Shovel Knight par Rase_Poutine

Shovel Knight est un jeu d’action-plateforme, en clair, on saute partout et on tape tout ce qui bouge. On pourrait se dire que c’est finalement comme beaucoup d’autres jeux, oui, mais… Les créateurs du jeu ont voulu rendre hommage au style rétro 8-Bits, je dis ça parce que c’est loin d’être innocent. Bon, dit comme ça on a envie de rallumer sa console dernière génération et de se flatter la rétine avec des trucs « qu’on a pas besoin de se demander ce que ça représente », parce que c’est beau et net. Pourquoi s’infliger un voyage dans le passé ?

Gameplay : Les créateurs ont voulu nous concocter un jeu comme on les fait plus. Pas de didacticiel pour apprendre c’est quoi les boutons, des contrôles simples, une difficulté relevée, une architecture clairement découpée en niveaux sans trop de liens entre eux. Autant l’avouer, j’ai mis dix plombes à comprendre comment sélectionner les pouvoir du petit bonhomme, on est un poil frustré de devoir composé avec deux pauvres boutons et on a des vies infinies donc on repassera pour le côté « hardcore ». Cependant, il faut bien avouer que cela cache l’un des points forts (peut être le seul) du jeu.
Notre bon chevalier répond au doigt et à l’œil. Tant et si bien que lorsque l’on perd misérablement pour la centième fois au même endroit dans le même piège ou contre le même « truc qui balance des bidules », il est impossible de blâmer rageusement le jeu tout en mangeant sa manette. Non, on fini par se dire, « bon, qu’est ce que je fais mal ». C’est la marque des jeux bien finis comme il faut, chapeau messieurs les développeurs.

Graphismes et musiques : Bon, bah tout est dit dans l’intro, on recherche ici le charme désuet du 8-Bits. Et autant dire qu’à ce niveau on entre gentiment dans une mini arnaque. La NES ou la Master System n’auraient jamais pu afficher les arrières plans et toutes les couleurs présentées à l’écran. Pas sans une montagne de bugs et de crashs. Quitte à s’arranger avec la réalité autant ne pas se limiter de la sorte. Car des fois nos pauvres mirettes aimeraient des couleurs plus douces et des effets moins « flashy-go-go-power-rangers ».
La musique, elle, reflète très bien ce qui se faisait à l’époque. Elle est particulièrement bien composée compte tenu des limitations diverses. Celle des premiers niveaux parvient même à être entraînante, et c’est un miracle en soit quand on se rappelle de la bouillie auditive que pouvait vomir cette génération de console. Le problème, c’est que la palette de son n’est pas assez variée et que nos esgourdes finissent par lâcher malgré le talent incontestable des compositeurs.

Durée de vie et rejouabilité : Shovel Knight est court, un joueur chevronné accro au rétrogaming en fera le tour en quatre à cinq heure. Comme je n’appartiens pas à cette catégorie je suis mort 207 fois en huit heures de jeu. Ceci dit les jeux de la génération de consoles à qui l’on rend hommage ici n’étaient pas bien longs non plus, on est donc tout à fait dans le thème ! On peut toujours chercher à collectionner les musiques disséminées sur les parchemins dans les niveaux, mais comme vous l’avez compris, je fais l’impasse là-dessus. Reste un newgame+ qui vous confrontera à une difficulté plus grande si c’est ce que vous cherchez à tout prix.

Conclusion : Du coup on se demande qu’elle est la démarche, entre le jusqu’au-boutisme annoncé et les petits arrangements fait ici et là. Si certains l’annoncent comme le meilleur jeu 8-bits jamais créer, pour ma part je suis franchement dubitatif ! Je pense qu’il s’agit d’un bon petit jeu indé, au public bien ciblé et à la campagne marketing remarquable. Ce qui est déjà pas mal du tout ! A l’origine je voulais juste incarner ce personnage de chevalier armé d’une pelle parce que l’idée était marrante et finalement je me suis laisser porter jusqu'à la fin du jeu. C’est là la preuve qu’il est bon au-delà de toutes considérations. Je lui donne donc la note de 14/20 parce qu’une part de la démarche est trop prétentieuse et qu’abordé sous un autre angle il aurait été autrement plus plaisant.