Entre fin 2018 et début 2020, les nombreuses manifestations des Gilets Jaunes ont été émaillées d'incidents avec les forces de l'ordre, qui ont souvent été filmées par des quidams ou des journalistes et régulièrement diffusées sur les réseaux sociaux. Le réalisateur fait le choix de montrer ces scènes à des personnes qui ont été victimes, avec l'intervention d'historiens, de membres de forces de police et souhaite porter le débat sur la légitimité de la violence par la police, et par extension, l’État.
Pour son premier film comme réalisateur, le journaliste David Dufresne s'attaque à un sujet bouillant, qui a encore de lourdes répercussions des années plus tard, cette violence qui est malheureusement notre quotidien. Outre l'horreur et le dégout provoqués par ces images, dont je ne connaissais pas la plupart d'entre elles, il y a la question de la violence qui se pose, mais j'avoue ne pas avoir assez de clés, et je suis surtout incompétent pour en parler.
Le film m'a vraiment intéressé comme objet de cinéma, avec la réflexion des images sur ses propres victimes, qui en ressortent bouleversées, et on peut le comprendre, mais là où j'ai eu énormément de mal, c'est dans le manque de contextualisation ; où, quand, comment et surtout pourquoi ? Car l'image, et donc le cinéma, est l'art de la manipulation, et j'avoue que toutes ces images incessantes de violences, dont je ne conteste pas la réalité, m'a un peu lassé. Et surtout, bien que ça soit résolu dans le générique de fin, on ne sait jamais qui parle, personne n'est présenté, et ça, je trouve que ça met d'un côté une barrière pour nous situer, mais aussi, et c'est plus intéressant, le fait que tout le monde soit à niveau ; chacun et chacune sont ainsi des citoyens mêlés directement ou non à cette violence.