Devil May Cry 5
7.4
Devil May Cry 5

Jeu de Capcom et Virtuos (2019PlayStation 4)

Onze ans.
C'est le temps qu'il aura fallu pour qu'une véritable suite au 4ème opus de la mythique franchise Beat'them'all de capcom voit enfin le jour.
Après un reboot clivant par le studio anglais ninja theory en 2013 (malgré quelques qualités), inutile de dire que l'officialisation d'un vrai cinquième opus 5 ans plus tard à l'e3 2018 fut un véritable bonheur pour moi et tous les amateurs/fans du célèbre chasseur de démons.
Longue attente qui n'aura pas été veine tant ce cinquième épisode sous l'égide d'itsuno-san (chef de projet dérrière la plupart des opus de la licence) s'avère être une réussite à bien des égards !


Le pitch ? il est très simple.
Quelques années après la fin des évènements du quatrième opus sur l'ile de fortuna, la ville de redgrave city est envahie par un géant arbre maléfique (le qliphoth) venu des enfers dont les racines et les démons qui en sortent s'amusent à massacrer les civils, provoquant ainsi un chaos sans précédent.
L'occasion idéale pour l'agence devil may cry de reprendre du service que ça soit du côté de nero (protagoniste principal de dmc4) par le biais d'une agence mobile en van à l'aide de son associé, l'excentrique Nico ou du côté de ce bon vieux dante, motivé ici par des raisons plus personelles, acompagné de ses deux atouts de choc et de charmes que sont trish et lady.
Nos deux combattants légendaires vont devoir s'unir avec un mystérieux individu (évoquant un adam driver ayant jeuné pendant des semaines croisé avec un chanteur d'un groupe de glam metal) pour vaincre un "grand méchant démon qu'il est pas beau" capable de les ratatiner comme des petits poids.


Un scénario assez classique comme la saga nous a tant habitué, mais qui se révelera ici bien narré et aussi mieux mis en scène que par le passé (chacune des cut-scenes est un vrai régal et certains moments de scénario puent la badasserie à plusieurs reprises) avec son lots de surprises et de moments forts, avec nottament de nombreuses références subtiles aux autres épisodes de la saga ou même de l'univers étendu (anime, light novels), un vrai hommage à la saga qui fera vraiment plaisir aux fans ou simplement à ceux ayant parcouru plusieurs fois les précédents épisodes.
Scénario qui pourra aussi être apprécié par les nouveaux venues grâce à la bonne initiative de capcom de proposer un résumé assez exhaustif et claire des évènements principaux de la saga dans le main menu. (ou qui pourra être aussi utile pour se faire une petite piqure de rapel avant d'attaquer ce cinquième épisode).


Les personnages s'avèrent encore plus classe et réussie que jamais avec un léger redesign plus réaliste adapté au re engine et moins "bishonen" que par le passé pour ce qui est des visages (heureusement leurs look s'avèrent toujours autant japonais dans l'esprit) qui fait clairement son effet, avec nottament un nero que je trouve plus charismatique et moins générique que dans dmc4, un dante qui a pris de la bouteille mais toujours aussi badass et iconique et V s'avère être véritablement surprenant en étant un personnage moins stéréotypé que ce qu'on aurait pu croire.
Petit bémol cependant pour les demoiselles qui malheuresement sont sous exploitées au possible, voir mêmes mis en arrière-plan.


en effet à part voir lady et trish toute nue on ne les voit jamais se battre...celles-ci se contentant de rester à l'abri dans le van de nico les 3/4 de l'aventure, peut-être occuperont t'elle une place plus importante dans un eventuel DLC ou une special edition ?


Mais la principale nouveauté de cet épisode est la possibilité d'incarner trois personnages différents pour 3 gameplays qui le sont tout autant , aux capacitées et spéficitées bien distinctes et procurant chacune un gamefeel et des mécaniques de gameplay radicalement différentes.
Alors qu'on aurait pu craindre le coup du recyclage de DMC4 il n'en sera rien et les 3 gus vont chacun suivre leurs parcours sans devoir retraverser les zones de leurs compagnons, et le déroulé du jeu fait alterner le joueur entre les différents personnages selon les besoins du scénario, et la notion de choix sera ici absente à part pour deux missions seulement. (rendant le mode co-op online parfaitement useless....)


Ces 3 Gameplays à la fois très différents et complémentaires représentent sans aucun doute la plus grande réussite de ce cinquième épisode.


