Évadé de prison, le dénommé Pierre Gohelle rencontre un inconnu dans le train vers Le Havre. Ce dernier, visiblement en fonds, semble une proie facile. Basé sur le même argument qu'un film italien des années 30, Voyage sans espoir est dans l'air du temps de son année de tournage (1943), c'est à dire noir et tragique. Bien mis en scène, remarquable par ses contrastes nocturnes et ses décors de studio, le film a de faux airs de Quai des brumes et inverse le dénouement de Pépé le Moko. De la belle ouvrage de la part de Christian-Jaque, cinéaste très "occupé" pendant la guerre, avec une interprétation calibrée : la femme fatale (Simone Renant), le méchant (Paul Bernard) et le beau gosse (Jean Marais). A noter que le duo de flics apporte une note à la fois joviale et fataliste. Par ailleurs, impossible de ne pas signaler la présence d'un racisme décomplexé, dans une poignée de scènes, assez symptomatique de l'époque.


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le 10 mai 2022

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