Ce documentaire nous conte la genèse du mouvement Anonymous.
Dans les années 2000, des ados attardés férus d’informatique se trouvent sur internet à travers le site 4chan, site symbole de la liberté d’expression et du respect total de l’anonymat (contrairement à Facebook par exemple). Tout commence dans un joyeux brouhaha de blagues plus ou moins triviales et vulgaires mais qui les amusent follement.


Ils n’ont pas d’idéal ou de cause à défendre…et pourtant la web radio d’un néo-nazi va déclencher la naissance de « l’idée Anonymous ». Par piratage, par déni de service(DoS) et autres attaques assez proches de la farce (livraison à foison de pizzas ou de matériel de tout genre dont le coût revient à leur victime...) ils arriveront à lui faire arrêter ses diffusions.
Découvrant un sens moral à leur jeu de « défenseurs des libertés », ils vont continuer à hacker les groupes qui remettent en cause, selon eux, les libertés individuelles et surtout celle dite d’expression. Et en plus cela les amuse…pourquoi s’en priveraient-ils ?


Ainsi vont en faire les frais : l’Eglise de scientologie (le « projet Chanology »), puis Paypal, Amazon et Mastercard lors de l’affaire WikiLeaks (où ils prennent fait et cause pour Julian Assange), et même des gouvernements (« Printemps arabe » et l’Australie pour WikiLeaks).


Les assignations en justice et même les condamnations de certains ne les arrêtent pas. Le mouvement est devenu mondial, sans chef véritable ni une quelconque hiérarchie, avec des causes diverses et autant d’« anonymous » pour les défendre une à une. Leur seul lien entre eux est l’appel à la guerre pour la liberté et le symbolique masque de Guy Fawkes (personnage historique ayant sacrifié sa liberté pour sa cause) qui protège leur vrai visage depuis leur lutte contre la Scientologie.


Alors, ados attardés, « hacktivistes » d’une nouvelle forme de désobéissance civile ou cybercriminels comme le prétendent certains ? Brian Knappenberger ne donne pas de réponse. Il laisse le spectateur libre de trouver la sienne grâce à un documentaire très bien construit, étayé de nombreux témoignages à charge et à décharge.


Ce film apporte un réel éclairage sur les Anonymous. Il donne une vision impartiale de leurs actions et de leurs possibles dérives. Il permet de mieux comprendre les causes qui peuvent les motiver.


A l’heure où j’écris cette critique, les Anonymous France viennent de mettre hors service le blog du nouveau ministre de la Justice et garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, qu’ils ne portent pas vraiment dans leur cœur depuis qu’il a été le rapporteur de la Loi sur le renseignement l’an dernier…


La vérité…Pour eux elle doit être dite à tout prix. La controverse est ouverte…je vous laisse juge.

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le 28 janv. 2016

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