Nero reprend ici son gameplay du 4, avec son wire snatch (le simili grappin servant à ramener les petits ennemis ou se rapprocher des gros bestiaux) qui se révelera être une mécanique quasi-éssentiel que ça soit pour dodge de grosses attaques ou maximiser son rank lors de combos aériens (jeu aérien qui rapelle un peu DmC de par son felling et sa vélocité) son arme à feu qui est un unique fusil à pompe et la mécanique d'exceed permettant de faire chauffer son épée, la red queen, pour la rendre plus puissante et augmenter la panoplie de combos.
Mais la principal nouveauté apporté par cet épisode, et non des moindres, c'est sans doute le devil breaker, bras bionique conçu par nico (remplaçant le devil bringer du 4) avec de multiples variantes, chacunes disposant d'une attaque de base et d'une attaque chargé.
La particuliarité étant qu'on ne peut en transporter qu'un nombre limitée avant chaque mission et que ceux-ci peuvent se casser que ce soit en pleine utilisation à cause d'un hit reçu par l'ennemi , après une attaque chargé ou tout simplement si on décide de s'en débarraser par nous même pour utiliser le suivant dans le set.
Les devils breakers aussi variés que nombreux apportent une fraicheur non négligeable au gameplay de nero et la variété de leurs effets poussent le joueur à préparer ses sets au préalables ajoutant un aspect stratégique bienvenue dans un jeu du genre.


Le fils de sparda quant à lui a gardé un gameplay plus traditionnelle et technique dans la lignée de DMC3 et 4, avec un set de différentes armes à feu et armes blanches (dont deux complètements délirantes) et ses différents styles de combats modifiables via la croix directionnelle.
Un gameplay disposant d'un moveset et de possibilitées hyper riches, sans aucun doute le plus versatile du jeu, il est le plus jouissif à jouer pour les habitués de la licence et le plus compliqué à gérer au début pour un novice


Mais le personnage le plus original du trio est certainement V, très simple à prendre en main à l'inverse de ses deux autres compères (les rank SS/SSS sortent plus facilement avec lui au début sans trop d'efforts), il n'attaque jamais directement ses adversaires et fait combattre ses familiers à la place (shadow la panthère, griffon une sorte de rapace électrique bavard, et nigthmare un golem imposant) tandis que lui se contente d'esquiver les coups et d'achever les adversaires avec sa canne occasionant un finish move savoureux.


Les deux premiers familliers se contrôlent via les mêmes boutons habituelles d'attaque rapprochés (shadow) et d'attaques à distance (griffon) que pour nero et dante, tandis que le troisième fait office de coups spéciales à enclencher une fois la jauge de Devil trigger remplie à un certain seuil.
La particuliaritée étant qu'on se met à les utiliser comme on le ferait avec dante et nero, avec des manipulations précises à effectuer et la possibilité d'acheter de nouveaux skills/combos pour chacun d'entre eux.
Avec des barre de hp pour shadow et griffon il s'agira donc de rester à distance pour contrôler ses familiers tout en devant gérer les différentes jauges de santé et leurs placements sur l'arêne en devant alterner éfficacement entre les deux.
L'ensemble s'avère véritablement jouissif que ça soit à jouer qu'a regarder et apporte quelque chose de complètement neuf au genre BTA avec l'impression de jouer un mage invoqueur, une vraie réussite en terme de profondeur de gameplay et de gamefeel générale.


La courbe d'apprentissage du gameplay (nottament celui de dante) s'avère assez phénoménale et celui-ci révèle d'ailleurs toute sa saveur une fois le premier run bouclé (faisant plus office de didacticiel qu'autre chose vu la simplicité du mode chasseur de démon), les mécaniques de combats de dmc5 sont quasiment inattaquables et la finesse, la précision se dégageant des affrontements fait vraiment plaisir à voir.


Aussi le rythme de l'aventure va être axé à 95 % sur l'action avec le parti-pris de proposer un enchaînement de zones plus ou moins ouvertes entrecoupés de combats en arêne, si le tout est très bien rythmé et sert à merveille le gameplay phénoménale ainsi que la mise en scène des affrontements, certains regretteront peut-être l'absence de véritable points d'explorations et d'énigmes (malgré quelques salles secrètes cela dit) avec un level design devenant assez "old school" sur la fin (les plus taquins diront archaiques)
Etant à titre personelle un grand fan du premier épisode, je trouve un peu dommage que l'aspect exploration (hérité de resident evil) se soit étiolé au fil de la saga (d'autant plus que les phases de plates-formes du reboot avait mine de rien un certain charme) mais cela dit, étant donné que cette structure plus linéaire permet de se reposer sur un gameplay béton je pense qu'on y gagne au change malgré tout.


