Haaaa, Bioshock. Sans doute le jeu le plus hypée de 2007. Fausse suite de System Shock 2 (sortie en 1999), jeu dont seul d'irréductibles vétérans se souvenaient alors, Bioshock a lui au contraire bénéficié d'une aura démesurée. Pourquoi ? Génération Internet ? Fort besoin d'un renouveau du genre FPS ? Ambiance ? Ou alors, c'est que tout le monde était encore sur Half life lors de la sortie de System Shock 2 ? En fait, c'est un stade où c'est Bioshock qui fait découvrir à de très nombreux joueurs System Shock 2, et non l'inverse ! Bref, c'est un peu vite devenu le jeu à faire absolument, sinon, on est un gros ringard. C'est aussi un fps vendu comme une sorte de renouvellement intelligent du genre qui va tout révolutionner. Et si on en avait un peu trop fait ?

Bref, durant les années 60, on incarne un gars qui se crash en avion dans la flotte, et il va découvrir la ville de Rapture, une cité utopique crée sous l'eau. Bien vite, on découvre que c'est un peu l'apocalypse dans Rapture. Comme dans System Shock 2, on commence alors à récupérer une clé à molette en guise d'arme. On récupère bien vite aussi une grosse piqure avec laquelle le héros se presse de se piquer sans savoir ce qu'il y a à l'intérieur ! Une chance, il s'agit d'un plasmide. Traduction : un pouvoir magique. On peut désormais lancer des décharges électrique sur nos adversaires qui s'avèrent être les anciens habitants de Rapture devenu fou. Et un coup de décharge électrique, c'est bien pratique ! Déjà, ça immobilise l'ennemi qui devient alors plus simple à tabasser à coup de clé, mais en plus, ça le rend beaucoup moins résistant ! Et enfin, vu que Rapture est sous l'eau, on trouve assez facilement des grosses flaques d'eau ou des chutes causé par une fuite. Et l'électricité avec de l'eau, ça fait des dégâts terribles ! Ensuite, on fait la rencontre des big daddy, alias papa malin ou monsieur P. C'est un peu la mascotte du jeu, un bonhomme dans un vieux scaphandrier improbable et avec une grosse perceuse en guise de bras droit. En plus de ça, il est accompagné par une petite fille psychédélique appelé petite soeur, qui pompe l' « adam » des cadavres disséminé un peu partout à l'aide d'une grosse piqure. Qu'en fait-elle après avoir bien piqué, je l'ignore. L'adam en revanche, c'est ce qui permet de rendre nos pouvoirs magiques encore plus forts, c'est donc très recherché.

Maintenant que les bases ont été expliqués, regardons le jeu un peu plus en profondeur. Premier constat : les combats ont l'air très bébête ! C'est sur, il y a les plasmides, mais bon, les combats restent très bourrin, pour ne pas dire, très « vieux doom like ». Attention, c'est un constat, pas un reproche ! Les déplacements sont assez rapide, il n'y a pas vraiment de body awarness (les effets de balancements du corps), on n'est jamais épuisé quand on court, les ennemis nécessitent plusieurs coups pour être descendu, il y a très peu de points d'impacts, si bien que tirer dans les pieds ou dans la tête revient un peu au même... C'est un style. Pas forcément idiot, mais qui choque tout de même un peu lorsqu'on nous vend Bioshock comme un « fps intelligent », car en fait, ses combats inspirent plus un Serious Sam qu'un Deus ex ou Thief ! L'effet « vieux doom like » est encore plus renforcé par l'architecture des niveaux, le level design. Ce n'est pas le style Call of Duty (long couloir plein de script), ni le style half life (succession d'arène avec des situations différentes). C'est le bon vieux style doom like, on a un niveau dans lequel on est libre de se balader, et c'est à nous de parvenir à trouver la sortie en récupérant les clés qui permettent d'ouvrir les portes. C'est bien simple, on retrouve même la carte ! Depuis combien de temps on n'avait pas eu de carte dans un fps ? En revanche, il n'y a pas de clé bleu/rouge/jaune/verte, mais à la place, on a des objectifs qui consistent à récupérer un objet spécial ou autre chose. On n'a pas non plus d'inventaire à gérer. Enfin, on peut transporter autant d'armes que l'on veut.

