant et perdure dans le temps.

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Janvier

The Nightingale est un film de vengeance d'une sécheresse absolue qui ne fait aucun cadeau à son spectateur. La sobriété du style de Jennifer Kent, avec sa photographie naturaliste et son absence totale de musique, empêche tout excès voyeuriste.
L'expérience est particulièrement dérangeante car la simplicité du traitement décuple le sentiment d'horreur banale.
Thématiquement, Jennifer Kent nous parle de colonisation, de domination masculine, de racisme, de génocide. Son film est implacable, et découvre une facette peu glorieuse de l'histoire australienne.
Le film souffre tout de même de quelques incohérences et l'écriture des personnages n'est pas toujours à la hauteur des ambitions. Il n'empêche qu'il s'agit ici d'une proposition radicale, qui confirme le talent de sa cinéaste.

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Janvier

Une adaptation sincère et bouleversante de l'œuvre de Pagnol.
Du très beau cinéma populaire, avec une réalisation et une distribution de haute volée.

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Janvier

Un Clint Eastwood plutôt interminable et répétitif, où l'iconisation du personnage éponyme fatigue très vite. Bof.

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Janvier

Malgré une dernière partie qui dilue un peu le propos et un climax assez décevant, Une Femme Fantastique comporte énormément de belles qualités dans le traitement de son sujet.
Il faut d'abord saluer le remarquable sens de la narration de Sebastiàn
Lelio. Le scénario laisse le spectateur dans le flou et lui distille des petites informations au fur et à mesure, de quoi donner au film une ambiance parfois proche du thriller.
Ensuite, la manière dont Lelio explore le sujet de la transphobie ordinaire dans le contexte d'une famille en deuil est excellente. Le film préfère l'étude sociologique au misérabilisme et le tout est donc dépourvu d'excès de pathos. C'est sobre, c'est juste, c'est réaliste, c'est original.
Bref, un beau film.

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Janvier

Plutôt joli visuellement mais globalement très creux et sans émotion.
Et le jeu de Portman est horriblement maniéré, les scènes d'interview sont vraiment ratées.

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Janvier

Waves confirme que Trey Edward Shults est un cinéaste appliqué, stimulant et touche-à tout. Son film ne manque ni de style ni d'énergie et sa fresque familiale propose certaines thématiques tout à fait pertinentes ; l'avortement, la pression familiale, le deuil, le pardon, la résilience.
Un programme intéressant porté par d'excellents interprètes et des dialogues assez justes. On regrettera en revanche une deuxième partie trop étirée et un climax poussif et peu émouvant.
Globalement, le film est une réussite de plus pour le studio A24, la valeur sûre de ces dernières années pour le cinéma américain.

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Janvier

Désobéissance n'est pas d'une originalité folle mais il est porté par le remarquable sens de la narration de Lelio ainsi que par l'immense talent du trio d'acteurs principaux. Le cadre de la communauté juive - et ses restrictions liberticides d'un autre âge - est une autre raison de voir le film, le contexte étant assez rarement abordé dans le cinéma américain.

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Février

Avec une mise en scène intime et resserrée, Kantemir Balagov raconte l'histoire banale de personnes à la dérive, plongées dans un monde sans amour ni perspectives. Le film est rude comme seuls les films russes savent l'être - on pense souvent à Zvyaguintsev- mais Balagov a l'intelligence ne de pas trop charger son histoire ; le récit est hélas d'un réalisme remarquable... Je regrette cependant quelques flottements dommageables, où Balagov se perd dans des séquences moyennement utiles et d'une durée excessive. Le même film tenait en 1H40 et j'ai l'impression que certains détours sont assez symptomatiques des cinéastes cannois de ces dernières années. Bon, c'est clairement du pinaillage de cinéphile, le film est vraiment bon, surtout pour un premier essai. Hâte de découvrir Une Grande Fille.

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Février

Un film très imparfait mais qui contient tout de même des choses intéressantes
.
L'intrigue est sincèrement décevante, le concept pourtant prometteur est assez platement exploité et il n'y aucun sursaut notable dans le déroulement. Visuellement, le film est plutôt soigné mais le réalisateur tombe trop vite dans des effets clipesques pas franchement passionnants. Même au niveau du sang, le film me divise un peu ; d'un côté, le gore est réussi et réjouissant mais de l'autre, cette ultra-violence régressive est presque hors-propos avec l'atmosphère clinique du reste.
Cependant, malgré toutes ces tares, Cronenberg Jr. se trouve à certains moments et offrent quelques fulgurances mémorables. Je pense notamment à deux séquences, où le metteur en scène dépasse le clip stérile et propose de véritables belles idées en terme d'imagerie et d'atmosphère. J'aime beaucoup aussi la finalité du scénario, on sent que finalement le concept high-tech est moins important que la trajectoire de la tueuse et j'avoue avoir apprécié la radicalité nihiliste de la chose.
Bref, un film déroutant, à la fois décevant et intriguant. Pas mauvais.

