C'est parfois (pardon, souvent) très difficile de parler d'un film de David Lynch. Pour Twin Peaks, c'est le cas. Que dire sur cette oeuvre? Qu'avant d'être un film de cinéma, il s'agissait d'une série créée par le maître. Que cette adaptation cinématographique constitue un préquelle à la série. On y explique les sept derniers jours de la vie de Laura Palmer. Au début, il faut bien le dire, on est quelque peu décontenancé. On ne reconnaît pas une oeuvre de Lynch pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les vingt premières minutes ne ressemblent pas du tout à un film du génial américain. L'enquête se poursuit comme si de rien n'était, et hormis des gens et des gestes un peu plus spéciaux, l'univers de Lynch n'est pas présent. Mais heureusement, la disparition d'un des protagonistes de l'oeuvre va nous permettre de rentrer totalement dans ce qu'on attendait: le monde merveilleux de David Lynch. A partir de ce moment-là, le film n'est plus qu'un délire total du côté psychique. Par après, libre à vous de vous forger l'opinion que vous désirer sur ces délires visuels.
Le scénario tient beaucoup d'une enquête policière. On cherche à élucider un premier meurtre. Puis des mois passent sans qu'on ne sache qui l'a réalisé et on se concentre dès lors sur la vie de Laura Palmer, qui derrière ses traits angéliques, ne cache pas moins une personne quittant le sentier d'une vie tranquille. La fille se drogue, couche avec les premiers venus,... On peut également constater que, dès le départ, elle a une relation très spéciale avec son père. Ce dernier jouera un rôle fondamental dans l'avenir de Laura Palmer. Sans vouloir trop dévoiler le film, on constate petit à petit et au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire que la jeune femme poursuit sa descente en enfer. Et si l'oeuvre se termine une nouvelle fois par un côté plus psychédélique et sur une image d'un ange qui vole, on ne peut y voir qu'une représentation de Laura Palmer qui a quitté le monde des vivants, l'enfer, pour rejoindre celui du paradis...
On constate une fois encore dans le casting que Lynch aime s'entourer des mêmes comédiens. Pour notre plus grand bonheur. De plus, le maître s'est octroyé un petit rôle. Ainsi, on retrouve pas mal d'acteurs que Lynch a déjà dirigé ou redirigera par la suite. A noter que le casting est impeccable et que l'oeuvre musicale de Badalementi est une nouvelle fois réussie même si, d'un point de vue personnel, je lui ai préféré ses compositions dans Blue velvet.
Lynch signe une fois de plus un chef-d'oeuvre même si ce film fut largement critiqué et boudé par le public américain ou européen, Twin Peaks- fire walk with me a trouvé son public au Japon et parmi les cinéphiles du monde entier. Et c'est bien là l'essentiel...
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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...and the angels wouldn't help you, because they've all gone away.

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