Reese Witherspoon incarne Cheryl Strayed qui s’attaque seule au 4285 kilométres de la Pacific Crest Trail une randonnée parmi les plus dures du continent américain qui traverse les Etats Unis du Mexique au Canada sous la caméra de Jean-Marc Vallée. Apres Dallas Buyers Club le réalisateur canadien met à nouveau en scène une histoire vraie de ce périple à travers le désert, les montagnes , les forêts et la psyche de la jeune femme.Au hasard des obstacles et des rencontres nous allons découvrir ce qui a poussé la jeune femme à s’infliger cette épreuve…


Depuis Dallas Buyers Club qui valu deux oscars à ses deux interpretes principaux, le canadien Jean-Marc Vallée est devenu la coqueluche des comédiens américains en quete de la statue dorée. Pour obtenir ce rôle Reese Witherspoon en concurrence avec Jennifer Lawrence, Scarlett Johansson et Emma Watson a renoncé à jouer dans Gone Girl (qu’elle produit) et au Big Eyes de Tim Burton .Vallée adapte ici un livre autobiographique de la vraie Cheryl Strayed et brosse à nouveau le portrait intime d’une personnalité forte et abrasive

La randonnée comme un exorcisme

La structure du film est un de ces atouts, à travers des flash-back non chronologiques, elle dévoile peu à peu ce qui a poussé Cheryl à prendre la route. Ils l’assaillent à la manière de souvenirs refoulés qui remontent déclenchés par les sensation extrêmes qu’elle expérimente dans cette nature sauvage. Ces réminiscences obligent Cheryl à affronter ses démons nous faisant réaliser que ce parcours est une punition qu’elle s’inflige, une pénitence destinée à laver ses fautes.

On comprend alors ce qui a attiré Reese Witherspoon dans ce rôle, présente quasiment dnas tous les plans , souvent seule, elle doit jouer de tout son corps et faire passer par des regardsou des postures une grande palette de sentiments. Elle livre une performance à vif dépouillée de tout glamour ( le réalisateur l’a privé de se voir dans un miroir pendant la durée du tournage). Cheryl Strayed comme Ron Woodruff est une personnalité dure à aimer qui souvent été cruelle avec ceux qui l’aimaient le plus: sa mère qui l’a élevée seule avec son frère et son ex-mari.

Vallée montre que les choix terribles de Cheryl viennent certes de douleurs authentiques mais ne cherche pas à les excuser pas plus qu’il ne les condamne. C’est parce qu’il nous fait ressentir son point de vue, que l’on marche littéralement dans ses souliers que l’empathie est possible .

A souligner la performance déchirante de Laura Dern en mère courage dont la présence hante le film.

La mise en scène de Jean Marc Vallée est un étonnant mélange de naturalisme et de fantasmagorie, la beauté et la brutalité de la nature se mêle aux souvenirs et aux apparitions parfois cocasses , le journaliste de « clochard magazine » ou surréalistes comme ce renard que Cheryl voit tel un totem à plusieurs moments du film . C’est définitivement un cinéaste à suivre puisqu’il réussit à faire des films « à Oscars » qui parviennent à être authentiques.

Wild partage hélas un défaut assez courant avec beaucoup de films récents (oui Her je te regarde) , une dernière demi-heure superflue malgré un moment de grâce qui dilue son impact et lui fait perdre son momentum.
Conclusion : Malgré des longueurs Wild drame puissant porté par l’interprétation sans concessions de Reese Witherspoon vaut la randonnée jusqu’à la salle de cinéma.
PatriceSteibel
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le 20 janv. 2015

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