Les films de Hong Sang-soo nous ont habitués à deux éléments récurrents, traversant l’ensemble de son œuvre : l’amour et le Soju. Ce sont les deux principaux moteurs de fiction. L’amour provoquant l’ivresse, l’ivresse provoquant l’amour, parfois le désir. Il s’agit alors de prêter attention aux subtiles nuances de ce schéma programmatique. Dès l’ouverture de Yourself and Yours, on entend la rupture dans le train-train de son cinéma. Cette scène inaugurale nous montre un personnage affirmant avoir arrêté l’alcool. La nouvelle sonne comme un coup de tonnerre pour le spectateur, habitué à voir les personnages boire sans se poser de question. Chez Hong Sang-soo, on s’enivre comme on parle. Une question nous hante alors : Que devient un personnage sobre dans ses films ? Rassurons nous, le personnage va vite connaître l’ivresse. Cependant la question de l’abstinence n’est pas évacuée. Elle nous hante jusqu’à la fin d’un film qui nous permet d’évoquer l’omniprésence de l’ivresse dans l’œuvre du maître coréen.


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Hétérotopie
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le 8 févr. 2017

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Hétérotopie

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