Mais Bioshock, c'est aussi System Shock, alors on retrouve aussi l'aspect survival, et l'interaction avec le décor. C'est à partir de là que le jeu commence à dérailler. En effet, Bioshock propose par défaut une certaine option appelé les Vita Chambre. Si elles sont là, c'est qu'on en a besoin. A quoi servent-elles ? Lorsqu'on meurt, on revient directement à la dernière vita chambre rencontré, et... et...heu... Ben c'est tout ! On s'attend à ce qu'il y ait une pénalité, quelques chose comme ça, et en fait non. Tout comme dans Prey, il n'y a pas de game over dans Bioshock si on laisse les vita chambre, donc à partir de ce moment là, le choix de la difficulté n'a aucun sens. Le minimum aurait été d'avoir des pénalités lorsqu'on les utilise, parce que bon, si on est mort, ca veut dire normalement qu'on a un peu perdu, mais non, pas dans ce jeu. Etrange... C'est d'autant plus étrange car j'avais décidé de faire le jeu en difficile, ce qui du coup n'avait plus aucun sens. Pire ! Le jeu étant « plus dur », j'ai moins de munitions je suppose. Ainsi, je me retrouve à mourir plusieurs fois à cause du même ennemi lambda parce que je n'ai plus une seule balle ! Ca n'a pas l'air comme ça, mais lorsqu'on se retrouve devant cette situation, c'est vraiment ridicule à jouer ! M'enfin bon, je suppose que je n'avais qu'à jouer en normal et vita chambre désactivé. Pas grave, continuons à jouer. Et ma foi, diable, tant DE BLOOM ! Vous savez, cet effet de brillance sur tout et n'importe quoi, qui rappelle un peu les caméras des feuilletons débiles genre « les feux de l'amour » ou « amour gloire et beauté ». Une chance que cette mode soit un peu passée, parce que c'est franchement odieux comme effet ! Heureusement qu'on peut le désactiver ! Alors, oui, ne vous étonnez pas si vous trouvez mes captures d'images un peu étrange, c'est parce que j'ai désactivé le bloom ! Là, on peut enfin jouer. Et diable, qu'est ce qu'il y a comme tourelles mitrailleurs, comme distributeurs, comme postes de soins, comme ateliers de manufacture... Des tas de machines pour faciliter notre progression. Sauf qu'en fait, à chaque fois on a la possibilité de le pirater, et que c'est un peu ce qu'on est plus ou moins obligé de faire si on veut profiter de leurs service à prix raisonnable. Et en quoi consiste le piratage dans Bioshock ? Un mini jeu horripilant et sans intérêt : une copie de « Pipe Dream ». En 10 minutes de jeu à peine, on peut se retrouver à faire 7 fois ce mini jeu idiot. Et il devient vite TRES lourd ! Un mini jeu pareil, c'est un truc à avoir de temps en temps grand max, mais pas aussi fréquemment ! Pas grave, je n'ai qu'à rien pirater. C'est un fps, merde ! Une des idées de Bioshock est de pouvoir choisir ses munitions, comme dans No One Live Forever. Vais-je choisir mes munitions électriques pour mieux buter ces connards qui pataugent dans l'eau ? Ou vais-je utiliser ces balles perçantes pour toucher plusieurs ennemis avec la même balle ? L'idéal serait que l'on se pose vraiment ces questions. Mais dans la pratique, c'est plutôt : « Merde, un ennemi, vite TAK TAK TAK TAK, merde ! Plus de munitions, je vais vite en changer ! Ha merde, j'ai rien d'autres, vite une autre arme ! Mais non, pas ce putain d'appareil photo à la con ! Mais non, pas le lance grenade, il est JUSTE là ! Oui, le fusil enfin. Pan Pan Pan, ha merde, ces munitions électriques ne lui font rien car il est électrique lui aussi, vite vite, il faut encore que je change de truc, ha merde trop tard. Au bout de 5 minutes à essayer de me dépatouiller dans mon bordel d'armes, il m'a eu ». Bref, pouvoir choisir ses munitions dans Bioshock, c'est un peu une Fausse Bonne Idée. Surtout lorsqu'on sait à quel point on a vite fait d'atteindre « la limite de munition possible ». 2 chargeur de munitions normale pour ma mitrailleuse, et ça y est, je suis déjà plein. C'est d'autant plus chiant avec ces ennemis qui respawn un peu tout le temps, qui n'ont absolument aucune IA, aucune subtilité à part vous foncer dessus, et qui nécessite des tas et des tas de munitions pour s'en défaire, peu importe que vous tirez dans la tête ou non.

Bref, Bioshock est un fps qui se prend grave les pieds dans le tapis pour ce qui est des gunfights. Et lorsqu'on sait que bioshock c'est 90 % de Doom Like, et 10 % d'aventure RPG, on se demande vraiment comment on n'a pas plus sanctionné le jeu pour ça. Sans doute grâce aux trucs cool du jeu ? Ca tombe bien, il y en a. Les Big Daddy notamment. Sorte de mid boss se baladant aléatoirement dans chaque niveaux, leurs confrontations sont généralement assez sympa car faisant un peu plus place à la réflexion que les ennemis lambda. Une fois fait, on décide de ce que l'on fait à la petite soeur qui l'accompagnait (si elle était là). MOUhahahhuehuehaehaehae, vais-je la tuer ou la sauver ? J'AI LE CHOIX !!! Bon, en fait, dans la réalité, si on la tue, un récupère un max d'adam, et si on la sauve, on en a un peu moins, mais en contre partie, on va avoir des petits cadeaux (genre des munitions). Tout de suite, le choix est un peu moins éprouvant. Surtout qu'au final, même en sauvant systématiquement les soeurs, on a suffisamment d'adam. Mouai. On va dire que ça change surtout la fin du jeu. Sacré Big daddy va, ils sauveraient presque le jeu à eux seul (sauf quand ils respawn JUSTE SOUS MON NEZ). Mais en fait, le vrai plus du jeu, c'est son ambiance. Le trip bizarroïde dans une citée engloutie dans les années 1960, c'est clair que c'est vraiment un bon point, bien plus original que la SF de System Shock. En plus, ça a été fait avec bon goût. Par exemple, les musiques ne sont pas juste une bête liste d'écoute qui tourne en boucle, non, c'est des gramophones mis à quelques endroits de Rapture. Excellent ! Une vraie bouffé d'air frais dans un monde rempli d'univers post apocalyptique, malgré les ennemis lambda qui pue un peu.

En guise de conclusion, Bioshock est une excellente ambiance au service d'un gameplay qui se prend les pieds dans le tapis car il ne s'assume jamais vraiment très bien. Bourrin ? Intelligent ? Survival ? Il aurait mieux fallu choisir, car ça engendre des grosses aberrations. Dommage aussi que le scénario se déroule la plupart du temps seulement à travers des journaux qu'on retrouve un peu partout. Bioshock reste un moment sympa, mais avec tout de même de grosses lourdeurs j'ai trouvé. Bioshock a peut être été victime de son hype phénoménal qui était un peu à coté de la plaque. Plus le successeur de Prey que de Deus ex.
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le 14 nov. 2010

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