La critique philosophique à spoilers

Déjà un petite dizaine d'heures que je joue et je me demande déjà si j'ai finalement bien fait de tuer les gros types en armure qui ne me cherchaient pas la merde. C'est la première fois qu'un jeu me force à me demander, sans qu'on m'aide ou que ça fasse partie du personnage que je crée, si la voie du milieu (tuer les gros types mais pas les gamines) n'est pas juste celle du gros salopard hypocrite qui veut se la jouer neutre strict. Du coup, j'ai épargné les suivants, et même pas parce que je me foutais des bonus mais juste parce qu'ils ne l'avaient pas mérité.

Rien que pour le degré d'implication, je suis bluffé...

Maintenant que je l'ai fini avec la fin la plus heureuse possible (c'était trop gnan-gnan pour qu'il y en ait une au-dessus), je suis un poil déçu que mon expérimentation sur les protecteurs n'est aucune incidence sur le scénar. Ma non-expérience aux jeux vidéo récents m'a surement poussé à croire que maintenant tout était possible, qu'on pouvait clairement avoir un FPS où on était pas obligé de buter des mecs qui vous font pas chier ou mieux, je m'attendais à un jeu qui te ment en te filant un objectif classique, un choix manichéen, sans te dire qu'il y avait une troisième fois, plus noble encore. J'ai carrément exulter pendant la transformation en protecteur, m'attendant à une conclusion métaphysique bien ironique avec un Deus-Ex Machina basé sur les scaphandriers plutôt que sur les sales gamines. J'imagine qu'il va falloir attendre le 2.

Ceci dit, j'ai jamais eu autant l'impression de faire ce que je voulais faire que dans Bioshock. Vivre l'histoire à ma façon, en prenant mon temps, en épargnant les gros balèzes, en envoyant se faire foutre le rappel lourdingue qui me dit qu'il FAUT sauver les petites sœurs, en me faufilant, en cherchant des indices, je ne me suis jamais senti guidé et c'est bien là toute la force de ce jeu.

L'ambiance, l'histoire, la musique, les décors, les idées, les possibilités infinies de combo pour asthmater du chromosomes (ou un truc approchant), tout est ultra-kiffant. Et en plus, il y a des bonnes séquences de flippette, de stress et un merveilleux passage au milieu des arbres et des chutes d'eau.

Donc 9 quand même parce que c'est pas la faute du jeu s'il n'a pas pensé à un esprit aussi tordu que le mien. Et pas 10 parce que malgré un level design de puta madre, il reste foutrement linéaire. Et il rentre directement dans le top 10 parce que j'ai l'air d'un vieux con avec mes jeux des années 90.

Maintenant il ne me reste plus qu'une chose à faire. Reprendre le jeu en difficile, buter tout ce qui bouge comme un sale connard (ou un papa malin), finir blindé de plasmides (pour savoir ce que ça fait) et devenir le maitre de Rapture (c'est spacieux mais c'est difficile à chauffer).

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le 10 nov. 2010

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MrShuffle

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