On va dire que je suis relativement sympa avec ce film, sans doute parce que cela faisait longtemps que je n'étais pas allée au cinéma, notamment dans mon petit ciné fétiche, sans doute parce qu'il s'agit d'un premier film « écrit et réalisé par » ou sans doute parce que le héros est tout craquant. En bref, objectivement, peut-être que j'aurais mis 6/10 à ce film. Mais je suis de bonne humeur et ce n'est pas tout les jours que je vois des films gays, même si celui-ci est plutôt un peu triste.

En effet, pour ceux qui ont vu Before Sunrise (et je sais que vous êtes nombreux dans la salle youhou !), le parallèle que je fais est assez simple à comprendre car il s'agit d'une rencontre entre deux êtres qui, le temps de deux jours, vont apprendre à se connaître, s'aimer, puis se quitter sans en avoir réellement le choix. Sauf que là, ce sont deux mecs, et que leur rencontre est un brin plus croustillante que celle entre Julie Delpy et Ethan Hawk. Et pourtant tout aussi bavarde... Hélas un peu... En effet, les dialogues partent dans tous les sens dans ce film, si bien qu'on arrive à décrocher un peu face à des répliques stéréotypées et des conversations qui semblent ne mener nulle part. Notamment dans la seconde partie du film qui coupe le souffle à un joli départ, pourtant simple et doux à la réalisation « documentaire » sans être relou. En effet, à partir du moment où les deux types fument, boivent, se font des rails de coke et partent dans une discussion moitié comateuse sur le bienfondé d'être un couple aujourd'hui, gay ou hétéro, ça devient un peu lassant.
De plus, car je suis une jeune fille prude (et j'ai 6 ans ne l'oublions pas), j'ai trouvé les scènes de sexe d'une présence écrasante. En effet, je doute que le même film avec un homme et une femme donne lieu à des scènes physiques aussi crues. Ce n'est pas tant que je les trouve inappropriées dans ladite histoire qui parle d'amour donc de sexe, mais plutôt disproportionnées par rapport au reste. En effet, le film ne tient que sur deux jours...
Après, j'admets volontiers que mon point de vue tient également du fait qu'il s'agit de deux hommes et qu'un regard hétérosexuel, même très ouvert, tique un peu sur cette intimité virile. En revanche, j'en viens à me poser la question (sur laquelle a tranché crapouillaud dans sa critique) de la volonté du réalisateur de faire de son film un étendard gay. En effet, je ne peux que me demander si au fond, Andrew Haigh, n'a pas souhaité faire un film engagé (militant pour crapouillaud mais ce terme est trop fort je trouve), tout en voulant toucher un public hétéro.
Je trouve en effet, que la différence entre faire un film avec des homosexuels et en faire un sur l'homosexualité, est représentée par les scènes de sexe. Car l'amour est un sentiment partagé par tous mais la manière de le concrétiser est différente selon la sexualité de chacun. Donc la manière dont ces scènes sont présentées dans Week-End me donne à penser que la réalisateur était mû par cette volonté évidente de parler de l'homosexualité mais débarrassée de certains stéréotypes que l'on peut trouver ailleurs...

Bref, je m'égare un peu dans mes questionnements qui restent ouverts, et puis de toute façon, qu'est-ce que j'en sais moi ? Je suis un panda, et les pandas ne baisent plus, c'est bien connu...

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le 19 avr. 2012

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Before-Sunrise

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