La fête de famille ne devait durer qu'un après-midi. Les circonstances feront qu'elle se prolongera quelque peu, ravivant des tensions et créant quelques brèches émotionnelles. Gabriele Muccino, dont on préfère oublier les films américains avec Will Smith, a sans doute voulu tourner son Nous nous sommes tant aimés à lui, avec Une famille italienne, mais il n'a manifestement pas le talent d'Ettore Scola, que ce soit au scénario ou dans la mise en scène. Une famille italienne est typiquement un film de groupe, à très nombreux personnages et à multiples intrigues plus ou moins passionnantes, aucune d'entre elles ne méritant d'ailleurs un développement de plus de 10 minutes. Alors, on passe d'une histoire à une autre, de l'Alzheimer d'un membre de la famille à la naissance d'un amour d'adolescents en passant par les inévitables jalousies et/ou tromperies entre maris et femmes. On s'embrasse, on s'engueule, on se réconcilie, on mange, on rit, on chante, on pleure, bref, la vie sous toutes ses facettes, sans qu'un élément vraiment original ne vienne perturber ce chaos organisé et très latin. Tutto bene, en fin de compte, même s'il y a comme une mélancolie profonde dans ces existences imparfaites. Dans cet univers choral, certains acteurs se distinguent sans surprise : Stefano Accorsi, Pierfrancesco Favino et surtout Stefania Sandrelli, royale, malgré le passage des ans, la grande dame de Nous nous sommes tant aimés, justement. Et une révélation quand même : Elena Cucci, inconnue jusqu'alors car principalement active à la télévision italienne. Elle illumine l'écran dans ses (trop) brèves apparitions.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 2 août 2018

Critique lue 1.3K fois

4 j'aime

1 commentaire

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

4
1

D'autres avis sur Une famille italienne

Une famille italienne
JorikVesperhaven
5

Radotant, Muccino ne parvient pas cette fois à nous emporter dans le tourbillon de ses passions.

Gabriele Muccino revient définitivement à sa terre natale, l’Italie, après une parenthèse hollywoodienne de dix ans moyennement convaincante (« A la recherche du bonheur », « Love Coach », …). Et...

le 4 août 2018

3 j'aime

Une famille italienne
Daddy-Cool
5

Gâchis à l'italienne

La comédie italienne des années 60 a produit de nombreux chefs d'œuvre de Dino Risi, Ettore Scola (Affreux, sales et méchants est le summum de la comédie sur une famille italienne en décomposition...

le 6 août 2018

2 j'aime

Une famille italienne
SimonOzir
1

Bastaaaaaaaa

Je pense qu'il y a moins de cliché dans une pub Santa Lucia... Ça sent la naphtaline on peut anticiper sur les dialogues, puis ça devient de plus en plus gênant. Même la mise ensemble scène donne...

le 11 mars 2019

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13