Ce qui est fait est fait : l'inadaptable roman graphique d'Alan Moore "Watchmen" a enfin eu droit à son adaptation cinématographique et fort heureusement, le génie visuel Zack Snyder ne s'est pas loupé. Fort de sa brillante adaptation du comics "300", le réalisateur américain nous livre ici l'œuvre de sa vie : complète, riche, passionnante et surtout extrêmement fidèle au matériau d'origine, le film est une totale réussite.


La direction d'acteurs quasiment inconnus du grand public est ici fantastique, ces derniers étant tout bonnement excellents, en particulier l'impressionnant Patrick Wilson, le génial Jeffrey Dean Morgan, la surprenante Malin Akerman et surtout la révélation Jackie Earle Haley, parfait en inquiétant Rorschach.


Et outre cette fidélisation ahurissante du roman graphique (que Snyder reprend plan par plan), nous faisons face à des décors, des costumes et d'autres multiples détails parfaitement retranscrits à l'écran, appuyés par des dialogues réfléchis et, bien entendu, des effets visuels tout simplement éblouissants, notamment sur le fameux Dr. Manhattan, aussi simple que réussi, mais également lors de scènes d'action filmées au ralenti, désormais une marque de fabrique chez le réalisateur américain.


Nous noterons aussi un souci du détail indéniablement terrassant sur les décors, les panoplies kitch de nos super-héros dépressifs et sur la progression de cette histoire hors du commun bien plus sérieuse et complexe qu'il n'y parait.


Le rythme du long-métrage est bien soutenu malgré ses 2h45 et le film se regarde comme du petit lait (les fans en premier lieu) malgré de légères déceptions pour ma part au niveau des répétitions de scènes d'amour et un léger manque d'émotion, notamment lorsqu'on enlève le masque de Rorschach.


Les scènes les plus violentes sont accentuées par de jolies giclées de sang numériques, le tout dans un style graphique sublime, comme on a su lui reconnaitre depuis 300. Ainsi, même s'il est vrai que l'on a du mal, nous autres éternels insatisfaits et fans absolus du comics, à pleinement adhérer au film lorsque l'on connait aussi bien sa base littéraire, le pari est dans tous les cas réussi. Chapeau bas M. Snyder.

MalevolentReviews
8

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Créée

le 9 avr. 2019

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