Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty
8.1
Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty

Jeu de Hideo Kojima et Konami (2001PlayStation 2)

Je vous ai parlé de ce pote à moi. Ce pote chez qui le jeu vidéoludique, la dégustation de curly et le fumage intensif de moquette verte à fleurs étoilées était devenu un art de vivre, un véritable projet artistique. http://www.senscritique.com/jeuvideo/Resident_Evil_2/critique/23118330

C'est en passant le prendre, il y a déjà quelques années de ça, pour aller faire quelques courses:
Faire le plein de Curly, d'apéricubes et autres minizza. Un vrai régime de "Gamer".
Faire le tour du rayon alcools, béats, en quête de nouveauté éthylique, pour tenter d'étancher cette soif de découverte; et passer chez notre pépiniériste aux yeux rouges faire l'achat de quelques plaques de ce gazon biologique qui rend content.

C'est ce jour-là que je fis la connaissance du "Metal Gear Solid" de Maître Kojima.

Me voilà devant sa porte, cette porte taguée de sens interdit discriminatoires où facteurs, voisins et cons en tout genre étaient formellement proscrits.
Seule certaines catégories bien spécifiques avaient la chance de pénétrer l'antre de la bête, comme par exemple:
Les amis de longue date accompagnés d'un pack de bières, ces fameux pépiniéristes rastas aux yeux rouges et aux mains pleines et des gonzesses aux seins énormes, à la virginité douteuse, dont la pudeur se serait perdue sur le chemin en même temps que leur petite culotte (Une catégorie, hélas pour lui, beaucoup moins représentée devant sa porte).

Je frappe... Rien... J'entre. J'aperçois mon vieil ami.
Il se tourne vers moi l'air inquiet, le regard dur, me faisant signe de la main de ne surtout pas parler et de me déplacer avec la plus extrême prudence.
Rampant sur la moquette percée de trous de boulettes et maculée de liquides douteux, j’atteins péniblement le canapé et grimpe dessus sans le moindre bruit.

Mon ami est nerveux, tendu, en éveil comme il ne l'a sans doute jamais été.
Je lui demande à mi-voix ce qu'il se passe; vif comme l'éclair, il met sa main devant ma bouche en regardant méfiant autour de lui et me montre l'écran de sa télévision d'un signe de la tête.

Un homme. Un homme seul à l'assaut d'un cargo bourré jusqu'à la gueule de "motherfuckers" de première.
Largué pour foutre le rifle sur un tanker qui abriterait un nouveau prototype de Metal Gear développé par l'US Marines.
Mais le piège vient de se refermer sur le joli petit cul de Solid Snake.

Seul contre tous. Mon pote me regarde, la peur se lit sur son visage.
Ne dis rien ma couille, j'ai pigé ! A toi de jouer cowboy !!

Planquer des plombes derrière un pylône attendant une saloperie de garde pour le shooter en pleine tronche, ne pas oublier de planquer sa carcasse encore fumante dans ces casiers de rangements pour ne pas alerter la garde.
Surprendre ces enfoirés qui veulent faire péter notre bonne vieille planète, en leur lançant un "Freeze !" d'outre-tombe avant de leur tirer un coup de pistolet hypodermique dans les roubignoles.
Se planquer sous des caisses, se faufiler à la vitesse de l'éclair, devenir un fantôme, une ombre.
Un putain de ninja avec la gueule de Kurt Russel.
Il est là son devoir !!

C'est une aventure extraordinaire. C'est l'immersion complète dans le virtuel et l' "infiltration game" à son apogée.
La révélation que le jeu vidéo n'est pas que ce triste chemin balisé que l'on suit bêtement jusqu'à la révélation finale aussi fade qu'un épisode de "Joséphine Ange Gardien".
Kojima ne crée pas que des jeux, Kojima est un créateur d'émotions, un inventeur de mondes.
Un alchimiste manipulateur qui transforme ta manette de "Play" en fusil mitrailleur, ton canapé crasseux en pétrolier infesté de mercenaires de tout poils et ton ami bedonnant et "bédo" nnant en un soldat d'élite surentraîné.

Je me levais et partis discrètement, laissant mon ami aux prises avec l'odieux Revolver Ocelot.
Je me retournais avant de fermer sa porte d'entrée et je le vis. Un ventre tendu et rond comme un ballon où trônait fièrement un reste de curly entre les plis de son tee-shirt "Megadeth", des yeux rouge sang mi-clos fixant cette lumière cathodique et ce joint, ce bédo, ce merveilleux trois-feuilles en train de s'éteindre paisiblement entre ses lèvres séchées par la concentration. Un héros.

T'es un héros mon pote ! Tout simplement.
Ze_Big_Nowhere
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Vous ai je déjà parlé de ce pote à moi ?...

Créée

le 20 juil. 2014

Modifiée

le 20 juil. 2014

Critique lue 1.8K fois

51 j'aime

15 commentaires

Ze Big Nowhere

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

51
15

D'autres avis sur Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty
Amrit
10

Epopée Metal Gear - Partie 4: L'illusion ludique

(Version du 22 août 2015 à l'occasion de mon épopée sur l'intégrale de la série) Douze ans que je n'avais plus touché à ce Sons of Liberty. Et je me demande pourquoi. Après tout, il s'agit de mon jeu...

le 5 janv. 2011

59 j'aime

15

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty
Fritz_the_Cat
10

Le 13ème amendement du jeu vidéo

Il y a des oeuvres auxquelles on n'ose pas toucher. Personnellement, je n'ai pas encore osé écrire sur celles de Kubrick. Trop massives, trop intimidantes. Côté jeux vidéo, c'est MGS2 qui me laissait...

le 30 sept. 2015

21 j'aime

Du même critique

Touche pas à mon poste
Ze_Big_Nowhere
4

Touche pas à mon despote !

J'ouvrais péniblement les yeux aux sons d'applaudissements frénétiques et mécaniques. J'étais assis au milieu d'un public bigarré, béat d'admiration devant ce qui se passait devant lui. Les...

le 3 mars 2016

241 j'aime

42

Les Anges de La Télé-Réalité
Ze_Big_Nowhere
1

Les Tanches de la téléréalité

12:30. Brenda se lève difficilement après une nuit arrosé avec ses amis dans une boîte à la mode de Miami. A ses côtés Jenifer, Steven et Brandon ronfle paisiblement sur les coussins multicolores...

le 28 mai 2015

227 j'aime

30

South Park
Ze_Big_Nowhere
10

American Way of F*ck

Colorado. État de l'Ouest des États-Unis. Capitale: Denver. Une superficie de 269 837 km2 pour plus de 5 millions d'habitants. Des vallées gigantesques d'un côté, les montagnes rocheuses de l'autre...

le 28 déc. 2015

198 j'aime

16