"C'est l'histoire d'une vieille couille bleue qui veut dominer le monde."

X-MEN : APOCALYPSE

Egypte, il y a des millénaires. Au fin fond d'une pyramide, une géante hémorroïde bleue affirme vouloir régner sur le monde parce que c'est comme ça et pas autrement. Voilà en gros comment introduire ce tout nouveau X-Men qui a la bonne idée de nous faire un aveu d'une lucidité salutaire pendant la première moitié du long-métrage par le biais de Jean Grey : "Bon on est d'accord, l'épisode 3 c'est toujours le plus mauvais".


Soyons sérieux deux minutes... après avoir ressuscité la saga avec son meilleur épisode, Matthew Vaughn laissa la place à un Bryan Singer déjà familier de l'univers des mutants. On pourra lui reprocher des milliers de choses, mais force est de constater que son Days of future past fit son petit effet sur les fans. C'est ainsi qu'il nous revient plein de confiance en affichant clairement ses ambitions avec son X-Men apocalyptique.

Et... c'est là que tout part en couille, à commencer par une écriture calamiteuse et une absence totale de dramaturgie. Les scènes se succèdent, se croisent, se survolent même et ça bouchonne sévère. Un coup un jeune x-man, un coup un méchant tout droit sorti d'un épisode de France Five, un autre coup une séquence gaguesque, comme ça juste dans l'ère du temps. Apocalypse au lieu d'être le méchant ultime n'est qu'une vieille copie lambda du mec qui veut modeler le monde à son image. Pour sentir sa puissance et son pouvoir illimité vous ne pourrez compter que sur votre imagination.


Le plus navrant n'est pas le méchant caricatural qu'incarne tant bien que mal***Oscar Isaac***. Non, c'est d'être passé à côté de la tonalité dramatique de cette fin du monde en nous parasitant l'intrigue de parenthèses absurdes placées à des endroits improbables. Un moment héroïque pourra se transformer en une vaste farce d'une bêtise confondante, la séquence Quicksilver fan service pouvant largement en témoigner.


Mais en vérité de vrai pour de vrai de vrai, le plus navrant ce n'est pas l'humour stupide ou le Pokéméchant. Oooooooh que non ! C'est d'avoir l'impression de tourner en rond, d'avoir oublié les évènements passés, de faire comprendre au spectateur que c'est la fin du monde par des moyens d'un autre temps (tu sais pas pourquoi, mais tu te retrouves au Pentagone avec un gars que tu ne connais même pas : "- Mais que se passe-t-il ?!", "- Il veut détruire tout ce que l'Homme a mis des siècles à construire !" avec visage grave, travelling et tout).


Pour l'impression de tourner en rond, il s'agit principalement des démons d'Eric, enfin de Magnéto... mais d'Eric quand même... enfin ça dépend des moments en fait. Le rebondissement qui le fait replonger est particulièrement... comment dire... tu vois une coloscopie ? Et bien dis-toi que ce n'est pas une sonde qu'on te fout dans les fesses, mais carrément le docteur qui là tient. Et encore ce n'est rien face à la manière dont Apopo' est réveillé de son long sommeil. Tout ce qui concerne les anciens personnages, rien de nouveau, du recyclé.


S'il devait y avoir une seule raison de voir ce tout nouveau X-men, parlons de son incroyable caméo... nan, ça c'était long et naze. Disons plutôt sa réalisa... mince toujours pas, elle n'a aucun sens, zéro inconisation et même la BO est foirée.


Une raison, une bonne serait les séquences avec les jeunes mutants. Bien qu'elles soient gâchées par l'ensemble du film et sa structure incompréhensible, il faut avouer que Jean, Peter, Scott et Kurt ont un potentiel fou et que leurs acteurs notamment Sophie Turner et Kodi Smit-McPhee se démerdent parfaitement. Un vrai vent de fraîcheur dans l'univers des mutants qui entre les mains d'un autre artisan du septième art (M.V.(P) aurait pu donner une oeuvre bien plus honnête et intelligente.


Oui parceque niveau fan service gratuit, tu vas en prendre plein les dents mon coco. C'est franchement dommage, car certaines séquences prises à part son réellement réussit. Elles dégagent quelque chose d'épique que la structure globale s'empresse de démolir pour cette même abérration de fan service ou tout simplement ce manque d'engagement artistique général.


Cet avis c'est un peu le bordel, à l'image du film dirons les observateurs, mais si vous saviez comment on est loin du compte en ayant pas pu lister toutes les absurdités, les "mais si je te dis que ça va leur plaire, c'est des pigeons ils sont cons", les approximations narratives ou tout ce qui rend l'ensemble bien molasson... étrangement les maigres qualités et le côté fan de la saga font que le long-métrage se regarde maglré tout, mais au final c'est un immense sentiment de déception qui prime sur tout le reste.

Mais en fait ? Pour de vrai de vrai vraiment vrai, c'est quoi le plus navrant dans tout cela ? La conclusion après climax qui nous promet une suite identique en tous points... le vrai mutant surpuissant dans cette saga c'est le statu quo.


Rappelons-nous tout de même cette grande réplique : "- Bon on est d'accord, l'épisode 3 c'est toujours le plus mauvais".

MassilNanouche
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le 16 mai 2016

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Massil Nanouche

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