Ca me parle personellement...

Il n'y a pas si longtemps, je me suis retrouvé dans un centre psycho-thérapeutique. Certes, ce n'est pas vraiment comme l'asile décris dans le film, mais il y a certaines choses que j'ai vécues moi-même, comme la prise de médocs inconnus avant de manger, ou les journées entières à jouer à des jeux de société. Les scènes de prises de paroles, même si ça n'a jamais dégénéré comme ici, je les ai connues aussi. Et encore aujourd’hui, je pense que certaines personnes paumées ne sont pas assez pris en charge dans ces cas-là. Si on ne vas pas aussi loin dans l'inhumanité que dans "vol au-dessus d'un nid de coucous", il n'empêche que la qualité d'écoute et d'attention n'est pas forcément la même pour tout le monde, et peut en laisser certains sur le carreaux de ce point de vue, comme moi. Ce ne sont pas les hôpitaux psychiatriques qui reconstruisent les gens. Dans ces cas-là, tu es tout seul avec tes batailles. Je pense que c'était nécessaire de le souligner.
Forman, je crois, a vu les conditions décrites dans le film, et cela se ressent. Il est personnellement impliqué dans son histoire. Et même si c'est pas lui qui a écris le scénario, c'est bien de son récit qu'il s'agit. Avec une superbe fluidité, il enfile des scènes tantôt émouvantes, tantôt choquantes, tantôt drôles, qui ont toutes un impact égal. Aucune scène n'éclipse une autre. Très vite, la question de la folie des personnages ne se pose pas: ce sont des personnes, juste un peu perturbées. Et cela, seul Miss Ratcher ne le comprend pas, et c’est pourquoi ça en fait une méchante si complexe... on la hais car elle n'a pas la même perception de son métier que nous. Nous, spectateurs, nous sommes dans l' humanitude, quand elle, comme un robot, agit selon les réglementations qu'elle a apprise pour son métier. Elle est donc, au final, impossible à juger, et cela perturbe de manière jouissive. Les autres personnages sont très attachants, en particuliers Randdle McMurphy. Cet anar malicieux, que ses actes soient bons ou pas, porte la liberté sur le visage comme un bandeau sur ses sentiments. Ile st campé par un Nicholson au sommet de son Art.
Donc, en si bonne compagnie, il ne reste plus qu'à naviguer dans les eaux troubles de la révolte tue et de l'espoir fou. A voler au-dessus du nid de coucous. Une œuvre importante.