Je m'attendais à voir un film sur le burn-out mais ce n'est pas exactement cela.
Nous sommes plus ici sur une critique du capitalisme au travers de l'exemple d'une grande entreprise américaine qui décide de faire des plans sociaux sur l'ensemble de ces sites en Europe.
Vincent Lindon étant l'un des directeurs de site ; un "petit-chef" local, plutôt bienveillant, mais pris dans un étau et qui devant faire le "sale boulot" pour la direction centrale et annoncer à ses employés de futurs coupes d'effectif malgré sa résistance vaine.
Et c'est là que je trouve que le réalisateur n'aborde pas le sujet avec le tempérament et la subtilité qui aurait pu en faire un très bon film.
Déjà, on a droit à un thème musical dramatique récurrent qui nous arrive dans la tronche dès les premières secondes du film, sans même nous laisser le temps de pouvoir prendre un peu de hauteur face à ce qui va suivre.
Puis des gros plans permanents sur la tête d'un Vincent Lindon aux traits tirés parfait dans son rôle. Comme-ci le réalisateur voulait rappeler au spectateur en permanence de bien regarder la tête de ce dernier, pour bien voir qu'il est au bout et qu'il est fatigué. Je préfère quand est laissée la possibilité au spectateur de s'en rendre compte de lui même.
Enfin, l'omniprésence des champs / contre-champs dans les dialogues et des scènes parfois trop vite coupées qui m'ont parfois laissé frustré.
Le film propose quand même des points de vue intéressants, et le tout est plutôt réussi.
Les acteurs sont excellent et juste (au point que je me demande s'il s'agit de vrais acteurs ou de vrais employés d'une entreprise).
Mention spéciale, pour le personnage de la directrice nationale de l'entreprise jouée par Marie Drucker et accompagné de son sbire, sorte de manager sans sentiments, très réussi.
Comme mentionné plus haut, Vincent Lindon est parfait dans le rôle d'un directeur de site local ; prêt à exploser à chaque épreuve à laquelle il sera confronté tout au long du film mais qui n'arrivera jamais.
Mais finalement, de cette critique globale des dérives du capitalisme et de son absence d'humanité assez classique, je cherche encore à savoir les conclusions qu'en tire le réalisateur.
Est ce qu'il a voulu nous expliquer
qu'il valait mieux tout plaquer et revenir aux sources avec sa famille (comme le laisse supposer la scène finale) ?
Si c'est bien le message final à retenir du film, je trouve ça un peu léger au niveau de l'analyse.