Ariel: The Little Mermaid
3.6
Ariel: The Little Mermaid

Jeu de BlueSky Software et Sega (1992Mega Drive)

Avant que Disney ne connaisse un mariage heureux avec Virgin qui lui a donné de beaux enfants (le plus connu étant "Aladdin", mais il y avait aussi "Le Roi Lion" et "Le Livre de la Jungle"), il a quand même connu des fréquentations très, très louches, comme BlueSky Software. Et ça a donné ce jeu, véritable immondice, qui aura eu le seul mérite de m'avoir fait peur quand j'avais 4 ans.

A peine le logo SEGA passé, on sent que ça va être une pénible épreuve. Pour rentrer directement dans le jeu sans avoir à se taper pendant trois plombes la sorte de "générique" de début, le réflexe de tout un chacun, c'est d'appuyer sur le bouton Start, hein ? Oubliez ça, "Ariel : The Little Mermaid" a trouvé mieux : vous laisser trois plombes sur l'écran-titre, puis défiler cet écran pour faire apparaître le logo de BlueSky. Une fois que vous avez bien compris à quoi et à qui vous avez affaire, vous aurez enfin le privilège d'appuyer sur Start. Cependant, est-ce vraiment une bonne chose, quand on sait à quoi on s'attend ?

Avant de se jeter à l'eau (...), il faut choisir un personnage, soit Ariel, soit Triton. Ariel repousse les ennemis avec sa voix (et quel voix...) tandis que son père use et abuse de son trident magique. En fonction du perso que vous choisissez, l'autre se transformera en petite morve comme Ursula les aime tant. Bon... Tout cela amène au """scénario""" : telle une vague apocalyptique sous-marine, la population d'Atlanta s'est changée en petite morve. Seul votre personnage a été épargné, bien évidemment. De là à dire que ce jeu est un Walking Dead avant l'heure, il n'y a qu'un pas, que je ne franchirai absolument pas.

Revenons à nos poissons : le but du jeu sera, comme votre statut de princesse/roi de l'océan le laisse prévoir :

A. de laisser votre peuple crever et de vous casser en Russie parce que la Russie, c'est bien
B. de délivrer vos sujets comme le souverain éclairé et humaniste que vous êtes
C. coupez-moi cette console, changez de cartouche ou sortez de chez vous, allons bon !

Malheureusement, la meilleure solution, même si la réponse A vous tente énormément et que la C serait plus salutaire pour vous, sera la B.

Le jeu a vraiment une difficulté très, très faible. Il faut juste repérer les points qui clignotent sur la carte et toucher les petites merdes pour réussir le niveau et arriver au boss. Parfois, vous serez bloqué et heureusement, Polochon sera là pour vous permettre d'avancer. Elle n'est pas belle, la vie ? Qui plus est, si votre barre d'énergie est trop basse, elle se recharge toute seule. Attention, elle ne se recharge de manière autonome que 4 fois. Dans un jeu normal, ces recharges sont des vies et quand vous perdez une vie, normalement, vous recommencez au moins une partie du niveau. Ben là non, vous pouvez progresser pépère. Et en plus de ça, vous avez 4 continues. Et il n'y a que 4 niveaux. Faudrait que je me renseigne sur la valeur de ce chiffre en numérologie, c'est assez flippant cette récurrence.

Bien évidemment, vous avez de minis-adversaires à combattre, comme des murènes, des requins des huîtres cannibales, des mini-rhinocéros squelettiques... Et c'est à cette occasion qu'on peut parler de la maniabilité. Parce que c'est pas tant l'attaque qui pose problème, non, c'est la visée de votre pouvoir qui est on ne peut plus imprécise. Votre personnage se déplace sur des axes horizontal et vertical et vous pouvez également vous déplacer en diagonale. Mais c'est extrêmement rigide ! Logique, me direz-vous, étant donné le pad directionnel, et je vous le concèderais volontiers si, et seulement si, il en allait de même pour les ennemis. Auriez-vous pris les gars de BlueSky pour de bons samaritains ? Sérieusement ? Les divers ennemis ont toutes latitudes pour vous pourrir votre partie. Ils se déplacent comme ils veulent et sont même parfois insaisissables, comme ces satanés oursins du premier niveau.

Ensuite, poursuivons sur les graphismes. C'est moche. Très moche. Même pour de la 8-bit, ce serait hideux. Le monde de la "Petite Sirène" a été modélisé à coup d'amas de pixels grumeleux, et seuls se détachent les ennemis qui, apparemment, ont eu un meilleur design, plus proche du dessin animé. Le pire, c'est si vous choisissez Ariel, sa bouche en cul-de-poule figée lui donne un vague air de famille avec les frères Bogdanov. Quand on se dit qu'un an plus tard, "Aladdin" sort, ça fait mal, très mal.

Musicalement parlant, il ne faut pas se laisser avoir par l'écran-titre et sa version 16-bit de "Sous l'océan". Je ne suis même pas sûre qu'on puisse parler de musique, arrivé à ce stade. Il n'y a strictement rien à voir avec la bande-son du film, c'est plutôt... Je ne saurais même pas décrire cette sorte de mauvaise soupe sonore. C'est si inaudible et hors de propos.

Je ne sais pas combien valait ce jeu à l'époque. Quelque soit le prix, c'est forcément trop cher payé pour cette daube sans saveur. Si, d'aventure, vous trouvez cette cartouche sur votre chemin, fuyez, fuyez loin.
Nolwenn-Allison
2
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le 8 févr. 2013

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7 j'aime

Nolwenn-Allison

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