Retourner à la source des jeux d'aventure

Comme toute forme d'art, le jeu vidéo a ses classiques, des codes si bien ancrés dans les habitudes des joueurs que l'on fini par les oublier, et que l'on oublie surtout le plaisir que l'on a éprouvé lorsqu'on les a découvert pour la première fois. Au fur et à mesure, les jeux ont intégré tout un tas de mécaniques diverses pour se réinventer et éviter les poncifs. Mais la base elle ne bouge pas, car il s'agir toujours de raconter une histoire, et de prendre plaisir à sa progression. Et c'est à ce titre que Kena est une madeleine de Proust terriblement jouissive. Car le jeu est simple, épuré de toute sur-couche inutile. C'est juste une belle histoire, dans un univers fantastique, avec pour le servir un gameplay classique mais évolutif.

Alors pourquoi Kena n'est pas juste qu'un petit jeu simple et sympa ? Et bien parce qu'il sait très bien ce qu'il fait. Il sait qu'il puise dans ce qui fait l'essence du jeu d'aventure: donner de l'importance à tous les détails, à chaque action comme à chaque personnage. Vous n'aurez pas douze milles armes à votre disposition, ni de gestion d'inventaire, ni de magasin ou de craft. Par contre, chaque évolution de vos habilités ou de votre équipement est amenée avec une grande attention, et devient un changement épique dans votre quête, en faisant l'objet d'une mise en scène poétique qui vous permettra de l'apprécier et de lui donner du sens.
C'est en cela que ce jeu rappelle tant de souvenir, des vieux fables aux Zelda, avec la touche next gen et le dynamisme (pas autant) des Ratchet & Clank. Une quête, 3 zones, 3 souvenirs à chaque fois, des boss et des upgrades sur la route, rien de plus simple. Mais quand c'est bien fait et sans superflu, on se rappelle que c'est la recette gagnant qui permet de mettre en valeur une histoire et un univers.
Kena est un jeu simple, poétique, fidèle à lui même. Il ne réinvente rien mais revient aux racines du genre. Il n'est pas non plus trop simple et les combats tout comme l'exploration pourront vous donner du fil à retordre dans les modes de difficulté les plus élevés (surtout sur les boss pas toujours très bien équilibrés).

Un plaisir de simplicité et de sincérité qui fait plaisir à jouer, tout comme l'autre bonne surprise de l'année It Takes Two, et qui démontre que l'on est pas obligé de suivre la surenchère pour faire un bon jeu.