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Février

Un accident industriel assez fascinant. Même le public visé va forcément rejeter un machin pareil. Dans un certain sens, c'est un film d'auteur car j'avoue ne pas avoir vu un blockbuster à ce point en roue libre depuis un moment.

En très bref, on a ici un monument de mauvais goût où la débilité candide de l'intrigue n'est interrompue que par des scènes d'action d'une pauvreté abyssale. C'est achi-long, l'écriture des personnages est aux fraises et le macguffin est digne d'un épisode de Scooby-Doo. Mais le pire, c'est cette volonté de Jenkins de créer l'émotion. Dans l'idée, pourquoi pas, avoir un film de super-héros plus axé sur l'aspect mélodramatique, ça aurait pu être chouette et original. Sauf que là, tout est tellement surligné et faux qu'on assiste simplement à un enchaînement de situations gênantes, notamment la dernière où j'ai juste failli me liquéfier de malaise.

Seules petites choses à sauver : Chris Pine fait toujours bien le taff et Pedro Pascal a l'air de s'amuser comme un petit fou dans son rôle de mégalo complètement pété.

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Février

La caricature du film d'auteur clinique et exagérément impitoyable n'est pas loin tout de même. J'ai parfois eu l'impression que le réalisateur cherchait davantage à créer des scènes-chocs qu'à faire vivre ses personnages. Bref, mes réserves sont plus grandes que pour Tesnota, qui m'a paru plus franc et moins poseur.
Cependant, Balaguov passe un cap en terme de mise en scène : le film est totalement splendide du début à la fin. L'atmosphère délétère d'après-guerre est formidablement bien rendue par la mise en scène, je ne peux que rêver de voir ce qu'il va faire de The Last Of Us. Le récit en lui-même est également intéressant, la relation destructrice au centre de l'intrigue est perturbante et résume à elle seule l'état d'esprit désespéré de la nation entière.
Un film dérangeant et pertinent, dont les contours sont parfois trop visibles.

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Février

Assez décevant de voir un tel film de la part de Greengrass. Le tout est assez divertissant et propose quelques séquences prenantes mais malheureusement, cette intrigue manque singulièrement de souffle et d'originalité.
Même la mise en scène se contente d'être efficace sans jamais sublimer quoi que ce soit. En fait, il m'a fait penser à un premier film d'un gars qui connaît bien les codes du western mais qui n'a aucune idée de la manière de les transcender.

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Février

Film passionnant, qui dépasse rapidement le compte-rendu naturaliste attendu pour tutoyer un cinéma plus insaisissable, parfois à la limite du genre.
On a à faire à un long-métrage délicieusement ambigüe, où le propos est au moins aussi intéressant que la manière dont il est délivré. Gourmet est excellent.

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Février

Avec une telle réunion de talent et un point de départ aussi excitant, on ne peut qu'être déçu de ce Mosquito Coast, film d'aventure moyennement crédible qui manque d'épaisseur dans son écriture et de souffle dans sa mise en scène. Evidemment, Weir a un savoir-faire évident et je mentirais en disant avoir passé un moment désagréable.

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Février

Un Vinterberg étonnamment sage et un peu trop programmatique, ne s'élevant que trop rarement vers les sommets qu'il aurait pu atteindre. On pouvait résolument espéré plus d'émotion, d'intensité, d'euphorie, de folie.
Malgré ses limites, Drunk reste toutefois un beau moment de cinéma. Son portrait d'une bande d'amis perdus et quasi-dépressifs est assez touchant et l'idée de base est exploitée avec une réelle sobriété. Quant à la scène finale, elle est parfaite.

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Mars

Formellement, c'est un film très stimulant. On sent que Mundruczo a réellement réfléchi à une manière de rendre les super-pouvoirs innovants et cinégiques. Dans une période où les héros s'enchaînent et se ressemblent, c'est bienvenue. La Lune de Jupiter a donc quelques très beaux moments à offrir - notamment une descente en apesanteur d'une douceur rare dans ce type de film.

