War on Everyone
5.6
War on Everyone

Film DTV (direct-to-video) de John Michael McDonagh (2016)

Ça se passe comme ça chez McDonagh (3) : Trash-Crash

On sentait déjà dans The Guard et (même) dans Calvary, ses deux premiers longs-métrages, la propension — que dis-je… l’addiction — de John Michael McDonagh à la déconnade outrancière servie sauce golliwog.

Cette fois, le pauvre garçon se noie dans ses infects sables mouvant(s), dans cette mélasse engluant et avalant le Beau — oui, avec majuscule, Ducon.

À force de vouloir parader à coups de tirades — plutôt que de s’attacher à raconter une histoire —, McDonagh se contente de coller entre elles des scénettes, des sketches (toujours très dialogués, par définition ; c’est son truc).

Avec, tant qu’à faire, des clins d’œil, des renvois, de la citation, de l’autophilie…

Il n’y a pas Brandon Gleeson dans ce troisième opus ?

Qu’à cela ne tienne… :

The Guard :

— Oh. Whereabouts in Wisconsin?

— Kenosha. Kenosha, Wisconsin.

War on Everyone :

— So where did Jimmy-boy say he was going?

— Kenosha. Kenosha, Wisconsin.

— Kenosha*, Wisconsin?

— Mmm-hmm.

L’afficionado et/ou l’hypermnésique a les bonbons léchés (désolé, les filles, faut lâcher le shoping bag).

C’e$t tout bon.

He called me a wetback! He knows damn well I was born here! He's a big, fat, racist pig is what he is!

Quand un film est pensé et travaillé par des per$onne$ pas totalement cintrées mais dont le projet profe$$ionnel du moment est d'ajouter de la laideur à un monde — pas que cinématographique — déjà vaincu par elle...

War Machin est une longue démonstration de fun fucking cool et de cool fucking fun, avec bien entendu des plages prétendument sérieuses (drame, romance...) : afin de flatter le crétin, lui faire croire que son abrutissement n'est pas total...

Un tel projet, s'il était réussi, serait déjà discutable...

... mais là, c'est de surcroît la foirade totale !

Rien ne fonctionne, notamment cet humour compulsionnel, lassant, supposément décalé, colonne vertébrale de cette saloperie... myélopathique.


Sur ce coup-là, Tarantino, en comparaison de McDonagh, c'est Billy Wilder.


* Kenosha est le lieu de naissance… d’Orson Welles.

Arnaud-Fioutieur
2

Créée

le 27 août 2022

Critique lue 30 fois

1 j'aime

Critique lue 30 fois

1

D'autres avis sur War on Everyone

War on Everyone
Elgato65
3

Aussi punk qu'un manuel de droit

Le but de "War on Everyone" est très clair : livrer une comédie noire très trash sur la police en tirant (au sens figuré comme au sens littéral) sur tout ce qui bouge. On a donc un bon concept de...

le 12 avr. 2017

3 j'aime

War on Everyone
DanielOceanAndCo
7

Critique de War on Everyone par DanielOceanAndCo

Second film de John Michael McDonagh que je découvre après "L'Irlandais" (pas encore vu "Calvary"), "War on Everyone" a beaucoup divisé la critique et les spectateurs d'après ce que j'ai vu mais...

le 4 déc. 2021

2 j'aime

War on Everyone
Cinématogrill
7

Bad and worst cops

Au-dessus des lois de John Michael McDonagh s’annonçait comme un énième buddy movie assez formaté mais au final c'est plutôt une bonne surprise. Pour faire simple, on est sur le type d'histoire...

le 20 sept. 2016

2 j'aime

Du même critique

6 Underground
Arnaud-Fioutieur
2

Underground ... et bien profond

Après être parvenu à tenir pendant les vingt premières minutes d'une course poursuite à Florence --- allégorie involontaire de la laideur* investissant (et saccageant) la beauté ---, je me suis dit...

le 17 déc. 2019

31 j'aime

1

Candyman
Arnaud-Fioutieur
4

L'abeille et la bête

La pauvre Nia DaCosta a encore et toujours les abeilles... Que sa colère soit sincère ou pas, elle en oublie (presque) le cinéma, ici, à force de chevaucher la Propagande, de faire de la retape pour...

le 18 sept. 2021

28 j'aime

28

La Haine
Arnaud-Fioutieur
5

La journée de la ZUP

24 heures du quotidien de trois jeunes de banlieue, sous forme implicite de compte à rebours... Entre les personnes qui honnissent Kassovitz (et sont incapables de jauger La Haine autrement qu'à...

le 24 mars 2020

26 j'aime

24