Poursuite d'une descente aux enfers…
Les années passent et PES conserve ses défauts en termes de licences même si des efforts sont tout de même faits et notamment en matière d'exotisme (championnats et compétitions sud-américaines notamment), ce qui est tout de même une bonne chose.
Ce qui reste en revanche fâcheux, c'est l'habitude des licences européennes telles celles de Premier League totalement absentes. Heureusement, il reste l'éditeur et les mods/patches pour y remédier grâce à la communauté d'utilisateurs sur le net. Mais cela reste un comble...
Maintenant, rentrons dans le vif du sujet : La jouabilité. Vous souvenez-vous de l'année où Pro Evolution Soccer arrivait sur PC avec PES 3 ? Suite à cette arrivée, nombre de joueurs ont totalement délaissé un FIFA bâclé sur cette plateforme pour le produit de Konami qui s'est ensuite - plus ou moins - bonifié avec PES 4, 5, 6.
Puis est arrivé Pro Evolution Soccer 2008. Comme un symbole, avec ce changement dans le titre, Konami devait sûrement se dire que c'était le tournant cette année-là. Soit les joueurs adhéraient, soit c'était le début de la fin. Et bien sûr, c'est avec ce Pro Evolution Soccer que Konami a commencé doucement à se faire massacrer par la concurrence qu'il avait clairement éclipsé les années précédentes... Le déclin de FIFA s'est en parallèle arrêté progressivement à partir de la même année et la suite, on la connaît.
Alors, avec Pro Evolution Soccer 2014, retour d'une vraie jouabilité ? Clairement, c'est non. Les déplacements sont encore d'une lourdeur inqualifiable. De même, accrochez-vous pour construire un minimum vos actions et poser votre jeu... Sauf en partant dans une quantité de trajectoires modifiées à coups de grigris qui ne représentent dans un vrai match de foot que 1% de l'action sur le terrain... Bref, on tombe dans l'irréalisme et surtout l'ennui. Cet ennui atteint son paroxysme lorsque l'on voit l'adversaire, absolument constamment en pressing... Au point de faire concurrence à Olive et Tom... ! Bref, personne n'est jamais vraiment fatigué. Sauf votre équipe en fait... Drôle de concept.
Les gardiens de but sont de vraies passoires. Je ne sais pas si c'est un troll vis-à-vis des licences de Premier League du style : "On a pas eu les licences de Premier League alors dans le jeu les gardiens auront tous les mains de David James", mais c'est puissant. Dès qu'une frappe fuit un peu, enfin dès qu'on frappe car absolument TOUS les tirs ont des trajectoires ridicules dans le jeu, hop, le gardien doit sûrement perdre ses doigts en même temps que le ballon lui touche les gants, il la dévie constamment dans le but… Bien évidemment, ça aura plutôt tendance à arriver à votre gardien, sinon... C'est pas drôle !
Les trajectoires lors des frappes, parlons-en justement un peu plus en profondeur et notamment lorsque vous êtes en position d'envoyer un bon petit boulet que vous souhaitez voir prendre en vitesse. Déjà pour la vitesse, vous pouvez oublier. Premier principe chez Konami. Un footballeur, c'est forcément lourd, lent et sans force.
Le deuxième, c'est que le tir tendu, ça n'existe pas. Ben oui, moi ça m'arrive parfois de vouloir envoyer une mine pour que le gardien soit mis en difficulté. Au lieu de ça, j'ai l'impression que le pied du joueur, c'est un peu comme la baguette de marraine la bonne fée qui envoie de mignonnes petites étoiles à destination de sa cible... Le côté magique en moins. Et là, on admire le gardien qui récupère le ballon comme si vous veniez de faire un centre qui n'avait pas trouvé de coéquipier. À l'aise. Tout ça, c'est normal. Rien de choquant...
Oublions un peu les frappes et concentrons-nous sur la transmission du ballon. Là encore, c'est du grand art. La notion de jauge de la passe, c'est bien comme sur FIFA, sauf que sur FIFA, ça influe vraiment la qualité et la trajectoire de la passe. Sur PES, non. Ça envoie le ballon n'importe comment et advienne que pourra ! Et puis de toute façon, les joueurs sont tellement lourds avec les petits plats version Konami que ça en devient amusant de voir qu'une simple passe un peu trop appuyée devient un défi pour le joueur qui court après le ballon : Il donne absolument TOUT ce qu'il a et... A parcouru 2 mètres quand le ballon en a fait 10 ! Le plus souvent, ça se termine sur une glissade le long de la ligne de touche... Ou dans les pieds de l'adversaire qui a déjà relancé le jeu et a entamé une nouvelle de série de passes à quelques dizaines de mètres de là.
Finalement, là où on prend un peu plus de fun, ça reste dans le mode vers une légende. Mais cela ne dure que le temps d'avoir le ballon dans les pieds car dès qu'il est dans celui de vos coéquipiers, c'est à se suicider tellement ils débordent d'intelligence...
Dernier détail important, les appels de balle, c'est génial... Quand ça marche. Du coup on passe son temps à essayer de se placer en attendant que le collègue qui enchaîne grigri sur grigri alors que toi tu es en position idéale aux 18 mètres se décide enfin à te passer la balle... Au moment où tu es hors-jeu ! Se décide à tirer... Dans un adversaire ! Ou à passer la balle... À l'autre joueur, tout là-bas dans le fond, bloqué entre trois défenseurs et en position de hors-jeu...
Concernant le contenu, PES reste sympa... Mais toujours à des années lumière de FIFA. Lorsque l'on joue une compétition, on a envie d'y croire et de se mettre dans l'ambiance et tout est fait pour notamment dans des compétitions comme la Ligue des Champions avec l'hymne, l'entrée sur le terrain... Et pourtant, rien à faire ! La jouabilité vous plombera constamment le plaisir en deux secondes.
Graphiquement aussi, plus les années passent et plus je trouve ça moche. Là où d'autres types de jeu progressent constamment, Pro Evolution Soccer entame la courbe inverse. D'ailleurs, si l'éditeur de face est quand même assez poussé dans les détails, je reste assez étonné de voir que l'option de chargement de photo pour faire un visage réaliste n'existe plus... Pourtant, les résultats avec une bonne photo étaient sympa ! Encore une belle régression...
En résumé, loin des anciens PES, loin des derniers FIFA, Konami s'enlise toujours plus chaque année à chaque nouvel opus. Il serait grand temps de remettre les choses à plat et je pense que l'arrivée de la nouvelle génération de consoles devrait pousser PES à se renouveler totalement. Surtout pour stopper la transformation d'une des meilleures simulations de foot en un horrible foutoir, qu'il devient même impossible d'appeler arcade, tant on est loin d'un jeu fun.
Konami a donc tout faux depuis 2008, persiste et signe ! À quand le réveil ? On se le demande...
