Un film que j'avais vu a sa sortie et qui m'avait laisse l'impression que je voudrais le revoir.
Il fait partie de ceux qui marquent de leur empreinte solide, servi par un jeu d'acteurs qui fait d'une histoire a priori banale, un moment fort et inoubliable. Ce recit est un millefeuille, multistrates. Il depeint la rencontre lumineuse dans un Nothingham plutot morne d'un maitre nageur qui n'a d'autre ambition dans ce metier que de pouvoir sauver la vie des gens, et d'un artiste qui est toujours insatisfait de ses propres ambitions, en colere contre la predominance heterosexuelle dans la societe. Ceci pour planter le decors et les contours des personnages. Puis il y a les 2 cercles que sont l'univers de Russel avec sa famille d'un cote et le milieu de la nuit de l'autre. Russel oscille de l'un a l'autre en allant des moments qui le maintiennent connectes au quotidien avec son frere d'adoption, Jamie et sa fille dont Russel est le parain, aux visites nocturnes des boites ou fetes foraines, qui le conduisent au centre a sa rencontre avec Glen.
Petit a petit ce dernier cercle laisse place aux huit-clos entre Russel et Glen. Grands moments de partage et d'echange ou l'un et l'autre comprennent qu'ils vivent la construction d'une intense liaison qui ne devra grandir que le temps d'un WE. Et ce sont ces moments d'echange qui revelent toute la maitrise des 2 acteurs principaux. Ils jouent chacun sur le registre propre a chaque personnage, avec des dialogues qui sont decales selon que l'un ou l'autre prend la parole, en jouant en majeur ou en mineur. Et pourtant ils sont a l'unisson de la meme harmonie, avec ses fortissiomi, ses crescendi et ses silences, sur le theme recurrent de la peur et du desir qu'ils ressentent chacun de s'attacher a l'autre ou d'etre coupable de provoquer chez l'autre l'attachement qu'il souhaite et redoute a la fois. Cette ambivalence est magnifiquement rendue par les expressions des visages, par les silences soutenus, par les gestes, les contacts physiques qui vont du frolement des mains a la fusion charnelle enflammee, et par ces intonations chargees ci de fermete, la d'hesitation a faire un pas de plus. Et au dela, il ya cette complicite evidente entre les 2 acteurs, a la hauteur du liens qui se tisse entre les 2 personnages, qui reunit en une seule, les 2 boules de mercures qu'ils sont avant leur rencontre , boule qui se divisera en deux de nouveau a la fin du WE, mais ces 2 nouvelles perles brillantes ne sont plus les meme, elles portent irremediablement la memoire de ces echanges, et le spectateur en garde l'empreinte.
Nobuhiro
8
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le 26 févr. 2013

Modifiée

le 26 févr. 2013

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Nobuhiro

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