Pour la partie graphique et artistique, cet épisode prend le partis-pris de faire se dérouler l'action uniquement autour de l'arbre maudit et ses alentours.
La ville de redgrave dont le visuel s'avère très inspiré de la londre contemporaine (de la même manière que l'ile de fortuna du 4 évoquait l'italie) dégage je trouve, un charme certain avec ses environnements urbains complètements déserts et à moitié ravagé d'où sortent des formes de vies organiques faisant corps avec les bâtiments (une Direction Artistique rapellant un peu des jeux comme darksiders, Nier : Automata , DmC sans les couleurs flashy ou encore l'arlésienne code vein) baignant dans le soleil levant d'une matinée d'été.
Durant les 12 premières missions, le jeu vous balade d'un bout à l'autre de la ville dans des décors bien modélisé, partiellement destructibles et globalement assez beau malgré un alliasing prononcé par moment (je précise que je joue sur ps4 FAT), cela dit il est dommage de constater que les dévellopeurs n'aient pas fait l'effort de profiter de cette structure permettant pas mal de libertés (l'arbre et ses environs) pour proposer des décors plus varié passé un certain stade de l'aventure.
En effet le dernier quart du jeu s'avère assez répétitif du côté des décors et le caractère linéaire du jeu se fait encore plus sentir, un peu à l'instar du dernier quart de REVII où l'on sent un certain essoufflement vers la fin, dommage...


Pour finir, un petit mot sur l'aspect technique du jeu :
Globalement le RE engine est encore une fois très convaincant avec des modélisations et animations des personnages bluffantes, n'ayant rien à envier aux blockbusters occidentaux, et des décors assez détaillés aux textures propres sans être une claque pour autant.
Niveau performance, encore une fois ça tourne très bien dans un 1080p/60 FPS qui fait plaisir (éssentielle pour un jeu du genre certes mais DmC ou GOW3 ne se contentait que du 30 FPS sur old gen je tiens à le rapeller.) malgré quelques baisses de fps sur les modèles FAT/SLIM mais rien de gênant dans l'absolue.



VERDICT



CUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURAYZEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!! Devil may cry 5 s'avère être selon moi une franche réussite et le retour en force de la licence maitre du beat'them'all après des années d'absence.
Dmc5 réussit sur tous les aspects sur lesquelles je l'attendait et est certainement la nouvelle référence du beat'them'all que ça soit par son gameplay d'une profondeur et d'une générosité à toute épreuve, son ambiance typiquement japonaise dans l'esprit (qu'on avait selon moi perdu avec le reboot de ninja thory), ses personnages ultra charismatiques et sa mise en scène ô combien classieuse.
Tout n'est pas parfait certes et peut-être que les fans les plus hardcores ou éxigeants auront certainement deux-trois trucs à redire mais selon moi, devil may cry 5 est l'aboutissement de la formule dmc et l'épisode le plus marquant depuis le 3ème opus sortie en 2005.


Chapeau bas à capcom qui décidement sont en grande forme depuis 2 ans en enchainant les excellents AAA depuis REVII et en nous ayant pondus 2 chefs d'oeuvres en ce début d'année.
Pourvu que ça dure !



PULL THE DEVIL TRIGGER



Ma note est de 9/10


Ce que j'ai aimé :



  • Trois personnages pour trois battle system brillants et ultra jouissifs

  • Un casting toujours aussi charismatique

  • Des dialogues et moments de jeu qui font mouches

  • Accéssible à la fois pour les fans cherchant une vraie profondeur que pour les néophytes ne souhaitant pas se prendre la tête.

  • Des cinématiques transpirant la classe

  • Un scénario simple mais bien ficelé et pas dénué de surprises

  • A ranger dans la trinité des plus beaux jeu japs de la gen avec RER2 remake et FFXV

  • Les références savoureuses aux autres épisodes

  • Un bestiaire hyper travaillé et inspiré

  • Une excellente rejouabilité

  • Une progression et un level design assez "ps2esque" dans l'esprit mais garantissant un ryhtme
    bien soutenue

  • Des thèmes musicaux punchy comme il faut

  • Des boss fights qui valent leurs pesant de cacahuètes

  • La DA que je trouve chouette....


Ce que je n'ai pas aimé


*....Malgré des environnements bien moins inspirés visuellement et redondants passé la mission 12 (sur 20)


*Trish et lady à peine exploitées...


*Une caméra qui demande un petit temps d'adaptation (défaut récurrent dans la saga)


*Trop de bonus alléchants provenant de l'édition deluxe (achetable à 15 euros séparement sur le store...)


*Une fin qui pourra en faire râler certains


*Le mode co-op online dont je n'ai pas compris l'utilité

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le 17 mars 2019

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_Akiletour_

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