Basé sur une histoire du spécialiste en effets spéciaux Robert Kurtzman, il faut savoir qu'à la base, le scénario d'Une nuit en enfer faisait dérouler la quasi-totalité du film dans le fameux Titty Twister. Et si Tarantino n'a pas réalisé le film et l'a confié à son pote Robert Rodriguez, c'est qu'il préférait se concentrer sur le développement du scénar', et l’élaboration de son propre personnage.


Et ça sent dès que les frères Gecko rentrent en scène. Tout y est. Du suspens, de l'imprévisible, de l'adrénaline, de la tension sexuelle, tout est présent pour former un cocktail explosif prêt à péter n'importe quand, le tout dilué dans une folle ironie.


Les idées de mises en scène foisonnent et sont si bonnes que Tarantino parvient presque à faire contagier sa podophilie lors de SA scène, avec des effets jouissifs. Tout est propice à la tension, quelle qu'elle soit, et marque Une nuit en enfer comme étant plus que le simple "divertissement de dingue" vendu.


Cependant, la dinguerie ira plus loin, une fois arrivé au chatoyant Titty Twister. L'excès devient énorme, et nuit à la crédibilité oppressante établie au départ, pour le faire surpasser par du fun. On passe du coq à l'âne de Shrek. La tension sexuelle fait péter des braguettes, la baston devient cartoonesque. Le délire prend le film à contre-pied, mais n'empêche pas pour autant qu'on prenne le sien. Loin de là.


Malheureusement une fois bloqué dans le bar-bordel, c'est le bordel quand ça part en bordel. Fort heureusement au moins on se tape des barres. Le problème est qu'en fait, ça manque de renouvellement. La folie grossière qui claque est toujours là, mais on tourne vite en rond que ce soit en terme de mise en scène ou d'action, les bonnes idées finissants dans la création d'armes plus ou moins savoureuses.


L'idée de mélanger deux atmosphères est bonne en soit, le truc c'est juste que la partie Tarantinienne est maîtrisé du feu de Dieu, et qu'après ça part en couilles de façon plus récréative et que ça casse un peu tout ce qui a été très bien établie au départ. M'enfin quoi qu'on en dise, c'est le genre de film qu'on peut vite qualifier de «lourd de ouf» ou de «dinguerie», étant donné qu'on aura rarement fait mieux dans le genre "action jouissive". Puis entre ses regards, la façon de le filmer et sa façon de vider le chargeur, entre nous, on ne peut que prendre du plaisir à voir Seth Gecko avec un barillet plein.

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le 20 févr. 2017

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Alex La Biche

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