Au nom d'Harman

Killer 7 pourrait être qualifié sans ambages d’OVNI : Objet Vidéoludique Non Identifié. Il s’agit ici d’une version remasterisée d’un titre complètement fou sorti à l’origine en 2005 sur Gamecube. J’avais acheté le jeu à l’époque mais devant une telle proposition je ne vous cache pas que j’avais rapidement abandonné. Vous êtes dans la peau d’un tueur à gage doté de 7 personnalités différentes. L’histoire prend place dans un contexte de tension diplomatique entre les Etats-Unis et le Japon sous fond de lutte séculaire entre le Bien et le Mal. Je ne passerai pas par quatre chemins, Killer 7 s’adresse principalement aux puristes, aux vieux joueurs car ce n’est ni la réalisation graphique ni le gameplay et encore moins le scénario cryptique au possible qui attireront les joueurs « nouvelle génération ». Autrement dit, Killer 7 est un excellent titre mais à ne pas mettre entre toutes les mains tant il est déstabilisant. Il faut être relativement ouvert d’esprit pour comprendre la volonté de son créateur, Goichi Suda, le père de nombreux titres fameux tels que No More Heroes ou encore Lollipop Chainsaw.

Question gameplay, vous êtes dans une sorte de rail shooter car vos déplacements à la troisième personne sont limités au cheminement crée par les développeurs, impossible d’aller où l’on veut. Cependant quelques intersections vous seront proposées afin notamment de résoudre des énigmes pour la plupart simplistes à base d’anneaux élémentaires. Les phases de tirs basculent sur la vue à la première personne, immobile, et vous permettent d’éliminer les Heaven Smile (des sortes de monstres diaboliques qui ricanent à votre approche) ou les boss de fin de niveau. Pour maximiser vos chances de survie, un système de scanner vous permet de voir les Heaven Smile autrement invisibles à l’œil nu. De même, des points faibles apparaissent sur les ennemis afin de les tuer plus facilement et de récolter un maximum de sang. Le sang récolté permet quant à lui d’améliorer les caractéristiques de vos personnages une fois le calme et la sérénité des salles de sauvegarde retrouvés (Capcom oblige).

Chaque tueur dans Killer 7 possède son arme et ses mouvement propres que ce soit la manière de recharger, la façon de se mouvoir, la vitesse des déplacements et surtout un pouvoir unique obligatoire pour progresser dans certaines situations. A vous d’utiliser chacune de ces personnalités au plus juste pour ne pas rester bloquer. Pour ma part, j’ai trouvé le titre pas toujours très clair et me suis parfois aidé d’une soluce sur internet. Comptez environ une quinzaine d’heures pour en voir le bout, c’est très long surtout pour ce type de projet. A la fin, je souhaitais vraiment arriver à la conclusion. Non pas que ce Killer 7 soit mauvais, au contraire même, mais la redondance de la boucle de gameplay finissait par sérieusement se faire sentir dans le dernier segment.

Pour ma part, et en guise de conclusion, je suis ravi d’avoir pu donner une seconde chance à un titre aussi unique de mon adolescence. Killer 7 s’apparente clairement à un jeu d’auteur, un OVNI, à la fois insaisissable et incompris. Clairement à ne pas mettre entre toutes les mains car la violence des propos comme de la mise en scène peut déranger les plus sensibles. Enfin, je suis très étonné que le gameplay si particulier de Killer 7 n’ait jamais été repris dans des productions à plus gros budget. Je pense qu’à dose homéopathique le rail shooter à encore de l’avenir. Tout dépend évidemment de comment on le met en pratique, certes.