Il y a un peu quelque chose de Valhalla Rising dans ce Van Diemen's Land (il s'agit en fait du nom original donné par les Européens à la Tasmanie), premier long-métrage d'un cinéaste australien nommé Jonathan Auf Der Heide. Il y a la forêt et huit personnages qui s'évadent de leur prison et qui se retrouvent à errer au milieu des bois. Bien vite, la faim va les tenailler et ils n'auront d'autre recours que de sombrer dans le cannibalisme.
Se basant sur la vie réelle d'Alexander Pearce, un criminel célèbre australien et condamné à mort pour cannibalisme, l'oeuvre commence bien. Longs plans silencieux, la forêt qui domine et quinze premières minutes qui s'annoncent bien avec l'évasion et le départ en forêt.
L'oeuvre prend parfois des allures mystiques car le personnage de Pearce parle de temps en temps, en voix off, à Dieu, pour se convaincre qu'il n'est pas quelqu'un de mauvais. Et il est évident que le cinéaste revient aussi sur le passé colonialiste de l'Australie, un pays rempli à la base de criminels de toutes sortes et prostituées que l'Angleterre ne voulait plus sur son territoire.
Cependant, le film va très vite tourner à plat. La faute à un scénario extrêmement répétitif dans certains points et sur le fait aussi qu'il manque très clairement de profondeur et reste constamment figé.
On assiste à des hommes qui marchent, s'arrêtent la nuit autour d'un feu, parlent et mangent de la viande d'animaux.
On assiste ensuite à des hommes qui marchent, s'arrêtent la nuit autour d'un feu, parlent et mangent de la viande humaine d'un des leurs qu'ils ont décidé de tuer un peu plus tôt.
Sauf que bon, à force on se dit qu'il va apparaître de la tension (ne fut-ce déjà après un mort ou deux), un dérèglement psychologique de certains personnages, mais ça n'arrivera que lorsqu'ils ne seront plus qu'à deux (trois si je me montre gentil) alors qu'ils étaient à huit au départ.
L'ennui guette pendant un bon bout de temps et fait très vite son apparition. Dommage car ce film possédait un certain potentiel et le cinéaste fait parfois preuve d'une grande maturité lors des meurtres, qui ne sont absolument pas gores et très distanciés (on n'est pas dans Cannibal Holocaust, l'extrême opposé en quelque sorte).
batman1985
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le 26 mars 2012

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