On va faire court.
Le jeu regorge de bonnes choses : gameplay très riche, bonne gestion des zones ouvertes (surtout en Afghanistan) permettant de multiples approches, bonne intégration et variété dans les alliés, j'aime la gestion de base et de personnel, les références, notamment à 1984, sont bien amenées pendant la majorité du jeu ... et on se laisse porter dans l'histoire malgré l'absence de scènes marquantes dans le chapitre 1. Puis, on attendait finalement cette transition, des explications liant MGS 3 à MGS 1. Reliant les Metal Gear aux Metal Gear Solid, etc. On les a enfin. Chouette ...


Les défauts s'oublient presque, comme la Mother base gigantesque mais assez vide (allez, on va vous parler des références partout dans le chapitre 2 ou des emblêmes/diamants à récupérer, mais elle n'a pas de vie quoi ... C'est le Normandy de Mass Effect 1) et aux événements scriptés finalement assez rares, les ennemis en armures intégrales dans certaines missions, le fait que l'intégralité des dialogues importants soit en cassettes et non en cinématiques (un choix, certes, mais qui me déplaît comme il plait à certains, certains événements importants perdent TOUT leur impact et certains personnages, comme Skull Face, bien écrits, sont gâchés. Car on ne prend conscience de leur grandeur d'écriture qu'après leur histoire ... via une cassette ... qu'on doit écouter dans un hélico pour être loin des interférences ... donc sans rien faire), ou le mauvais goût de placer des séquences sexy avec Quiet dans l'hélico ou sur la base quand son personnage est suffisamment travaillé pour éviter cela, ou le recyclage des zones dans les missions secondaires (SOUVENT). Ou le fait que ce ne soit pas un open world (mais ça personnellement je m'en foutais un peu, ça ne m'intéressait pas spécialement ... je me demande juste pourquoi faire la promo là dessus pour finir sur de telles limitations. mais soit).
Bref, on oublierait presque tout ça. Tout comme les cassettes musicales à récupérer nous font oublier qu'une partie du jeu nous oblige à faire des side ops jusqu'à déclencher un script amenant à la suite de l'aventure.


On oubliait, on oubliait que le jeu n'était pas fini. Jusqu'à ce qu'une grande partie du scénario soit oubliée au profit d'une fin précipitée et relativement peu subtile (donc décevante, que ce soit dans ses références ou dans son contenu). Oui, là je parle de la fin "finale". Certes, elle nous rassure, on ne reste pas sur la première fin. Il y a bien un 4e mur cassé, littéralement. MGS ne reste pas un simple nanard. Mais ...


Bref.
S'il y avait eu la suite de l'histoire d'Eli, que la révélation (même si on s'en doute beaucoup, via les cassettes ou les mots d'Eli. Mais le suspens était maintenu par le jeu donc soyons naifs) ne se faisait pas dans ce simple défilé historique pré générique, j'aurais sans doute mis un point de plus.
Et si on avait eu ce dernier bout d'histoire, sans doute un de plus. Et ce MGS aurait figuré parmi mes plus hautes notes.
Néanmoins, il n'est pas fini. Et alors je me rappelle les défauts. Et alors, je me rappelle qu'il y a 4 cassettes pour parler de hamburgers et aucune pour parler des événements à liés à Eli à la fin du chapitre 2. Et alors, je me rappelle que j'ai du capturer un chacal pour déclencher la disponibilité de la mission 46, et que cet enchaînement entre le chacal et la révélation n'a absolument aucun sens. Et alors, je me rappelle que MGS V maîtrise mal certains éléments, hésitant entre diviser ses missions en deux missions quand il y a des boss à la peace walker (mission d'infiltration, puis mission suivante = combat de boss) ou obliger le joueur à les faire d'un coup. Et alors, je me rappelle que le jeu a des classements "missions principales/side ops" parfois très douteux. Et alors ...


Mais j'aime The man who sold the world, et le fait que Quiet écoute régulièrement les Joy Division quand je me rends sur la Mother base m'a beaucoup plu. Donc j'oublie, et je pars chasser un ibis légendaire. Car de toute évidence il existe des oiseaux légendaires qui méritent, eux et eux seuls, d'être capturés. Et j'oublie Eli, et Psychomantis, et ce qu'ils ont emporté.
Et je me réécoute les enregistrements de la vérité en me disant que cela doit suffire pour beaucoup comme explication, et que j'en attendais trop, probablement, et que les cinématiques auraient été un gâchis, selon certains.
Soit.
Mais j'aurais aimé être bien plus subjectif, car j'aimais les thématiques bien abordées ... comme l'envie de vengeance et ses conséquences, la douleur fantôme (psy & physique), les armes biologiques, le langage comme domination, les actes comme identité, quelques troubles psy ..., et celles mal abordées comme les enfants soldats (qu'on ne peut jamais ô grand jamais tuer, même les no name qui nous tirent dessus) ... et j'aurais aimé mettre 8, voire 9. Mais hélas ... non.


Si toutes les fins du jeu avaient l'impact de la fin cachée (mission 45) ... C'est un peu dommage qu'une fin "Buddy" soit infiniment supérieure, en écriture et impact, à la fin "Révélation" par exemple...

Alexandreh
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le 17 sept. 2015

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Alexandreh

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