Saignant ou à point ? Ah, ben, trop tard, il a filé le salopiaud...
UN CONTE SANGLANT
Il était une fois, dans une contrée lointaine, vivant dans la forêt des steaks, un valeureux steak saignant. Sa concubine carnée, aux allures de steak de dinde, Bandage Girl, n'avait d'yeux que pour l'appétiss... Enfin, le beau Meat Boy. Que dis-je, Super Meat Boy. Un jour, le terrible, le maléfique, le redoutable, l'indomptable (ah non c'est un autre, ça !) Dr. Fetus, pauvre bébé prématuré jonché sur un corps de cyborg bodybuildé, éternel frustré de la vie, s'en prend au morceau de viande. Impossible de se l'expliquer, cela semble tristement et radicalement viscéral : il déteste SMB ! Gniiiaa ! Ni une, ni deux : il capture la fillette carrée. Ni une, ni deux : le héros part à sa recherche. En deux mots : un mix de scénario des romans de Zola, Proust et de Jean-Jacques Rousseau... En plus abouti, bien entendu !! Voyez le genre ?
SANS MOUSTACHE, SANS SALOPETTE...
Sous ces initiales faisant penser naturellement à Super Mario Bros... (Hein, quoi, vous ne vous en doutiez pas ??) se cache un jeu de plate-forme indépendant créé par le duo frapadingue d'Edmund McMillen et Tommy Refenes, qui, bien sûr, semble avoir fait ce choix en guise d'hommage. Classe !
Outre sa thématique politiquement incorrecte (merci, oh, toi, dieu magnanime de la scène vidéoludique indépendante !!), le jeu propose des niveaux assez courts où tout est fait pour entendre, le plus souvent possible, de nombreuses nuances de « splash » ou de « sploutch », symbole d'une défaite de courte durée. Dur, oui, frustrant, non, addictif, un peu trop.
À LA RECHERCHE DU BOUT DE VIANDE PERDU
Les points forts de SMB sont indiscutables : c'est fluide et précis. Un bouton permet de courir un peu plus vite et quoi qu'il arrive, il est toujours possible, tel un certain plombier survitaminé, de rebondir sur les murs. Chaque niveau, faisant plus penser à un tableau qu'à un niveau réel, a un unique objectif : aider le gaillard à rattraper sa tendre, douche et juteuse tranche de comparse. Pas de bol, le méchant docteur est toujours le plus rapide, fichtre. Joue-t-il avec vous ou êtes-vous vraiment à deux doigts de récupérer votre promise ? Oulala, quel suspens !!
Avec ses 350 niveaux, on peut dire que les développeurs de la Team Meat (ça donne faim, vin de dious !) sont des sérieux ! Chacun d'eux, réparti parmi des mondes thématiques, est réalisable dans n'importe quel ordre... Avec l'obligation d'en faire un certain nombre avant d'atteindre un boss... Un peu comme les applications iPhone, quoi.
Une fois certains niveaux clôturés, des personnages deviennent jouables... On retrouve ainsi des personnages de plusieurs autres jeux indépendants tels que Minecraft, Machinarium, World of Goo ou encore Braid... C'est beau, on dirait presque une famille !
Visuellement, le jeu est joli mais reste un peu trop net et propre. Certains niveaux ont de la gueule, déjà sur le plan du level design mais aussi sur le choix visuel. On retrouve ainsi (comme dans l'excellent Donkey Country Country Returns) des niveaux à contre-jour.
La bande originale, dont je parlerai bien assez tôt, est d'une dynamique exquise. Elle comprend en plus des variantes au piano (non présentes dans le jeu) d'une précision et d'une richesse inouïes. Mais... non, n'insistez pas... ça sera pour une prochaine fois !
Une valeur sûre de la scène indépendante, trouvable à l'écriture de ces lignes, en dématérialisé (intéressant suivant les vagues fréquentes de soldes chez Steam) ou en boîte...
C'est reparti... « Yaaaaaaahhh... Spoultch »....
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