The Wreck
6.9
The Wreck

Jeu de The Pixel Hunt et Adrien Larouzée (2023PC)

J'ai trouvé ça quand même un peu niais et bien trop long.


Y'a quand même deux scènes très bien j'ai trouvé : celle *au téléphone*, et celle de *la révélation*. C'est déjà pas mal.


En fait le début, alors même que tout semblait (thématique / contexte / enjeu dramatique) être calibré pour m'embarquer direct, j'ai vraiment eu du mal. Les dialogues, le jeu des actrices, le déroulé des situations, tout m'est apparu plutôt poussif et pas bien crédible ... Ç'a vraiment eu du mal à décoller. Et puis viens le coup fil, et là c'était vraiment intéressant, ça m'a vraiment tout de suite réconcilié avec le jeu, "en fait il est très bien ce jeu !" ... sauf qu'il aurait dû se conclure rapidement après cette scène. Mais non, après il s'étire en plein de digressions que j'ai trouvé vraiment pas fines voir un peu bébêtes (la séquence sur le toit.... euh .....), et puis surtout vraiment soporifiques. Le jeu souvent tourne autour du pot ou rabâche de façon vraiment trop insistante, je trouve qu'il souffre d'un didactisme lourdingue qui fait que je me suis beaucoup ennuyé devant tant de répétitions et d'évidences et m'a empêché d'être simplement touché par les évènements, en permanence parasités.


Et puis les scène de "souvenirs" ... elle sont vraiment d'une pénibilité proprement usante. Sérieux, j'ai pas compris où ils ont voulu en venir, tant sur l'aspect interactif que sur l'aspect narratif avec ce "procédé". Devoir s'infliger des rembobinages itératifs d'une mini-scène pour trouver chaque prochain mot qui apparait de façon pifométrique à un moment / un endroit précis et sans logique, c'est pas loin d'être complètement débile j'ai trouvé. En plus, sans même parler que j'ai trouvé ce procédé narrativement inconsistant (et même délétère puisqu'il parasite là encore l'attention et la réceptivité à ce qui est raconté), ce que ces scènes racontent je l'ai trouvé vraiment terriblement superflu (participant à cet excès de didactisme dans lequel je trouve le jeu s'englue littéralement tout du long). En plus tentant des symbolismes patauds dont je me serais bien passé (le coup des *lobsters*, mais WTF ?? ^^). Mais le pire c'est que ces scènes sont recyclées ad nauseam, j'en avais des frayeurs au bout d'un moment "Oh non, pas encore, pleaaaaaase !!!".


Y'a quand même sinon un truc qu'a un peu créé le malaise chez moi (et pas dans le bon sens justement), c'est que sous couvert de gentille bienveillance Bisounours le jeu tend à adhérer à des principes de pensé plutôt nauséabonds, genre la déculpabilisation totale, la déresponsabilisation, la valorisation de la "confiance en soi" ; et oui pcq évidemment

à la fin ... c'est pas sa faute à l'héroïne, alors ça ça tombe bien alors ! ; autant j'ai bien aimé cette dernière séquence, la façon dont elle révèle la relation problématique et destructrice, autant replacée dans l'ensemble de l'histoire, ça joue comme le plot twist qui "sauve" l’intégrité morale de l'héroïne de façon un peu facile et évacuant toute les remises en question ... qui auraient pourtant mérité d'être légitimes, plutôt que tomber dans la facilité "tu vois, elle était gentille, et c'était pas sa faute, elle a rien fait de mal en fait, c'était les méchants". Un peu chaud quand même. Et puis même à la toute fin, on a prétendument plusieurs choix ... mais, déjà incompréhensibles tels que formulés (je voulais faire un truc et impossible de comprendre sur quelle option cliquer pour que ce soit ça ...), on nous interdit certaines options pourtant explicitement envisagées dans les dialogues (qui seraient jugées trop "radicales" ? Bah je sais pas, c'est vous qui me vendez une histoire aux prétentions radicales, alors m'imposez pas après une façon doucereuse et mièvre d'agir ...).

((Bon, je m'éterniserai pas sinon sur les petites tartes à la crème saupoudrées ici et là du genre "la difficulté d'être une femme dans ce monde façonné par et pour les hommes", "la charge mentale", ou le coup des chaussures à talons ; ça reste de toute façon marginal, même si ça fait pas très sérieux.))


Enfin bref, sans doute ne faut-il pas prendre à la légère les premiers mots de l'héroïne (qui parle vraisemblablement pour l'autrice) : "J'aime les comédies romantiques un peu culculs." (ce ne sont pas les mots exacts) Parce qu'au final l’œuvre relève pas mal de ce genre d'écriture, pleine de bons sentiments lénifiants sous couverts de grands drames humains.


Qqs scènes sortent du lot, quand même (comme dit plus haut), et j'en retiendrai qqs trucs intéressants malgré tout.

Nival
5
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le 24 avr. 2023

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