Top Gun au pays du matin calme

Si les sud-coréens se sont distingués pas mal de thrillers récents, Windfighter est sans doute le premier film d'aviation à percer au niveau international. Si le spectacle est honnête, l'originalité et la finesse ne sont pas au rendez-vous. Un film patriote made in Séoul, il en fallait un, le voici !

F15 VERSUS MIG
Corée du sud VERSUS Corée du Nord
Gentils patriotes VERSUS gros vilains putschistes staliniens
Bref, du classique encore une fois. A noter que le film se permet même une revanche en envoyant rembarrer un commandant américain ; car il n'est pas question que ces bouffeurs de burgers viennent résoudre les problèmes des coréens à leur place, non mais !
Et puis, l'ennemi, ce n'est pas le gouvernement nord-coréen. Non, ce sont des méchants séparatistes du nord qui ont fait un vicieux coup d'état; comme ça, on fâche pas trop Kim Jong-un (les James Bond utilisaient la même technique avec les russes pendant la guerre froide).

Pour ce qui est du technique, les joutes aériennes entre avions de chasse sont bien coordonnées et le niveau d'effets spéciaux est tout à fait dans son temps. Néanmoins, beaucoup de plans en chassés croisés des F15 sont complètement irréalistes, et ne parlons même pas de la scène en rase motte entre les buildings de Séoul !
Niveau scénario, on reste dans les grands clichés des films de guerre, à fortiori ceux de combat aérien: un duo de pilote émérites, dont une jeune tête brûlée, un as vétéran au caractère taciturne, une romance des plus cliché, une revanche à prendre, un rival pilote orgueilleux… bref du déjà-vu. Et les mêmes erreurs de stéréotype avaient déjà été pointées du doigt dans "Red Tails".

En outre, les dialogues et humour lourdaud de ce cinéma asiatique montent vite à la tête, la faute au doublage français moyen et aux choix de réalisations. Musicalement, on ne ressent heureusement pas la même lassitude puisque les thèmes composés prennent bien (et ne sont pas d'ailleurs, sans rappeler les notes de la B.O du récent film "Albator").

Windfighter n'invente rien, mais a néanmoins le mérite d'exploiter un filon encore peu utilisé en Corée. Pour quelques séquences d'acrobaties et de batailles célestes, le long-métrage vaut le coup d'œil, mais sans plus.