Ce film commence avec un pompier qui chie au beau milieu d'une route... Et c'est magnifique.

Ah le charme des films de Quentin Dupieux...
Il n'y a pas à dire : ce mec a vraiment une patte à lui.


Dès l'introduction, il y a une beauté du cadre, une maîtrise de la construction de l'espace, qui fait que je me fais ensorceler à chaque fois.
En plus, s'ajoute à cela ce qui reste pour moi ce génie de l'absurde.


Ça ne parait pas, mais je trouve que manipuler de l'absurde n'est pas aussi évident qu'on pourrait le penser.
Il ne suffit pas de faire n'importe quoi, et ce "Wrong" le démontre très bien.
Il y a cette capacité à tous les films de Quentin Dupieux à poser une situation immédiate, à la fois totalement normale et connue, à la fois totalement en décalage dans son traitement.
Loin de faire n'importe quoi, Dupieux travaille en permanence un équilibre qui, pour ma part, m'a totalement capté toute la première moitié du film...


« Seulement la première moitié ? » vous demandez-vous...
Eh bah oui...
Un peu comme son précédent "Rubber", je trouve que le grand malheur des films de Quentin Dupieux est de ne pas tenir la distance.
Dans "Rubber", c'est la répétition qui avait tué le film.
Ici, c'est un peu sa perte d'équilibre.


Alors certes, c'était sûrement la volonté de Dupieux que de basculer progressivement son film dans l'absurdité la plus totale, mais au niveau de mon ressenti personnel, j'y ai perdu quelque-chose.
L'air de rien, "Wrong" avait commencé en jouant sur un habile jeu de rupture entre logique et absurde.
Sur la fin, le film assume un cheminement plus marqué vers l'absurde.
Et si ça m'a permis encore quelques rires, j'ai trouvé ça davantage gratuit, y perdant par là même une certaine tension.


Malgré tout, "Wrong" présente-t-il ce "progrès" par rapport à "Rubber" qu'au moins ici, Dupieux ne se perde pas ici rapidement dans une impasse dans laquelle il finit par se répéter sans cesse.
Ainsi, quand bien même perd-il en force sur la longue, "Wrong" sait préserver cette fraicheur, cette originalité qui font le charme de cet auteur (pour peu qu'on soit ouvert à l'humour absurde).


Pour le coup, avec ce film, l'ami Dupieux ne s'engage clairement pas sur la mauvaise voie...

lhomme-grenouille
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Créée

le 10 oct. 2017

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