Je pensais qu'avec Love exposure, j'avais vu un bel aspect du côté déjanté et décalé de Sono Sion, réalisateur que j'apprécie de plus en plus. Malgré le synopsys de Why don't you play in hell, qui peut paraître plus sérieux à première vue, il n'en est rien : ce n'est que pure démence pendant 2 heures !

Le début du film se passe en voix off, un premier personnage se présente, et au bout de 5 minutes, on a déjà l'impression de le suivre depuis un bon petit bout de temps. Il est vrai que le début m'a un peu déçu, le montage n'étant pas très conventionnel; mais par la suite il révèle toute son utilité.
On suit ainsi plusieurs personnages, tous aussi tarés les uns des autres : entre un passionné de cinéma qui hurle de jouissance à chaque occasion de filmer quelque chose d'inédit, un chef yakusa qui nous montre des grimaces impossibles à reproduire (j'ai essayé), ou encore une jeune femme jolie à l'extérieur mais complètement ravagée à l'intérieur, nous sommes servis.
Ce dernier personnage, qui sera au centre du film, me rappelle d'ailleurs qu'il y a pas mal de ressemblance entre ce film et Love exposure, J'aurais d'ailleurs aimé qu'il dure aussi longtemps, ou presque, tant le plaisir s'est accru au cours du visionnage. Tout d'abord, le personnage joué par Fumi Nikaido m'a beaucoup fait penser à celui de Yoko : une femme avec un coté rebelle et qui domine sur les hommes. Ensuite, Sono Sion replace de manière surprenante des thèmes musicaux déjà entendus dans l'autre film. Enfin, et c'est le meilleur aspect du film : encore une fois, beaucoup de thèmes sont abordés.
Ainsi, on nous parle de cinéma, de passion, d'amour, de mort, d'amitié, de folie, et ne l'oublions pas, de brosses à dents.

'Why so serious?" est un peu la question que Sono Sion pose au cinéma. Et il nous montre qu'un film n'a pas besoin d'être "si sérieux" pour fonctionner, et être apprécié.

Il serait réducteur de dire que Why don't you play in hell est un Love Exposure où le cinéma remplace la perversion sexuelle, mais c'est en gros l'idée.
Je conseille ce film à ceux qui aiment Sono Sion, le cinéma décalé, ou qui veulent voir un bel hommage au 7e art.
Malheureusement, je le déconseille à ceux qui n'ont pas aimé ses autres films, notamment Love exposure que j'ai déjà cité. Je pense que vous passeriez inévitablement à côté.

Cependant, je trouverais vraiment dommage de passer à côté d'un film si original.
You only live once, so why don't you play in hell?

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le 27 mars 2014

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TheBadBreaker

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