Au niveau du fond, je suis un peu plus partagé. L'idée d'incruster le fantastique dans un cadre oppressant et hyperréaliste d'immigration est intéressante mais reste toutefois un peu sous-exploitée. De même, le récit et les personnages restent moyennement passionnants même si j'apprécie la morale trouble du héros.

Quant aux métaphores christiques, c'était un peu creux et inutile pour le coup.
Je reste assez curieux du reste de la carrière du réalisateur.

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Mars

Solide film de procès où Steve McQueen opère deux choix particulièrement pertinents. Premièrement, il troque son habituelle virtuosité contre une mise en scène certes très soignée mais plus sobre et moins ostentatoire. Deuxièmement, il prend longuement son temps pour montrer l'éprouvant harcèlement opéré par la police avant de débuter le procès en lui-même.
Alors, le film n'est évidemment pas d'une originalité incroyable mais ces choix lui permettent de transcender son écriture, déjà très efficace.

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Mars

Un portrait d'une justesse incroyable d'une enfant dont les troubles de l'attachement l'empêchent d'accéder à un véritable foyer. C'est émouvant, toujours nuancé et ça m'a rappeler ma petite expérience dans le milieu.
De plus, la réalisation de Nora Fingscheidt est un bon compromis entre naturalisme européen et immersion dans les émotions de Benni via un excellent travail sur le montage.
Un immanquable de 2020 passé inaperçu.

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Mars

Il est à la fois étonnant et émouvant de voir un immense cinéaste comme John Huston terminer sa carrière sur un micro-mini-film d'à peine 1H20.
The Dead est un film étrange, et il faut garder en tête qu'il provient d'une petite nouvelle pour l'appréhender correctement. En effet, le long-métrage ne dépasse jamais son synopsis et se contente de dérouler simplement le programme d'un repas bourgeois irlandais du début de XXème siècle. Il n'y a pas d'intrigues, pas d'héros, pas d'axes principaux. S'il n'y avait pas l'élégance de la mise en scène, on pourrait même ressentir une pointe d'ennui devant un film paraissant si vain. Sauf que non.

Le dernier quart d'heure, puissamment littéraire, est d'une mélancolie rare et permet l'émergence d'une véritable émotion. Celle-ci est d'autant plus grande qu'on assiste ici aux derniers maux d'un cinéaste ayant plus de cinquante ans de réalisation derrière lui. Voir une telle carrière se conclure sur une œuvre aussi modeste et mélancolique est forcément touchant.
Ce n'est donc ni un chef d'œuvre, ni un immanquable, mais c'est assurément un film qui a quelque chose.

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Mars


Quel film incroyable.
Tout d'abord, d'un point de vue formel. Que ce soit l'utilisation jubilatoire du split-screen qui décuple l'ambiance paranoïaque ou la maîtrise du montage qui nous plonge dans la psyché du tueur dans la deuxième partie, c'est juste un pur plaisir de cinéma.
Au niveau de l'écriture, difficile de ne pas s'extasier devant la modernité d'un scénario qui présente son tueur comme un simple être humain malade alors que la plupart des films actuels en sont incapables.
Bref, un immanquable du polar.

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Mars

Film totalement traumatisé par la culture du viol, un peu comme sa personnage principale. Promising Young Woman, c'est un réquisitoire jubilatoire qui est suffisamment accessible pour que son message soit entendu par le plus grand nombre et suffisamment ambigüe et inconfortable pour plaire également aux cinéphiles. Carey Mulligan est excellente, les dialogues sont précis et la mise en scène d'Emerald Fennell est tout à fait soignée.

J'ai cependant un gros bémol sur la fin, qui abuse des twists et balance toute l'ambiguïté d'un des personnages en une scène, ce qui diminue un peu le propos.

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Mars

Pourquoi personne ne parle de ce film ?
Un long-métrage français qui parvient à créer un véritable suspens, avec une mise en scène efficace et des personnages totalement crédibles, ça ne mériterait pas un peu plus d'attention ?

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Mars

J'aime beaucoup comment chaque dialogue appelle à en savoir plus sur tout cet univers, comme si on levait progressivement le voile sur un objet qu'on ne comprendra jamais vraiment. On peut trouver ça creux mais je trouve qu'il y a trop de talent dedans pour rejeter une telle curiosité.
C'était parfois drôle, parfois trop étrange et parfois vraiment très beau. L'histoire d'un acteur sans visage perdu dans un Paris fantasmé où les caméras ont depuis longtemps déserté les lieux...D'ailleurs, Carax filme très bien la ville, il m'a presque donné envie d'y retourner alors que mon séjour ne m'a pas laissé une empreinte si nette.